Match à part dans le cœur des amateurs de football, le FC Barcelone reçoit, dimanche, le Real Madrid au Camp Nou pour le premier clasico de la saison 2021/2022. Le premier aussi sans Messi, parti cet été au PSG.
D’abord Ronaldo est parti puis ce fut le tour, cet été, de Lionel Messi. Le clasico Barcelone-Real Madrid, dimanche 22 octobre, en Liga marque la fin d’une ère pour le football outre-Pyrénées et illustrera son renouveau avec un passage de flambeau entre les trentenaires Gérard Piqué et Karim Benzema aux jeunes pousses Ansu Fati et Eduardo Camavinga.
D’un côté, les presque adolescents Eduardo Camavinga, Ansu Fati, Pedri, Gavi, Miguel Gutierrez, Vinicius, Rodrygo, Eric Garcia, Sergino Dest, tous âgés de moins de 21 ans. De l’autre, les expérimentés Karim Benzema, Gérard Piqué, Luka Modric, Toni Kroos, Marcelo, Jordi Alba, Sergio Busquets, Sergio Agüero, qui ont tous passé la trentaine.
Dix ans séparent ces deux générations de stars du championnat d’Espagne. L’une a côtoyé l’âge d’or incarné par la rivalité entre Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. L’autre a une page d’histoire à écrire.
Dimanche, pour ce premier clasico depuis que « Leo » et « CR7 » ont quitté l’Espagne, ce sera aux jeunes prétendants Ansu Fati (qui vient de prolonger au Barça jusqu’en 2027) et Vinicius (qui vient de marquer un doublé en Ligue des champions mardi) de relever le gant.
« On n’a plus ni Cristiano Ronaldo ni Lionel Messi, ils nous manqueront dimanche plus que jamais, mais le niveau de notre football est toujours une valeur sûre », a prévenu dans un éditorial Alfredo Relano, président d’honneur du quotidien sportif madrilène As.
« On a régressé »
Pourtant, ce passage de relais entre la génération des Espagnols champions du monde en 2010 avec Piqué et Busquets et celle de la « Dream Teen », le slogan de communication lancé par le Barça pour qualifier sa nouvelle vague de jeunes talents, ne s’est pas fait sans une baisse de régime qui a quelque peu entamé le prestige du clasico.
« Nous sommes en pleine transition », a nuancé Relano pour l’AFP. « Il y a peu, il y avait encore deux joueurs fantastiques ici. Entre le Barça et le Real, il y avait Casillas, Puyol, Sergio Ramos, Xavi, Iniesta, Xabi Alonso… Des joueurs qui ont été champions du monde avec l’Espagne. Donc oui, bien sûr, on a régressé », admet cette voix respectée du football espagnol.
« Je me rappelle une année (2012), dans le meilleur onze de la Fifa, il y avait cinq joueurs du Real, cinq joueurs du Barça, et Falcao, qui jouait à l’Atlético Madrid. C’était une période sensationnelle pour l’Espagne. Maintenant, le prestige de ce temps-là, avoir Messi, Cristiano, et autant de champions du monde sur un même terrain… Ça ne va pas se reproduire de sitôt. Cette époque devait connaître sa mort biologique à un moment donné, c’était obligé », fait valoir l’éditorialiste.
Gavi contre Camavinga
Enlisé dans de grosses difficultés financières et sportives, le Barça a fait le choix stratégique de se tourner vers son très réputé centre de formation, la Masia, pour tenter de revenir sur le devant de la scène espagnole et européenne.
Barcelone est devenue l’une des équipes les plus jeunes d’Espagne, avec une moyenne d’âge de 25,4 ans, soit près de deux ans de moins que le Real. Cinq joueurs du onze-type de Ronald Koeman sont âgés de 20 ans ou moins : l’égérie Ansu Fati, mais aussi Gavi, Sergino Dest, Eric Garcia et Pedri, touché à la cuisse gauche et qui risque d’être trop juste dimanche.
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Une décennie les séparent de Piqué, Sergio Busquets ou Marc-André ter Stegen, les cadres du vestiaire blaugrana.
Côté madrilène, les vétérans font de la résistance : la « Maison blanche » dispose toujours d’un des meilleurs milieux de terrain au monde, avec les trentenaires Toni Kroos, Luka Modric et Casemiro, ainsi que d’un candidat au Ballon d’Or en attaque, Karim Benzema.
Mais Carlo Ancelotti, et avant lui Zinédine Zidane, ont poussé pour tenter d’installer des jeunes à des postes-clés. L’Italien s’était dit « surpris » en début de saison par la qualité des jeunes talents madrilènes, et avait confié parler « presque chaque jour » avec Raul, l’entraîneur de l’équipe réserve.
Dimanche, c’est l’équipe qui aura le mieux réussi son passage de relais intergénérationnel qui sera sacrée reine du clasico.