ATTAQUE – Selon les services de sécurité du Premier ministre irakien, Mustafa al-Kazimi a échappé dans la nuit de samedi à dimanche à une « tentative d’assassinat ». Celle-ci aurait été menée par un drone piégé.
Sur des photos distribuées par les services de Mustafa al-Kazimi, on pouvait voir des gravats sur le sol et des escaliers extérieurs endommagés. Une autre source sécuritaire a indiqué à l’AFP que deux gardes du corps du Premier ministre avaient été blessés.
Une situation politique tendue
En attendant, des partisans du Hachd al-Chaabi observent des sit-in à deux entrées de la Zone verte – un périmètre ultra-protégé qui abrite l’ambassade américaine, des bâtiments gouvernementaux et la résidence du Premier ministre – pour protester contre les résultats préliminaires. Et des heurts ont mis aux prises vendredi plusieurs centaines d’entre eux avec les forces de sécurité près de la Zone verte. Selon une source sécuritaire, un manifestant a été tué, tandis qu’une source au sein du Hachd al-Chaabi a évoqué « deux morts ».
Une partie des Irakiens accusent le Hachd, qui a combattu le groupe djihadiste État islamique et qui est désormais intégré à l’État irakien, d’être le relais de l’Iran dans leur pays. Ils lui attribuent la responsabilité des assassinats et des enlèvements de militants antipouvoir qui se sont soulevés en octobre 2019.
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L’attaque condamnée par plusieurs pays
À l’étranger, plusieurs pays l’ont aussi condamnée. Washington a dénoncé un « acte apparent de terrorisme », disant avoir proposé son aide dans l’enquête. La France a, elle, dénoncé « avec la plus grande fermeté » l’attaque, disant rejeter « toute forme de déstabilisation du pays, de violence et d’intimidation ». L’Iran a de son côté appelé à la « vigilance pour déjouer les complots visant la sécurité » en Irak, dans une allusion claire aux États-Unis, aux relations plus que tendues avec Téhéran. La Ligue arabe, le Liban, la Syrie, le Qatar, les Emirats, et les voisins koweïtien, saoudien et jordanien ont également condamné l’attaque, tout comme la mission des Nations unies en Irak.
Les forces de sécurité ont été déployées en nombre dans la Zone verte et à ses abords, selon un journaliste de l’AFP. Les attaques contre ce secteur sont récurrentes et elles ont souvent visé par le passé l’ambassade américaine. Celles menées au drone piégé se sont multipliées ces derniers mois, notamment contre les intérêts américains en Irak.