Le Sénégalais Adama Dieng, juriste de renom et ancien de conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide, a été nommé vendredi expert des droits de l’homme pour le Soudan par la Haute-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet.
« Il va prendre ses fonctions avec effet immédiat et son mandat (…) expirera quand le gouvernement civil (au Soudan) sera restauré dans ses fonctions », selon un communiqué du Haut-commissariat. La nomination d’un expert avait été réclamée la semaine dernière par une résolution du Conseil des droits de l’homme, la plus haute instance de l’ONU en la matière, pour surveiller et informer des agissements de la junte qui a pris le pouvoir au Soudan le 25 octobre et qui depuis réprime sévèrement l’opposition populaire au coup d’Etat. Adama Dieng, âgé de 71 ans, a été notamment Greffier du Tribunal pénal international pour le Rwanda de 2001 à 2008 avant d’être nommé conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide. M. Dieng est chargé par la résolution de surveiller la situation des droits de l’homme, en étroite collaboration avec le bureau des droits de l’homme de l’ONU déjà installé dans le pays. « Il devra être particulièrement attentif aux victimes » et « devra prendre langue avec toutes les parties, y compris la société civile », souligne le communiqué. Le travail de M. Dieng sur le terrain contribuera à la rédaction du rapport écrit que Michelle Bachelet doit présenter en juin 2022 lors de la 50ème session régulière du Conseil des droits de l’homme. Jeudi, le général Abdel Fattah al-Burhane, auteur du putsch au Soudan, a nommé un nouveau Conseil de souveraineté, dont ont été exclus les représentants du bloc réclamant un transfert du pouvoir aux civils. Après la chute en 2019 du dictateur Omar el-Béchir, un Conseil de souveraineté, composé de civils et militaires, avait été mis en place pour chapeauter la transition vers la démocratie sous la présidence du général Burhane. Le 25 octobre, ce dernier a dissous toutes les institutions, décrété l’Etat d’urgence et arrêté la plupart des dirigeants civils, ce qui a valu au Soudan une avalanche de condamnations et des coupes dans l’aide internationale.