La guerre civile en Éthiopie est plus indécise que jamais. L’armée fédérale et la coalition pro-gouvernementale du Premier ministre Abiy Ahmed reprennent ville après ville depuis deux semaines, forçant les rebelles tigréens à se replier. Mais contre toute attente, ces derniers ont lancé une nouvelle contre offensive dans le nord de la région Amhara. Les soldats tigréens se sont emparés à nouveau, dimanche 12 décembre, de la ville de Lalibela, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Avec notre correspondant à Addis-Abeba, Noé Hochet-Bodin
Ils avaient quitté Lalibela il y a moins de deux semaines face à l’avancée de l’armée fédérale. Les rebelles tigréens sont déjà de retour au sein de la ville, selon plusieurs résidents, ce dimanche. Les Forces de défense tigréennes mènent une contre-offensive d’envergure, selon leurs commandants.
Ils semblaient pourtant en difficulté depuis deux semaines, effectuant un vaste repli face à la puissance de feu de la coalition gouvernementale, notamment aidée par les frappes de drones.
Les rebelles entrent aussi dans Gashena
Lalibela, en tant que tel, ne représente pas un objectif militaire majeur. Cette ville de 20 000 habitants se trouve loin de tout carrefour routier. Mais elle est extrêmement symbolique, connue mondialement pour ses églises classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Plus significatif : les rebelles tigréens sont également entrés dans l’agglomération de Gashena, qui elle se trouve sur un axe stratégique.
Cet énième rebondissement, s’il se poursuit, pourrait marquer un nouvelle phase de cette guerre qui dure depuis treize mois.