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La gestion administrative de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), n’est pas du goût des membres du Syndicat autonome pour la recherche agricole et agroalimentaire (SARAA)

Ces membres dénoncent en effet les dysfonctionnements graves, suite aux nouvelles dispositions administratives de la Direction générale.

«L’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) croule et coule doucement sous les innovations administratives ». L’alerte est lancée par le Syndicat autonome pour la recherche agricole et agroalimentaire (SARAA) de ladite institution, qui dénonce une gestion administrative «calamiteuse», notamment les dysfonctionnements graves suite aux nouvelles dispositions administratives de la Direction générale.

En effet, dans un communiqué parcouru par L’As, le Sg du SARAA, Dr. Mame Farma Ndiaye et Cie indiquent que ces dysfonctionnements concernent, entre autres, le Centre régional d’excellence, reconnu par la CEDEAO et qui se retrouve sans connexion internet pendant plus d’un mois, les essais et expérimentations en souffrance suite à des contrats de prestations arrêtés ; ainsi que les travaux en retard, suite à la centralisation de l’achat d’intrants, de produits de laboratoire, et même de papeterie, par le service de passation des marchés.

Les membres du SARAA dénoncent en outre la gestion des ressources humaines qui, selon eux, ne favorise pas l’excellence, mais au contraire pousse le personnel, les chercheurs en particulier, à chercher de meilleurs horizons. « En effet, au moment où le président de la République nomme des Professeurs d’université ayant concouru au CAMES, l’ISRA freine les ardeurs des chercheurs, en retardant leur reclassement. Pire encore, l’avancement interne est même bloqué malgré de nombreuses relances.

Au moment où le personnel arrive à décrocher une formation auprès d’un bailleur, il se la voit refusée par la Direction générale pour des motifs d’attente d’un plan de formation que cette même Direction générale doit livrer. Où également quand les chercheurs travaillent à renforcer les élites intellectuelles, les simples contrats de stagiaires sont en attente de signature de leur convention. Et là où la Direction générale parle d’autonomisation des centres, des directeurs de centre se retrouvent sans voix», clament Dr. Mame Farma Ndiaye et Cie.

A les en croire, l’ISRA souffre d’ailleurs de retards de salaires récurrents depuis des années, avec un budget limité à 4,5 milliards FCfa. Alors que, poursuivent-ils, le PSE vert se construit avec l’ISRA au cœur de tout ce processus. «La recherche agricole à l’ISRA, c’est entre autres : des productions de semences de qualité et certifiées ; des travaux aboutissant à des variétés de riz hautement productives ; des millions de doses de vaccins vétérinaires de qualité, reconnus pour leur efficacité et vendus à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest ; des itinéraires techniques améliorant la performance agricole ; une disponibilité de semences et produits maraîchers de qualité», rappellent les syndicalistes, qui prennent à témoin l’opinion publique.

«L’ISRA est sous le diktat d’une administration qui n’accompagne pas les enjeux de la recherche et sans aucune vision pour son rayonnement, encore moins pour le développement du secteur agricole, avec un manuel de procédures de plus de 10 ans », peste amèrement Dr. Mame Farma Ndiaye.