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Economie en Afrique: en quoi le partenaire turc fait la différence?

Turkey's President Recep Tayyip Erdogan addresses Turkey-Africa Business Forum in Istanbul, Wednesday, Nov. 2, 2016. (Kayhan Ozer, Presidential Press Service, Pool photo via AP)

Il y a quelques jours se tenaient à Istanbul un grand sommet Turquie-Afrique. 16 présidents et chefs de gouvernement étaient présents. En octobre, c’est le sommet économique Turquie-Afrique qui a eu lieu, également à Istanbul. Une offensive du président Erdogan sur les marchés du continent. Il espère doubler le montant des échanges commerciaux pour atteindre au moins 50 milliards de dollars.

Lilli Tré est un opérateur économique de Côte d’Ivoire. Il travaille dans le bâtiment et trouve en Turquie tout ce dont il a besoin. « Tout ce qui concerne les accessoires de baies vitrées, carrelages, sanitaires… », énumère Lilli Tré.

Il a fait partie des premiers opérateurs à se rendre à l’un des sommets organisés par la Turquie il y a une dizaine d’années. « Depuis que j’y suis allé, j’ai trouvé de bons interlocuteurs et surtout des produits de très bonne qualité et à des prix nettement plus réduits que dans certains pays d’Europe. C’est de bien meilleure qualité que les produits venus de Chine », soutient-il.

« Il y a une accélération des échanges »

Même constat, pour Achille Borgia Mbon de l’Union nationale des opérateurs économiques du Congo. « On trouve beaucoup d’équipements au niveau de la Turquie et des équipements à très bon prix. À cela il faut ajouter l’accompagnement technique parce qu’ils sont présents quand les hommes d’affaires commandent des équipements industriels au niveau de la Turquie. »

Achille Borgia Mbon souligne aussi les facilités accordées par la Turquie :

Il y a une accélération des échanges parce que déjà du point de vue déplacement entre le Congo et la Turquie s’est beaucoup facilité. Aujourd’hui nous avons Turkish qui dessert le Congo plusieurs jours par semaine. Nous avons la facilité d’avoir des visas d’affaires pour aller en Turquie sans embêtement. Je pense que les hommes d’affaires ont beaucoup plus l’idée d’aller en Turquie parce qu’ils trouvent tout et c’est très facile pour y accéder. Beaucoup plus facile qu’en Europe parce que l’Europe pose beaucoup plus de conditions.

Un secteur privé turc mobilisé

Au Tchad, des négociations sont en cours avec la Turquie pour la construction d’un nouvel aéroport. Pour son ministre des Affaires étrangères Chérif Mahamat Zène, qui a fait le déplacement pour le sommet d’Istanbul, la Turquie fait la différence par la mobilisation de son secteur privé.

« Surtout le fait que la Turquie construit ses infrastructures en BOT, c’est-à-dire clé en main. Donc, le secteur privé turc utilisera ces infrastructures pour se faire rembourser sur une période donnée. Et certainement cela nous met à l’abri de recherche de ressources financières ailleurs et de toutes les contraintes auxquelles nous sommes confrontés dans notre stratégie de financer des infrastructures vitales pour nos économies. En cela je pense que la Turquie a créé un peu la différence. »

La construction d’infrastructures diverses ainsi que le transfert de technologies sont aussi appréciés sur le continent.