L’affaire de l’attribution des marchés de fourniture de riz et de transport des denrées, dans le cadre de la riposte contre la Covid-19 instauré par le chef de l’État en dégageant une enveloppe de 69 milliards destinée à l’appui aux populations en vivres et en détergent, refait surface. Dans son rapport d’activité 2021, l’Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) a épinglé le député Demba DIOP « Sy » et sa fille Marième DIOP, respectivement unique propriétaire de la société « UDE » et Directrice générale de UDE.
Dans ses conclusions d’enquête suite aux deux dénonciations à l’initiative du sieur Guy Marius SAGNA, mandataire du mouvement « FRAPP/France Dégage » et du professeur Babacar DIOP, secrétaire général du parti politique « FDS », qui fustigent tous la violation des règles de transparence dans l’attribution des marchés de fourniture de riz et de transport des denrées, les enquêteurs disent avoir noté des manoeuvres de fraudes de la part des accusés.
« Il existe des présomptions de banqueroute frauduleuse contre Demba DIOP « Sy » telle que prévue à l’article 230 de l’Acte uniforme sur les procédures collectives et d’apurement du passif, a de mauvaise foi, « exercé la profession de dirigeant en violation d’une interdiction prévue par un Acte uniforme ou par toute disposition légale ou réglementaire d’un Etat partie » (article 233, 4°) », peut-on lire dans le rapport d »activité rendu public hier, mardi 10 mai 2022.
Les services de Seynabou Ndiaye Diakhaté expliquent que, en sa qualité de député, DIOP « Sy » a, dans le cadre du marché en question, exercé la fonction de Directeur général de UDE, en violation d’une disposition réglementaire, en l’occurrence le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Et d’ajouter : « il est ressorti des investigations que monsieur Demba DIOP « Sy » et sa fille Marième DIOP, auraient usé de manœuvres frauduleuses (dissimulation, au moment de la soumission, du véritable statut de la société pourtant déclarée en faillite et objet d’une liquidation judiciaire prononcée le 19 avril 2019 par la Chambre des Procédures collectives du Tribunal de Commerce hors classe de Dakar (jugement n° 577/19)« .
Des faits que l’OFNAC qualifie « des présomptions d’escroquerie portant sur des deniers publics (article 153 du Code pénal) ».
À noter, par ailleurs, que l’OFNAC a écarté les accusations de violation du Code des marchés publics, portées contre le ministre Mansour Faye. Sur les raisons, Seynabou Ndiaye Diakhaté et ses enquêteurs estiment « dans le cadre de la politique de riposte contre la pandémie, les procédures de dépenses liées à la lutte contre le Covid-19 ont été exclues du champ d’application dudit code par le décret n° 2020 – 780 du 18 mars 2020 portant dérogation au code des marchés publics pour les dépenses relatives à la lutte contre le COVID-19. »
source:sudQuotidien