L’exode se poursuit pour les géants américains du numérique. L’accès des services de celui qui fut l’un des plus populaires moteurs de recherche aux débuts d’internet, est désormais fermé depuis la Chine continentale, en raison d’un « environnement commercial et juridique de plus en difficile », a déclaré Yahoo dans un communiqué publié mardi 2 novembre.
Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Yahoo quitte la Chine pour de bon, mais en réalité il ne restait déjà plus grand-chose du célèbre moteur de recherche des débuts de l’internet. La société de Sunnyvale était jusqu’à lundi réduite à une appli météo et à quelques pages d’articles en langues étrangères.
Désormais, il ne sera plus possible d’accéder à aucun de ses services depuis la Chine populaire. Une décision justifiée par un « environnement difficile », dans un communiqué du groupe publié mardi 2 novembre. Le même euphémisme avait été employé le mois dernier par Microsoft pour expliquer le départ de LinkedIn, le dernier grand réseau social étranger à quitter un marché de plus d’un milliard d’internautes.
Révolution numérique
L’histoire d’un long dépouillement : après avoir été accusé de compromission avec la censure chinoise à ses débuts, Yahoo a dû fermer son service de messagerie et son portail web, puis son centre de recherches et développement à Pékin en 2015.
Ce départ intervient alors que le pouvoir chinois a décidé de reprendre en main ses « GAFAM » – dont Alibaba qui avait obtenu autrefois l’autorisation d’exploiter Yahoo China – et plus généralement dans un contexte de « réforme profonde » de l’économie de la high tech et de « révolution numérique ».
Entrée en vigueur ce lundi, la nouvelle loi sur la protection des données personnelles qui a été conçue pour protéger la confidentialité des informations des utilisateurs a déjà un impact important sur les plateformes de e-commerce ou dans le secteur des jeux vidéo en ligne. Sans parler de la vaste réforme fiscale annoncée pour le début de l’année prochaine, censée mettre sur un pied d’égalité les compagnies étrangères et chinoises.