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Pourquoi l’affaire Ousmane Sonko n’avance pas

Inculpé pour viol depuis mars, l’opposant sénégalais est toujours placé sous contrôle judiciaire, alors que des élections importantes se profilent. Mais l’instruction stagne.

L’accusation est lourde. Et le dossier sensible, à l’image du statut de la personne mise en cause. Le 3 mars dernier, lorsque le leader du parti Pastef, arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019 (avec 15,67 %), est convoqué par la justice dans le cadre d’une accusation de viol avec menace, laissant craindre son placement sous mandat de dépôt, Dakar et plusieurs grandes villes du pays s’embrasent pendant plusieurs jours.

Sept mois plus tard, pourtant, la justice semble faire du surplace. Ousmane Sonko a été placé sous contrôle judiciaire et doit pointer au tribunal de Dakar tous les vendredis. Son passeport lui ayant été confisqué, il ne peut quitter le Sénégal, sauf dérogation expresse du juge. C’est ainsi qu’en mai, il n’avait pu se rendre au Togo où il devait participer aux « états généraux de l’Eco ». L’autorisation lui avait été refusée.

Épée de Damoclès

Alors que des élections locales et législatives se profilent, respectivement en janvier et en juillet 2022, le sort judiciaire d’Ousmane Sonko – et, partant, son destin politique – apparaît plus incertain que jamais. « Tout le monde sait que c’est cousu de fil blanc, analyse El Malick Ndiaye, le secrétaire national à  la communication du Pastef. Ils veulent laisser une épée de Damoclès planer au-dessus de sa tête à la veille des scrutins, tout en limitant ses déplacements à l’étranger. »