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Guinée: de retour à Conakry, Dadis Camara se dit prêt à répondre à la justice

Le capitaine Moussa Dadis Camara est rentré à Conakry ce mercredi 22 décembre après une dizaine d’années d’exil. Son nom reste attaché au massacre du 28 septembre 2009 dans le stade de la capitale guinéenne, pour lequel il est inculpé.

Quel rôle Moussa Dadis Camara a-t-il joué dans le massacre du 28 septembre 2009 ? Depuis plusieurs années la question hante l’affaire. À peine arrivé à Conakry, le capitaine putschiste s’est dit prêt à répondre aux juges : « Je suis prêt à me mettre à disposition de la justice afin que plus jamais ce genre d’événement ne vienne endeuiller la Guinée ». Une démarche qu’il affirme mener « pour la mémoire des victimes de ces douloureux événements, pour le respect des institutions de la République et pour la vérité de l’histoire ».

La première déclaration de Moussa Dadis Camara à son retour en Guinée

Le 28 septembre 2009, alors que Moussa Dadis Camara était chef de la junte, des militaires avaient fait irruption dans le grand stade de Conakry pour réprimer une manifestation contre sa candidature à l’élection présidentielle. Au moins 157 personnes avaient été tuées, 109 femmes violées.

« Nous espérons vivement que le retour de Moussa Dadis Camara obligera les autorités guinéennes à enfin tenir leurs engagements et à ouvrir le procès dans les plus brefs délais, un procès emblématique tant attendu par les victimes », a indiqué dans un communiqué Me Alpha Amadou DS Bah, vice-président de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH). Moussa Dadis Camara a été mis en examen dans cette affaire en juillet 2015.

Foule en liesse

L’avion de Moussa Dadis Camara, en provenance de Dakar, s’est posé vers 13h sur le tarmac de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry. Il est sorti de l’aéroport autour de 14h, sa voiture de frayant difficilement un chemin au milieu d’une foule en liesse, rapporte notre correspondant dans la capitale guinéenne, Matthias Raynal.

Des centaines, peut-être des milliers, de personnes se sont massées le long des barrières bien gardées par les forces de sécurité. Des forces de l’ordre déployées un peu partout et qui ont quadrillé les environs. Aux abords de l’aéroport, l’atmosphère était à la fête avec des danseurs, des musiciens, tout le folklore de la Guinée forestière qui s’était déplacé à Conakry.

Ce retour intervient quelques jours après celui de l’ancien président de transition Sekouba Konaté. Il est arrivé, samedi dernier, par la route en provenance de Bamako, au Mali. Dans un communiqué diffusé début décembre, les autorités de la transition guinéenne avaient ouvert la porte à des visites des deux anciens dirigeants de la junte au pouvoir entre fin 2008 et fin 2010. Mais le CNRD au pouvoir depuis le renversement d’Alpha Condé avait tenu à préciser qu’il ne s’agit pas d’entraver les procédures judiciaires en cours.

Désormais, Moussa Dadis Camara doit retrouver les siens. Une rencontre est prévue avec le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition, dans les prochains jours.

Avant tout, je voudrais vous inviter à observer avec moi une minute de silence à la mémoire de tous les martyrs de ce pays mais, plus particulièrement ceux et celles des évènements du 28 septembre 2009. […] Je voudrais remercier son excellence monsieur le président de la République, le colonel, l’ensemble des membres du CNRD, monsieur le Premier ministre et son gouvernement qui n’ont ménagé aucun effort pour mon retour sur la terre de nos ancêtres, merci cher président.

Les premières déclarations de Dadis Camara à son retour