Les dirigeants des 27 pays membres de l’UE réunis en sommet à Bruxelles ce lundi 30 mai ont approuvé l’octroi de 9 milliards d’euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités. Ils se sont également mis d’accord sur un embargo sur le pétrole russe qui supprimera l’essentiel de leurs importations depuis ce pays d’ici à la fin de l’année, en exemptant la Hongrie. L’armée russe continue son offensive dans le Donbass, notamment à Severodonetsk.
10h17 TU. Face à l’embargo européen, l’Opep+ soucieuse de ménager la Russie.
L’Opep+, qui se réunit jeudi 2 mai, devrait faire fi de la décision des 27 pays de l’UE d’arrêter l’essentiel de leurs importations de pétrole russe, et persister dans le statu quo avec le souci de ne pas contrarier Moscou.
Rendez-vous désormais quasi mensuel depuis l’éclosion de la pandémie de Covid-19, les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menés par l’Arabie saoudite, et leurs dix partenaires conduits par la Russie, se retrouvent jeudi par visioconférence à Vienne, siège du groupe, pour fixer les quotas de production de juillet.
Depuis la dernière réunion du groupe en mai, les cours du Brent de la mer du Nord ont bondi de près de 12% et ceux du WTI américain de plus de 10%, dopés notamment par la perspective de l’embargo européen.
Mardi 31 mai au matin, ils ont grimpé respectivement jusqu’à 124,10 dollars et 119,43 dollars le baril, au plus haut en deux mois, quelques heures après l’annonce à Bruxelles d’un accord des Vingt-Sept.
Après des semaines de négociations, les chefs d’Etat et de gouvernement réunis en sommet à Bruxelles ont donné leur feu vert à un arrêt progressif des importations de pétrole russe transporté par bateau, soit les deux-tiers des achats européens.
09h15 TU. Deux soldats russes condamnés à 11 ans de prison pour avoir bombardé des villages.
Un tribunal ukrainien a condamné mardi 31 mai à 11 ans et demi de prison deux soldats russes accusés d’avoir bombardé au lance-missile multiple deux villages dans la région de Kharkiv, dans l’est du pays, au premier jour de l’invasion.
Alexandre Bobykine et et Alexandre Ivanov ont été reconnus coupables de « violation des lois et coutumes de la guerre », à l’issue d’un procès qui avait commencé mi-mai près de la ville de Poltava, a annoncé le parquet général d’Ukraine sur Telegram.
Selon le parquet, les deux accusés ont « totalement reconnu leur culpabilité ».
Les deux soldats, un conducteur-chargeur et un artilleur, étaient accusés d’avoir tiré le 24 février, à l’aide de lance-missile multiple « Grad » depuis la région de Belgorod en Russie, sur des « infrastructures critiques et des immeubles d’habitation » des villages de Kozatchia Lopan et une école à Veterynarné, dans la région de Kharkiv.
Selon l’accusation, ils avaient ensuite franchi la frontière ukrainienne et poursuivi les bombardements. Après la destruction de leur colonne militaire, les deux soldats avaient été capturés par l’armée ukrainienne.
09h13 TU. Moscou se dit prêt à rendre les corps de 152 combattants découverts à Azovstal.
L’armée russe a découvert les corps de 152 combattants ukrainiens dans l’aciérie Azovstal à Marioupol (sud-est), et est prête à les remettre à l’Ukraine, a déclaré mardi 31 mai le ministère russe de la Défense.
Lors de leurs opérations de recherche dans l’aciérie, où s’étaient retranchés plus de 2.000 combattants ukrainiens, notamment du régiment Azov, pendant plusieurs semaines avant de se rendre aux forces russes mi-mai, « les soldats russes ont découvert un fourgon isotherme », selon le ministère.
« Dans le fourgon, dont le système de réfrigération ne fonctionnait pas, étaient entreposés 152 corps de combattants et militaires des forces ukrainiennes », a-t-il ajouté, affirmant que « quatre mines » avaient été également découvertes sous les corps.
