En réponse à la parade militaire russe du 9 mai, le président américain, Joe Biden a signé une loi permettant d’accélérer l’envoi à l’Ukraine d’équipement militaire, réactivant un dispositif emblématique datant de la Seconde guerre mondiale. Dans l’attente de livraison d’armes américaines, l’Ukraine continue à subir des bombardements, notamment dans le sud et l’est du pays.
09h55 TU. Le chef de la diplomatie russe en Algérie.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, effectue mardi 10 mai une visite en Algérie, un allié clef de Moscou et exportateur gazier de plus en plus sollicité par une Europe cherchant à réduire se dépendance du gaz russe.
Arrivé à Alger lundi soir, Sergueï Lavrov doit s’entretenir avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, et être reçu par le président Abdelmadjid Tebboune, selon des médias.
Cette visite, la première de Sergueï Lavrov en Algérie depuis janvier 2019, coïncide avec le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Russie et l’Algérie.
Le 18 avril, le président russe, Vladimir Poutine, s’était entretenu au téléphone avec Abdelmadjid Tebboune pour évoquer notamment « la coordination au sein de l’Opep+, ainsi que la situation en Ukraine », selon l’agence officielle russe TASS.
L’Algérie, exportateur gazier de premier plan, fournit environ 11% du gaz consommé en Europe, contre 47% pour la Russie.
07h50 TU. Embargo sur le pétrole russe: un accord possible dans la semaine.
Un accord sur un projet d’embargo de l’Union européenne sur le pétrole russe, actuellement bloqué par la Hongrie, est possible « dans la semaine », a estimé le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune.
« Je pense qu’on peut avoir un accord dans la semaine, on y travaille d’arrache-pied. C’est sans doute une question de jours », a déclaré Clément Beaune sur la chaîne LCI.
« On doit aller vite, et je le dis avec confiance: il y aura un sixième paquet de sanctions européennes, elles seront très puissantes et nous sortirons progressivement, avec un calendrier, d’abord du pétrole russe mais des hydrocarbures russes en général », a-t-il poursuivi.
Des contacts téléphoniques entre leaders européens, dont le président français Emmanuel Macron, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre hongrois Viktor Orban auront lieu mardi, a-t-il précisé.
Mme von der Leyen avait fait lundi 9 mai état de « progrès » après une rencontre avec Viktor Orban à Budapest.
« Il y a des portes de sortie autour des dérogations de deux natures : le délai pour certains pays objectivement en difficulté, parce que 100% de leur approvisionnement en pétrole vient de la Russie, et puis des garanties d’approvisionnement alternatives. Ce sont les deux paramètres sur lesquels on travaille », a déclaré Clément Beaune.
07H17 TU. Au moins 100 civils encore à Azovstal.
Au moins 100 civils restent dans les aciéries d’Azovstal dans la ville de Marioupol, dans le sud de l’Ukraine, a déclaré un assistant du maire de la ville.
« En plus des militaires, au moins 100 civils restent dans les abris. Cependant, cela ne réduit pas la densité des attaques des occupants », a indiqué l’assistant du maire Petro Andryushchenko sur la messagerie Telegram.
05h05 TU. Prévisions assombries pour l’Ukraine, en baisse pour la zone, selon la BERD.
La Banque européenne de développement (BERD), qui tient cette semaine son assemblée générale annuelle, a fortement aggravé ses prévisions de contraction économique pour l’Ukraine, l’invasion russe entraînant aussi une révision à la baisse sur l’ensemble de sa zone.
Elle table désormais sur une contraction brutale de 30% de l’économie ukrainienne cette année au lieu de 20% attendus dans ses prévisions de mars, au tout début de l’offensive russe.
L’organisation internationale anticipe par ailleurs toujours une contraction de 10% de l’économie russe, visée par une série de sanctions, et à cause du coût de sa guerre en Ukraine.
La Berd revoit aussi à la baisse sa prévision de croissance pour toute sa zone à 1,1% contre 1,7% dans ses prévisions de mars.
Après une forte contraction de l’économie des pays couverts par l’institut de financement européen en 2020 à cause de la pandémie, puis un net rebond l’an dernier avec la reprise post-covid, « la guerre en Ukraine a eu un impact profond sur les économies » de la zone, d’après un communiqué mardi 10 mai.
La révision à la baisse de la prévision régionale est due « principalement à une contraction plus forte que prévue de l’économie ukrainienne à cause de la guerre qui dure », ajoute la Berd.
04h50 TU. En Ukraine, les combats s’intensifient dans l’est et le sud.
Les combats s’intensifient dans le sud et l’est de l’Ukraine, où les livraisons d’armes américaines devraient s’accélérer après la réactivation par Joe Biden d’un dispositif emblématique datant de la Seconde Guerre mondiale.
