Un tribunal tunisien a condamné, mercredi, l’ancien président Moncef Marzouki à quatre ans de prison pour « atteinte à la sécurité extérieure de l’État », a déclaré l’agence de presse nationale TAP, pour avoir appelé la France à cesser de soutenir l’administration actuelle.
L’ancien président tunisien Moncef Marzouki a été condamné in absentia à quatre ans de prison, mercredi 22 décembre, pour « atteinte à la sécurité extérieure de l’État », a déclaré l’agence de presse nationale TAP. L’ancien dirigeant avait appelé la France, en octobre dernier, à cesser de soutenir l’administration actuelle.
Moncef Marzouki, qui réside à Paris, avait critiqué le président Kaïs Saïed, affirmant qu’il avait organisé un coup d’État.
Kaïs Saïed a suspendu le Parlement et démis le gouvernement en juillet, avant de nommer plus tard un gouvernement et d’annoncer un plan pour un référendum et des élections l’année prochaine.
Un juge tunisien avait émis début novembre un mandat d’amener international contre Moncef Marzouki, deux semaines après une demande du président Kaïs Saïed à la justice tunisienne d’ouvrir une enquête sur des déclarations de l’ancien président et de retirer son passeport diplomatique à celui qui figure à ses yeux « parmi les ennemis de la Tunisie ».
Farouche opposant à Kaïs Saïed
Lors d’une manifestation début octobre à Paris, Moncef Marzouki avait appelé le gouvernement français à « rejeter tout soutien » à Kaïs Saïed « qui a comploté contre la révolution et aboli la Constitution ».
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Il s’était aussi félicité du report du sommet de la Francophonie qui était prévu en novembre en Tunisie, y voyant un désaveu pour Kaïs Saïed après son coup de force.
Après des mois de blocage politique et en pleine crise économique et sanitaire, Kaïs Saïed a invoqué le 25 juillet un « péril imminent » pour limoger le Premier ministre, suspendre les activités du Parlement et reprendre en main le pouvoir judiciaire.
Depuis ce coup de force, Moncef Marzouki a multiplié les interventions sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux pour appeler à la destitution d’un homme qu’il qualifie de « putschiste » et « dictateur ».
Opposant historique à la dictature de Ben Ali puis premier président de l’après-révolution (2011-2014), Moncef Marzouki, 76 ans, a longtemps symbolisé le combat pour la démocratie en Tunisie, même si son image s’est brouillée du fait notamment de son alliance controversée avec Ennahdha, parti d’inspiration islamiste.
Avec Reuters et AFP