« La partie russe prévoit de rendre les corps découverts dans l’aciérie aux représentants ukrainiens », a-t-il assuré, affirmant que Moscou n’avait reçu aucune demande de la part de Kiev pour récupérer ces dépouilles.
Il n’était pas possible de vérifier ces affirmations de manière indépendante.
08h19 TU. La banque russe Sberbank assure que l’exclusion de Swift ne l’affectera pas.
La principale banque russe Sberbank affirme que son exclusion du système financier international Swift, décidée par l’Union européenne, n’aura qu’un effet limité, le groupe ayant déjà été frappé par d’autres sanctions depuis l’offensive russe contre l’Ukraine.
« Nous travaillons normalement – les principales restrictions sont déjà en vigueur », écrit dans un communiqué la banque, qui était déjà visée par de lourdes mesures américaines et britanniques. « L’exclusion de Swift ne change rien à la situation pour les règlements internationaux », souligne-t-elle.
08h07 TU. Serguei Lavrov en Turquie le 8 juin pour « discuter de corridors sécurisés »
Le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov se rendra le 8 juin en Turquie pour discuter de la mise en place de « corridors sécrusiés » pour le transport des céréales ukrainiennes, a annoncé mardi son homologue turc Mevlüt Cavusoglu.
« Lavrov viendra en Turquie le 8 juin avec une délégation militaire pour discuter, entre autres, de l’instauration de corridors sécurisés pour le transport des céréales. C’est la question la plus importante », a indiqué le ministre qui veut « créer un centre d’observation des corridors à Istanbul ».
07h53 TU. Viktor Orban salue l’exemption obtenue.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a salué l’accord des 27 pays de l’UE qui prévoit une exemption pour le pétrole acheminé par oléoduc, permettant ainsi à son pays de continuer à recevoir du brut bon marché venu de Russie.
Le dirigeant nationaliste bloquait depuis plusieurs semaines le projet d’embargo européen, parlant de « bombe atomique » lancée sur son économie.
Finalement, pour lever le veto de Budapest, les chefs d’Etat et de gouvernement réunis en sommet lundi 30 mai à Bruxelles ont limité l’arrêt des importations au pétrole russe transporté par bateau, soit les deux tiers des achats européens.
« Les familles peuvent dormir paisiblement, nous avons écarté l’idée la plus farfelue qui soit », a réagi Viktor Orban dans un message vidéo diffusé sur sa page Facebook.
Un embargo total « aurait été insupportable pour nous (…) mais nous avons réussi à l’éviter », s’est félicité le dirigeant nationaliste, qui entretenait de bonnes relations avec le président russe Vladimir Poutine avant l’invasion et a depuis une position ambigüe.
07h19 TU. Les Russes contrôlent « une partie » de Severodonetsk, selon le gouverneur régional.
Les forces russes contrôlent désormais « une partie » de Severodonetsk, ville de l’Est de l’Ukraine qu’elles pilonnent et essaient de prendre depuis des semaines, annonce le gouverneur de la région.
« La situation est ultra-compliquée. Une partie de Severodonetsk est contrôlée par les Russes », a indiqué sur Telegram Serguiï Gaïdaï, à la tête de la région de Lougansk.
Il a toutefois indiqué que les Russes « ne peuvent pas avancer librement », des combattants ukrainiens i dans la ville.
« L’ennemi planifie une opération pour nettoyer le territoire des villages avoisinants », a encore affirmé Serguiï Gaïdaï, disant ne pas avoir de nouvelles de trois médecins portés disparus depuis la veille.
07h10 TU. Le russe Gazprom suspend les livraisons de gaz aux Pays-Bas.
Le gazier russe Gazprom annonce avoir suspendu les livraisons de gaz au fournisseur néerlandais GasTerra face à son refus de payer en roubles, litige né de l’offensive militaire russe contre l’Ukraine.
