La cérémonie de lancement du projet CFIT III-ESP s’est tenue, ce jeudi 3 février 2022. Cette initiative financée par la Chine et coordonnée par l’UNESCO vise à soutenir l’Ecole supérieure polytechnique de l’UCAD dans la formation des étudiants pour l’acquisition de capacités essentielles pour être opérationels dans le monde du travail.
« Un enseignement supérieur technique en Afrique pour une main d’œuvre technique innovante ». Telle est l’ambition de la phase III du fonds-en-dépôt Chinois (CFIT) né d’un accord entre la République populaire de Chine et l’UNESCO. Ce projet qui intervient dans 6 pays africains et vise à renforcer la capacité des établissements d’enseignement supérieur afin que leurs méthodes de formation répondent davantage aux exigences du marché de l’emploi. Au Sénégal, l’école supérieure de polytechnique de Thiès et l’école polytechnique de l’UCAD sont les bénéficiaires de ce programme. « L’objectif de ce projet est d’améliorer l’employabilité des sortants de nos écoles d’ingénieurs, qu’ils soient vraiment dotés de l’ensemble des compétences techniques, ingénieurs », a expliqué le coordonateur national du projet, Olivier Sagna.
Prévu pour une durée de 3ans (2022-2024), le CFIT III-ESP est financé à plus de 140 millions de CFA par la Chine. La finalité de ce programme, c’est de réduire le déphasage entre l’enseignement théorique dispensé et la pratique du milieu professionnel. En définitive, ce financement servira à améliorer les programmes d’études de l’établissement avec un point d’orgue l’immension des apprenants dans des entreprises partenaires.
Pour mener à bien ce projet, une feuille de route axée sur 4 composantes a été définie. La première composante a pour but de consolider les relations avec le milieu socio-économique en rapprochant les établissements d’enseignement supérieur, en l’occurrence l’ESP, des entreprises. « Ce rapprochement va permettre d’identifier les besoins. Et cela passe par l’identification des besoins de compétences, par rapport aux produits que nous formons (les étudiants). Mais cela peut améliorer aussi les programmes de formation que nous faisons. On pourrait, à travers les échanges avec les entreprises, cibler de nouveaux besoins qui ne sont pas forcément pris en charge par nos formations. Cela nous permettra aussi de réajuster certaines formations par rapport aux besoins du milieu professionnel », explique Mamadou Lamine Ndiaye, enseignant chercheur à l’ESP par ailleurs coordonateur local du projet CFIT III.
Le deuxième pilier vise à parfaire les méthodes d’évaluation des étudiants en utilisant des approches par compétences. Le but ici est de renforcer la formation par le développement de capacités et de compétences générales. « Nous avons mené des études de cadrage du projet qui ont montré que nous avons des étudiants très brillants techniquement mais qui avaient des limites par rapport à certaines compétences générales. Parmi ces problèmes, il y a la rédaction de rapports, des problèmes liés aux capacités de management. C’est pourquoi, il faut ajuster la formation pour intégrer ces besoins qui sont exprimés », déclare Mamadou Lamine Ndiaye. Le professeur de préciser que cette composante accordera une attention particulière au secteur informel. « Ce point prend aussi en compte le secteur informel. On veut savoir comment accompagner ces acteurs par des micro-formations, des micro-accréditations, des certificats, qui leurs permettraient de formaliser leurs activités. »
Le troisième pilier de ce projet concerne l’équité entre les sexes. Les données disponibles rélèvent, malgré un bon taux de représentativité des filles ( 51% contre 49 %), elles restent minoritaires dans les filières de formation technique. Le Projet ambition d’inverser cette tendance. « Si nous regardons des départements comme le génie électrique ou le génie mécanique, les filles dépassent rarement un taux de 35%. C’est un constat général que nous avons fait, certes elles sont moins nombreuses mais elles sont parmi les premières » a indiqué Mamadou Lmaine Ndiaye. Et la dernière composante vise à renforcer la coopération entre les établissements d’enseignement supérieur professionnel technique, les secteurs privés et les autres établissements d’enseignement supérieur.