Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré jeudi 31 mars ne pas croire aux promesses de la Russie de réduire son dispositif militaire en direction de Kiev, se préparant à de nouveaux combats dans l’Est de l’Ukraine. Plus tôt dans la soirée, les autorités ukrainiennes ont accusé les forces russes d’avoir tiré des obus au phosphore sur la petite ville de Marinka. Dans ce contexte de défiance, les renseignements américains ont annoncé que le président russe Vladimir Poutine serait mal informé du déroulement de la guerre, ses conseillers craignant de lui dire la vérité.
07h24 TU. Rencontre possible des chefs de diplomatie russe et ukrainien « d’ici une ou deux semaines ».Les ministres des Affaires étrangères russe, Serguei Lavrov, et ukrainien, Dmytro Kuleba, pourraient se rencontrer « d’ici une ou deux semaines » assure leur homologue turc Mevlüt Cavusoglu.
« Il pourrait y avoir une réunion à plus haut niveau, au moins entre les ministres d’ici une ou deux semaines« , a déclaré M. Cavusoglu dans un entretien télévisé, ajoutant qu’il était « impossible d’avancer une date » et sans précision de lieu.
06h37 TU. Kiev envoie 45 bus pour évacuer des civils à Marioupol, où Moscou a annoncé une trêve.
Kiev s’apprête à envoyer 45 bus pour évacuer des civils depuis Marioupol, ville assiégée du sud-est de l’Ukraine où Moscou a annoncé une trêve, a annoncé Iryna Verechtchouk, vice-Première ministre ukrainienne.
« Cette nuit, nous avons été informés par le Comité international de la Croix Rouge que la Russie était prête à ouvrir l’accès aux convois humanitaires depuis Marioupol », en direction de la ville de Zaporojie, via Berdiansk, a-t-elle déclaré dans une vidéo postée sur Telegram. « Sur le couloir de Marioupol, nous envoyons 45 bus », a-t-elle ajouté.
05h02 TU. La Berd prévoit une contraction massive du PIB en Ukraine et en Russie.
L’économie de l’Ukraine devrait se contracter de 20% cette année à cause de l’invasion du pays par la Russie, qui verra de son côté son PIB plonger de 10%, d’après des prévisions de la Berd publiées jeudi 31 mars.
Avant la guerre, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) anticipait une croissance de 3,5% en 2022 pour l’Ukraine et de 3% pour la Russie.
D’après la Berd, l’économie mondiale fait face au « plus fort choc d’approvisionnement depuis au moins le début des années 1970 ». « La banque s’attend à ce que la hausse du coût de matières premières alimentaires, ou du pétrole, du gaz et des métaux va avoir un impact profond sur les économies, particulièrement dans les pays en développement », note-t-elle dans son communiqué, car la Russie et l’Ukraine sont des producteurs d’une portion « particulièrement élevée des matières premières, notamment le blé, le maïs, les engrais, le titane et le nickel ».
04h21 TU. L’Opep+ sous pression mais pas de changement en vue.
Les pays producteurs de pétrole de l’Opep+, qui se réunissent jeudi 31 mars, devraient encore maintenir leur stratégie d’ouverture très timide de leurs vannes d’or noir, malgré la pression occidentale pour mettre un terme à la volatilité des prix en pleine guerre en Ukraine.
Les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menés par Ryad, et leurs dix alliés conduits par Moscou vont probablement augmenter une nouvelle fois le niveau total de production de 400.000 barils par jour pour le mois de mai, de l’avis des analystes.
« L’Opep+ a surpris les marchés à plusieurs reprises lors de ses réunions mensuelles, mais le scénario de base, pour l’instant, est que le statu quo sera maintenu », prévoit Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management.
« Les signaux ne laissent entrevoir aucune déviation » par rapport à la politique entamée au printemps 2021, poursuit-il.
04h00 TU. Kiev se prépare à de nouveaux combats dans l’Est.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré jeudi 31 mars ne pas croire aux promesses de la Russie de réduire son dispositif militaire en direction de Kiev, et que son armée se préparait à de nouveaux combats dans l’Est de l’Ukraine.
Les propos du dirigeant interviennent alors que Moscou a annoncé une trêve, rapidement taxée de « manipulation » par la vice-Première ministre ukrainienne, dans la ville assiégée de Marioupol, un port stratégique entre la Crimée annexée par la Russie et les territoires contrôlés par les séparatistes prorusses dans l’Est.
