L’Est de l’Ukraine, désormais cible prioritaire du Kremlin, a appelé sa population civile à fuir les combats qui s’annoncent, en dépit de nouvelles sanctions américaines qualifiées de « dévastatrices » contre la Russie.
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8h30 – Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a de nouveau convoqué l’ambassadeur de Russie à Paris, après un tweet jugé « indécent » de l’ambassade sur les exactions commises dans la localité ukrainienne de Boutcha.
L’ambassadeutr avait posté mercredi soir un tweet montrant une photo de la ville de Bucha avec le commentaire « plateau de tournage« . Moscou dénonce une « mise en scène » des corps retrouvés dans la ville.
5h50 – Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a demandé jeudi aux membres de l’Otan de fournir davantage d’armes à son pays pour combattre les forces russes. « Je viens demander trois choses: des armes, des armes et des armes. Plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées« , a plaidé le ministre ukrainien des Affaires étrangères à son arrivée au siège de l’Otan à Bruxelles pour une réunion avec ses homologues des pays de l’Alliance atlantique.
► L’Est de l’Ukraine, désormais cible prioritaire du Kremlin, a appelé mercredi 6 avril au soir sa population civile à fuir les combats qui s’annoncent.
Les forces russes ont bombardé mercredi plusieurs localités dans l’Est de l’Ukraine, dont Severodonetsk ou Rubizhne, faisant au moins un mort, a dénoncé mercredi soir le gouverneur de la région de Lougansk (est), encore sous contrôle ukrainien, Serguiï Gaïdaï.
« Je demande aux gens d’évacuer, parce que nous voyons clairement qu’avant de passer à l’offensive totale, l’ennemi va juste détruire complètement tous ces endroits« , a-t-il déclaré, interrogé par une chaîne de télévision ukrainienne. « S’il-vous-plaît, partez » pendant qu’il en est encore temps, a-t-il insisté.
Comment les habitants de la région vivent-ils ces nouvelles menaces ?
La vice-Première ministre Iryna Verechtchouk a également lancé depuis Kiev mercredi un appel aux habitants de l’est du pays à évacuer la région « immédiatement« , en raison des craintes d’une offensive majeure de l’armée russe sur le Donbass (est) dont la Russie a désormais fait sa cible numéro un. Il faut partir « maintenant » sous peine de « risquer la mort » dans les prochains jours, a-t-elle aussi insisté. Si l’armée russe lançait une attaque d’importance dans la région, « nous ne pourrions plus aider » la population, a-t-elle alerté. « Il faut évacuer tant que cette possibilité existe. Pour l’instant, elle existe encore« , a insisté Mme Verechtchouk, qui coordonne l’organisation des couloirs humanitaires depuis le début de l’invasion russe le 24 février.
Les autorités ukrainiennes redoutent dans l’est du pays une situation analogue à celle de Marioupol dans le sud, où des milliers de personnes encore bloquées dans cette ville assiégée et bombardée depuis des semaines, vivent un enfer.
Sanctions
► Les Etats-Unis ont annoncé mercredi soir une nouvelle volée de sanctions économiques et financières contre la Russie, qu’ils qualifient de « dévastatrices » et qui visent notamment les grandes banques et les filles du président russe Vladimir Poutine. Selon Washington, la Russie pourrait voir son économie s’effondrer de quelque 15% cette année.
En plus d’interdire tous les nouveaux investissements en Russie, une mesure connue depuis mardi, l’exécutif américain va imposer les contraintes les plus sévères qui soient à l’incontournable banque publique Sberbank et à la plus grande banque privée du pays, Alfa Bank.
► En Europe, le président du Conseil européen Charles Michel a estimé mercredi que l’UE devrait « tôt ou tard » prendre des sanctions sur le pétrole et le gaz russes.
Plusieurs pays européens très dépendants du gaz russe, Allemagne en tête, sont toutefois très réticents à une telle mesure qui pénaliserait lourdement leurs économies.
► Le conflit ne donne aucun signe d’affaiblissement. L’Otan a discuté du sujet à l’occasion d’une réunion qui s’est ouverte mercredi à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’Alliance. « La guerre peut durer longtemps, plusieurs mois, voire des années. Et c’est la raison pour laquelle nous devons être préparés à un long parcours en ce qui concerne le soutien à l’Ukraine, le maintien des sanctions et le renforcement de nos défenses« , a déclaré en ouverture son secrétaire général Jens Stoltenberg.