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Guerre en Ukraine. Ce que l’on sait du bombardement d’une maternité à Marioupol

Un établissement abritant un hôpital pédiatrique et une maternité a été touché par un bombardement russe mercredi 9 mars 2022 à Marioupol en Ukraine. Selon un nouveau bilan réactualisé dans la matinée de ce jeudi 10 mars, trois personnes ont été tuées dont une fillette.

Les vitres des fenêtres soufflées, des voitures carbonisées, des amas de débris, des arbres arrachés… Les images diffusées par l’armée ukrainienne sont glaçantes. Mercredi 9 mars 2022, dans la cité portuaire de Marioupol, sous blocus russe depuis une semaine, un établissement abritant un hôpital pédiatrique et une maternité a été détruit par des bombardements russes. Voici ce que l’on sait.

Trois personnes tuées, dont une petite fille

Ce jeudi 10 mars 2022, la municipalité de Marioupol a annoncé sur Telegram que trois personnes avaient été tuées, dont une fillette. Un premier bilan avait fait état de dix-sept personnes blessées, uniquement parmi le personnel hospitalier. Mais la photo publiée par un journaliste de l’agence Associated Press d’une femme enceinte blessée et portée sur un brancard semblait présager des victimes parmi les patients également.

Le bombardement s’est produit alors que des femmes étaient en train d’accoucher dans l’hôpital, qui venait d’être rééquipé, a précisé à l’AFP un membre de l’administration militaire de la région de Donetsk.

Le gouvernement russe n’a pas nié l’attaque, mais a affirmé que des « bataillons nationalistes » ukrainiens utilisaient l’hôpital comme base de tirs.

Une quatrième personne a été tuée dans un raid à Marioupol, ce jeudi matin, a ajouté la municipalité dans un communiqué séparé. « Les troupes russes détruisent délibérément et impitoyablement la population civile de Marioupol », a accusé la municipalité.

Le Kremlin va « se renseigner » sur le bombardement

Le Kremlin a indiqué ce jeudi qu’il allait interroger son armée sur ce bombardement. « Nous allons obligatoirement nous renseigner auprès de nos militaires, car nous, comme vous, n’avons pas une information claire sur ce qu’il s’est passé, et a priori, les militaire nous donnerons des informations », a indiqué lors d’un briefing à la presse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Un « crime de guerre » pour Volodymyr Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un « crime de guerre » dans un message vidéo. « Quel genre de pays, la Russie, a peur d’hôpitaux et de maternités et les détruit ? », a-t-il ironisé, dénonçant les « atrocités » infligées à Marioupol.

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« Européens ! Ukrainiens ! Habitants de Marioupol ! Aujourd’hui nous devons nous unir pour condamner ce crime de guerre de la Russie, qui reflète tout le mal que les envahisseurs ont fait à notre pays », a ajouté Volodymyr Zelensky.

« Le bombardement aérien est la preuve finale. La preuve qu’un génocide d’Ukrainiens est en train de se produire […] Nous n’avons jamais et n’aurions jamais commis un crime de guerre comme cela dans les villes de Donetsk ou Louhansk ou aucune région », a déclaré le président de l’Ukraine en référence à deux villes de l’est du pays tenues par les séparatistes prorusses.

Le dirigeant ukrainien a une nouvelle fois appelé les leaders occidentaux à faire preuve de « courage » pour « faire enfin ce qu’ils auraient dû faire le premier jour de l’invasion. Soit fermer le ciel aérien aux missiles et bombes russes, soit nous donner des avions de chasse pour que nous puissions tout faire nous-mêmes ».

1 207 civils tués à Marioupol

Les neuf jours de siège russe sur le port stratégique de Marioupol dans le sud de l’Ukraine ont fait un total de 1 207 morts parmi les civils, a affirmé mercredi soir la mairie dans un court texte sur sa chaîne Telegram.

« Neuf jours. Neuf jours de blocus de Marioupol. Neuf jours de bombardement continu de la population civile. Neuf jours, un demi-million de gens vivant sans électricité, eau, chauffage ni communications. Neuf jours que la ville est coupée du monde extérieur. Neuf jours – 1 207 civils de Marioupol tués. Neuf jours de génocide de la population civile », écrit la mairie dans ce texte.

Interrogée par l’AFP, la présidence ukrainienne a confirmé ces informations : « Nous n’avons pas le chiffre exact, mais le chiffre provisoire est juste, a-t-elle déclaré. Nous ne pardonnerons jamais. Nous n’oublierons jamais, nous tenons bon, nous, le peuple de Marioupol », indique encore la mairie alors que la ville subit de violents bombardements de l’armée russe.

Port clé ukrainien sur la mer d’Azov, cette ville industrielle comptait plus de 450 000 habitants avant le début de l’invasion russe le 24 février.