Des missiles ont aussi visé la région d’Odessa, l’armée ukrainienne décomptant sept frappes et déplorant un mort et cinq blessés. Le président du Conseil européen Charles Michel, en visite surprise lundi 9 mai dans cette grande ville du sud, a été obligé de se mettre à l’abri.
« Vous n’êtes pas seuls. L’UE est à vos côtés » face à l’« agression » russe, a déclaré Charles Michel au côté du Premier ministre ukrainien Denys Chmygal. « Nous serons avec vous aussi longtemps qu’il le faudra », a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, les Russes « continuent de préparer des opérations offensives dans les régions de Lyman et Severodonetsk », dans le Donbass (est), annonce ce mardi 10 mai au matin l’état-major ukrainien, ajoutant que les tirs d’artillerie et les frappes aériennes se poursuivaient sur l’aciérie d’Azovstal à Marioupol.
« Des batailles très intenses se déroulaient autour de Roubijné et de Bilogorivka » dans la région de Lougansk (est), indiquait la veille le gouverneur Serguiï Gaïdaï.
Les Ukrainiens peuvent compter sur l’aide militaire américaine qui s’est déjà élevée à quelque 3,8 milliards de dollars depuis le début du conflit.
00h03 TU. France et Mexique demandent une réunion jeudi du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait tenir jeudi 12 mai une nouvelle réunion publique sur la guerre livrée par la Russie à l’Ukraine, au vu de « la dégradation continue de la situation humanitaire », ont indiqué des diplomates.
Demandée par la France et le Mexique, cette session sera la 16e du Conseil de sécurité depuis l’invasion russe du 24 février.
L’organisation, au moins une fois par semaine, d’une réunion du Conseil de sécurité sur la guerre en Ukraine permet de maintenir la pression sur la Russie et son isolement sur la scène internationale, veulent croire plusieurs pays, notamment occidentaux.
Pour jeudi, la France et le Mexique ont demandé des exposés du département des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), a précisé un diplomate.
Cette réunion surviendra après le bombardement ce week-end d’une école dans l’est de l’Ukraine, dans lequel 60 civils ont été tués, selon Kiev.
Elle se tiendra le même jour qu’une session extraordinaire à Genève du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, réclamée par l’Ukraine, sur « la détérioration de la situation des droits humains en Ukraine ».
22h08 TU. Joe Biden réactive pour l’Ukraine un dispositif de Roosevelt.
Dans une réponse à forte charge historique à la parade militaire du 9 mai à Moscou, Joe Biden a signé une loi permettant d’accélérer l’envoi à l’Ukraine d’équipement militaire, réactivant un dispositif emblématique datant de la Seconde guerre mondiale.
« Les Ukrainiens se battent tous les jours pour leurs vies », a-t-il déclaré aux journalistes présents dans le Bureau ovale, ajoutant: « Ce combat coûte cher, mais céder face à l’agression serait encore plus coûteux. »
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a vu dans cette signature une « étape historique »: « Je suis convaincu que nous allons à nouveau gagner ensemble. Et nous allons défendre la démocratie en Ukraine. Et en Europe. Comme il y a 77 ans », a-t-il écrit sur Twitter.
Le « Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act« , ou loi de « prêt-bail », est « basé sur un programme de la Seconde guerre mondiale destiné à aider l’Europe à résister à Hitler ».
Le texte « a été soutenu par presque tous les membres du Congrès » américain, à l’exception de 10 élus de la Chambre des représentants qui ont voté contre, a noté la Maison Blanche.
L’exécutif américain signale par ailleurs que la loi été promulguée alors que la Russie marque lundi l’anniversaire de la victoire de 1945 sur l’Allemagne nazie.
21h10 TU. Prix Pulitzer spécial pour les journalistes ukrainiens.
Les journalistes ukrainiens se voient décerner un prix Pulitzer spécial pour leur « courage » dans la couverture de l’invasion de leur pays par la Russie, a annoncé l’association des récompenses les plus prestigieuses de la presse américaine.
Marjorie Miller, la représentante des Prix Pulitzer, a salué le « courage, l’endurance et l’engagement des journalistes d’Ukraine pour rapporter la vérité pendant l’invasion impitoyable de leur pays par (le président russe) Vladimir Poutine et sa guerre de propagande en Russie ».
« Malgré les bombardements, les enlèvements, l’occupation et même les morts dans leurs rangs, (les journalistes ukrainiens) ont persévéré pour fournir une image précise d’une terrible réalité, faisant honneur à l’Ukraine et aux journalistes à travers le monde », a jugé Marjorie Miller qui s’exprimait lors d’une cérémonie de remise de ces prix à New York.
D’après le Comité de protection des journalistes (CPJ), une ONG internationale basée à New York, sept journalistes — dont trois Ukrainiens — ont été tués en Ukraine en couvrant la guerre contre la Russie depuis le 24 février et l’association enquête sur la mort de cinq autres journalistes ukrainiens pour confirmer que leur décès est bien lié à l’exercice de leur profession.