« Nous ne croyons personne, pas une seule belle phrase », a déclaré Volodymyr Zelensky en début de nuit dans une adresse vidéo à la nation. « Nous voyons aussi qu’il y a une accumulation de troupes russes pour de nouvelles frappes » dans la région du Donbass (est) « et nous nous y préparons », a-t-il insisté. « Nous ne cèderons rien. Nous nous battrons pour chaque mètre de notre territoire », a-t-il lancé.
20h43 TU. Washington dépeint un Poutine mal informé et en froid avec son état-major.
Le président russe Vladimir Poutine est mal informé du déroulement de la guerre en Ukraine, et ses relations avec son propre état-major se sont dégradées, assure la Maison Blanche, sur la foi de renseignements américains déclassifiés.
« Nous avons des informations selon lesquelles Poutine estime que l’armée russe l’a induit en erreur, ce qui a causé une tension persistante entre lui et son état-major », a dit la directrice de la communication de l’exécutif américain, Kate Bedingfield, lors d’un briefing de routine.
« L’un des talons d’Achille des autocraties est que dans ces systèmes, il n’y a plus personne qui dise la vérité au pouvoir en place, ou qui ait la possibilité de le faire. Et je pense que c’est un phénomène que nous voyons maintenant en Russie », a commenté pour sa part le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, en voyage en Algérie.
« Nous pensons que Poutine est mal informé (…) sur les mauvaises performances de l’armée russe et sur la sévérité de l’impact des sanctions sur l’économie russe parce que ses hauts conseillers ont peur de lui dire la vérité », a encore déclaré Kate Bedingfield, confirmant des informations données plus tôt par un haut responsable américain sous couvert d’anonymat.
« Poutine ne savait même pas que son armée recrutait et perdait des conscrits en Ukraine, ce qui démontre une rupture claire dans le flux d’informations fiables parvenant au président russe », avait indiqué ce responsable.
20h30 TU. Les séparatistes d’Ossétie du Sud envisagent une consultation pour rejoindre la Russie.
Le chef de l’Ossétie du Sud, un territoire pro-russe du Caucase ayant fait sécession de la Géorgie, envisage d’organiser une consultation populaire pour être rattaché à la Russie.
« Il faut, bien sûr, que nous demandions son avis au peuple et faire en sorte que le peuple s’exprime sur la possibilité de rejoindre la Fédération de Russie », a déclaré Anatoli Bibilov, en direct sur une chaîne de télévision russe.
« Ce n’est pas très difficile à faire sans traîner. Comme on dit, c’est une question technique », a-t-il poursuivi, assurant que rejoindre la Russie était un « rêve séculaire » du peuple ossète.
« Toutes les procédures légales seront accomplies après l’élection présidentielle », prévue dans ce territoire le 10 avril, a précisé à l’agence de presse TASS une porte-parole de M. Bibilov, Dina Gassieva.
20H15 TU. L’Ukraine accuse les forces russes d’avoir tiré des obus au phosphore sur la petite ville de Marinka, dans l’est de l’Ukraine.
« Les Russes ont encore utilisé des obus au phosphore, aujourd’hui, à Marinka » (dix mille habitants avant le début, le 24 février, de l’invasion russe), a affirmé sur Telegram le chef de l’administration militaire de la région de Donetsk, Pavel Kyrylenko. « Une dizaine d’incendies (causés par ces obus, ndlr) ont été localisés et ont été maîtrisés par le personnel du Service national des situations d’urgence », a-t-il poursuivi.
« Les villes de Georgievka, Novokalinovo et Otcheretino ont également été bombardées », a ajouté M. Kyrylenko, sans fournir de précisions sur les munitions employées. « Aucune victime civile n’est à déplorer, mais plusieurs maisons ont été endommagées », a-t-il conclu.
Une frappe aérienne russe a par ailleurs été effectuée sur le village de Slobojanske, dans le nord-est, provoquant la mort d’une femme et de son fils de 11 ans, a annoncé le service de presse du bureau du procureur régional de Kharkiv.
Et des missiles ont été tirés sur une usine à Novomoskovsk et sur un dépôt de pétrole à Dnipro, dans l’est, a déclaré le chef de l’administration militaire de la région, Valentyn Reznitchenko, selon lequel il n’y a pas eu de victimes.