Polémique en Afrique du Sud après la mise en vente d’une clef de cellule de prison du temps où Nelson Mandela était enfermé à Robben Island, l’île prison au large du Cap. Elle a été confiée à Guernsey’s, une maison d’enchères new-yorkaise, par Christo Brand, ancien geôlier et ami de Nelson Mandela. Le ministère de la culture assure travailler au rapatriement de la clef ainsi que des autres objets mis en vente.
Avec notre correspondant à Johannesbourg, Romain Chanson
Parmi tous les objets mis en vente – dont un vélo d’appartement ou une copie de la Constitution signée par Nelson Mandela – c’est une vielle clef de prison qui a provoqué la polémique. Cette clef n’ouvrait pas uniquement la cellule de Mandela mais bien d’autres. Pour Mpho Masemola, secrétaire adjoint de l’association des anciens prisonniers politiques d’Afrique du Sud, cette clef est bien plus qu’un souvenir.
« Cette clef est le symbole de notre liberté. Elle est associée à la libération des prisonniers politiques de Robben Island. »
Le propriétaire, Christo Brand, assure que la vente devait permettre de financer un jardin dédié à Nelson Mandela à Qunu, le village où est enterré l’ancien président sud-africain. Face au tollé suscité, le gouvernement a réussi à suspendre la vente aux enchères qui devait se dérouler le 23 janvier. Christo Brand accepte de la retirer de la vente et de la laisser dans l’exposition en cours aux États-Unis. De son côté, le ministère de la Culture travaille au rapatriement de la clé en Afrique du Sud. C’est aussi ce que souhaite l’ancien détenu Mpho Masemola.
« On serait content si Christo Brand et la maison de vente aux enchères pouvaient faire amende honorable et ramener la clef. Elle appartient à l’État, elle doit être enregistrée et versée aux archives nationales. »
Le ministère de la Culture considère en effet que la clef est une propriété de l’État sud-africain. Le statut des autres objets mis en vente est également à l’étude.