20h42 TU. Emmanuel Macron douche les espoirs d’adhésion rapide de l’Ukraine à l’UE.
Emmanuel Macron a prévenu qu’une éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’UE prendrait « des décennies » et proposé en attendant l’entrée dans un nouvel ensemble, une « communauté politique européenne », susceptible aussi d’accueillir des pays comme le Royaume-Uni.
Cette idée, que le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé « très intéressante » lors d’une rencontre entre les deux dirigeants à Berlin, est toutefois susceptible de créer craintes et frustrations parmi les candidats déjà déclarés ou potentiels à une adhésion européenne.
Le chef de l’Etat français l’a dévoilée lors de son premier discours sur l’Europe depuis a réélection, prononcé à Strasbourg.
Cette « communauté politique européenne », dont Emmanuel Macron a précisé les contours dans la foulée lors d’une conférence de presse commune à Berlin avec Olaf Scholz, pourrait offrir une « autre forme de coopération« , a-t-il dit.
Cette organisation « permettrait aux nations européennes démocratiques adhérant à notre socle de valeurs de trouver un nouvel espace de coopération politique, de sécurité, de coopération », a-t-il expliqué.
20h31 TU. Vladimir Poutine est dans « le déni », selon le chef de la diplomatie française.
Le président russe Vladimir Poutine est « dans le déni » et dans une « justification complètement révisionniste » de la guerre en Ukraine, a estimé lundi le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian sur BFMTV.
Dans un discours pour célébrer l’anniversaire de la victoire de 1945 sur l’Allemagne nazie, le président russe a affirmé lundi que son armée combattait en Ukraine pour défendre « la patrie » face à une « menace inacceptable ».
« C’est une sorte d’enfermement de Poutine dans la guerre », a estimé Jean-Yves Le Drian. Le président russe « est dans le déni. Il est dans la justification complètement révisionniste des motifs de guerre. Il a un discours de déni et d’inversion des responsabilités », a-t-il insisté.
« Il n’y a rien de nouveau » après le discours du président russe lors du défilé militaire sur la place Rouge à Moscou, a estimé Jean-Yves Le Drian.
« L’agression russe continue, la guerre continue, les objectifs de guerre sont les mêmes, que ce soit la neutralisation de l’Ukraine, sa démilitarisation, sa dénazification, la récupération des territoires… Ça n’a pas changé », a déclaré le ministre français.
20h23 TU. Emmanuel Macron et Olaf Scholz soutiennent l’Ukraine devant la Porte de Brandebourg.
Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont affiché leur « plein soutien » à l’Ukraine lundi 9 mai au soir en se rendant ensemble sous la Porte de Brandebourg à Berlin, symbole de la Guerre Froide et illuminée pour l’occasion aux couleurs du pays envahi par la Russie.
« Plein soutien à l’Ukraine », a déclaré le chef de l’Etat français en s’approchant à pied aux côtés du chancelier allemand d’environ 200 personnes massées derrière des cordons, et alors qu’on lui demandait quel message les deux dirigeants voulaient envoyer avec leur démarche.
Certains des membres du public venus sur place étaient drapés aux couleurs de l’Ukraine et criaient « Marioupol », la ville du sud-est en grande partie détruite par l’armée russe.
20h11 TU. Des Ukrainiens ont été « envoyés contre leur gré en Russie », selon le Pentagone.
Des Ukrainiens ont été « envoyés contre leur gré en Russie », a déclaré lundi 9 mai le porte-parole du Pentagone, John Kirby, confirmant des informations des autorités ukrainiennes.
« Nous n’avons pas de chiffres mais nous avons vu des signes montrant que des Ukrainiens sont emmenés d’Ukraine en Russie », a déclaré John Kirby, questionné au cours d’un point presse sur les affirmations du gouvernement ukrainien selon lesquelles 1,2 million de personnes auraient ainsi été déportées en Russie et placées dans des camps.
« Je ne sais pas combien il y a de camps ni à quoi ils ressemblent », a ajouté le porte-parole. « Mais nous avons en effet des informations selon lesquelles des Ukrainiens sont envoyés contre leur gré en Russie ».
Le comportement de la Russie est « inadmissible » et « n’est pas celui d’une puissance responsable », a ajouté John Kirby, estimant que le président russe Vladimir Poutine « n’accepte et ne respecte tout simplement pas la souveraineté de l’Ukraine ».
Selon une responsable du gouvernement ukrainien, Lioudmila Denissova, citée par le centre de communication officiel Spravdi, « plus de 1,19 million de nos citoyens, y compris plus de 200.000 enfants, ont été déportés vers la Fédération de Russie ».