L’Amérique adresse un avertissement au Mali. Le département d’État s’inquiète d’un possible recours des autorités de Bamako au groupe de mercenaires russes Wagner. D’après les États-Unis, une telle décision seraît non seulement très coûteuse, mais aurait aussi des conséquences potentiellement graves, comme en Libye ou en Centrafrique.
Avec notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin
10 millions de dollars par mois. C’est ce que coûterait au Mali, selon le département d’État, un éventuel contrat avec la société Wagner, groupe de mercenariat russe réputé proche de Vladimir Poutine et soupçonné de servir plus ou moins directement les intérêts de la Russie dans les pays où il est déployé.
Dans son communiqué du mercredi 15 décembre, le département d’État estime que cet argent serait mieux utilisé à aider les forces maliennes à combattre le terrorisme ou pour les services publics. Selon le texte, le groupe Wagner, qui fait l’objet de sanctions américaines, est connu pour déstabiliser et appauvrir les pays dans lesquels il opère. Et le communiqué de citer les exemples de l’Ukraine, de la Syrie, et plus proche du Mali, de la Libye et de la Centrafrique.
Dans ce dernier pays, selon Washington, les mercenaires de Wagner se sont rendus coupables de violations des droits humains et d’exécutions extrajudiciaires. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, avait déjà mis en garde le Mali le mois dernier lors de sa visite au Sénégal. Les États-Unis regrettent aussi le refus malien d’un déploiement de forces supplémentaires des Nations unies « qui auraient contribué, sans coût supplémentaire, à la protection des civils ».