En Éthiopie, certains des prisonniers politiques amnistiés, vendredi 7 janvier, par le Premier ministre, sont déjà sortis de prison. Abiy Ahmed a en effet profité des cérémonies de Noël, en Éthiopie, pour gracier les principales figures d’opposition qui étaient derrière les barreaux, depuis un an et demi. Les autorités les accusaient de terrorisme. Leur libération coïncide avec le projet de dialogue national de réconciliation du gouvernement éthiopien.
Avec notre correspondant à Addis-Abeba, Noé Hochet-Bodin
Ils ont été amnistiés alors qu’ils n’ont pas encore été jugés et condamnés. Une vingtaine d’opposants politiques ont été libérés, vendredi, sur ordre d’Abiy Ahmed.
Le Premier ministre avait gracié les opposants politiques, en 2018, à son arrivée au pouvoir mais depuis, des milliers de partisans de l’opposition sont de nouveau derrière les barreaux.
Parmi les prisonniers libérés, figurent différents opposants. D’abord, les nationalistes Oromos avec, à leur tête, Jawar Mohamed, ancien allié devenu détracteur d’Abiy Ahmed.
Ensuite, cinq dirigeants du TPLF, le parti tigréen, pourtant reconnu comme organisation terroriste et toujours en guerre au Tigré contre le gouvernement éthiopien. Et enfin, des membres du parti politique d’opposition, Balderas.
Selon plusieurs observateurs, il s’agit d’un coup politique réalisé par Abiy Ahmed, pour donner de la crédibilité à son projet de réconciliation nationale. C’est, en tous les cas, une grâce saluée par le secrétaire général des Nations unies.
Un avocat des prisonniers politiques oromos rappelle néanmoins que cette amnistie doit être plus inclusive et s’étendre aux milliers de prisonniers politiques en Oromiya.
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À noter que ces libérations sont indépendantes de la guerre du Tigré, dans le nord du pays, pour laquelle toujours aucune négociation n’est en vue.