« Gazprom a cessé totalement ses livraisons de gaz à la société GasTerra B.V. (Pays-Bas) du fait du non-paiement en roubles », a annoncé le géant russe dans un communiqué sur sa messagerie Telegram.
En réplique aux sanctions imposées par l’Union européenne à la suite de l’offensive russe en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a réclamé que les acheteurs de gaz russe de pays « inamicaux » payent en roubles depuis des comptes en Russie sous peine d’être privés d’approvisionnements, en dépit de contrats prévoyant des paiements en euros ou en dollars.
Le groupe GasTerra avait refusé, réclamant le respect d’obligations contractuelles et notant que des versements tels que le réclame le Kremlin présentaient « un risque de violation des sanctions élaborées par l’UE ».
Les Néerlandais dépendent de la Russie pour environ 15% de leurs approvisionnements en gaz, soit quelque six milliards de mètres cubes par an, selon le gouvernement.
07h02 TU. Un premier navire commercial a quitté Marioupol pour la Russie, selon un séparatiste prorusse.
Un premier navire commercial, chargé de métal, a quitté le port ukrainien de Marioupol, conquis par les forces russes, pour rejoindre Rostov-sur-le-Don en Russie, a annoncé mardi 31 mai le dirigeant séparatiste prorusse Denis Pouchiline.
« Aujourd’hui 2.500 tonnes de rouleaux de tôle laminée sont sorties du port de Marioupol, le bateau s’est dirigé vers Rostov », écrit le chef des séparatistes prorusses de Donetsk sur sa messagerie Telegram.
« Ce noeud de transport est très important pour le Donbass », souligne Denis Pouchiline. « C’est un port très important sur la mer d’Azov et le seul où l’on peut transborder tous types de marchandises y compris en hiver », explique-t-il.
Le dirigeant a par ailleurs indiqué qu’une partie des navires du port de Marioupol passerait dans la flotte commerciale de la république autoproclamée du Donetsk (DNR). « Une partie des bateaux passera sous juridiction de la DNR », a-t-il déclaré, cité par les agences russes, précisant que ces navires seraient « rebaptisés ».
04h34 TU. La Russie accentue la pression dans le Donbass.
Les forces russes progressent dans l’est du pays. Elles affrontent les forces ukrainiennes au coeur de Severodonetsk, qui avec Lyssytchansk est une ville-clé des parties du Donbass encore sous contrôle ukrainien.
L’armée russe tente d’encercler Severodonetsk et d’en prendre le contrôle depuis plusieurs semaines, dans une offensive qui s’est intensifiée ces derniers jours, face à laquelle le président Zelensky a reconnu que l’armée ukrainienne était en difficulté.
« La situation dans le Donbass reste extrêmement difficile. L’armée russe essaye d’y concentrer ses forces pour mettre de plus en plus de pression sur nos défenseurs », a déclaré le président Zelensky lundi 30 mai au soir.
« Du côté de Donetsk, l’ennemi attaque nos troupes au mortier, à l’artillerie et au lance-grenade le long de la ligne de front. Les efforts se concentrent sur la prise de contrôle de Severodonetsk », résume le premier point mardi 31 mai de l’armée ukrainienne.
Les forces russes visent à contrôler le bassin minier du Donbass, dont des forces séparatistes prorusses appuyées par Moscou ont pris le contrôle partiel en 2014.
C’est dans cette zone qu’a été tué lundi un journaliste français, Frédéric Leclerc-Imhoff, qui travaillait pour la chaîne BFMTV.
(Re)voir Ukraine : les combats s’intensifient dans le Donbass
04h30 TU. Vladimir Poutine prêt à travailler avec Recep Tayyip Erdogan pour la libre circulation des marchandises en mer Noire.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré lundi à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, lors d’un entretien téléphonique, que la Russie était prête à travailler avec la Turquie à la libre circulation des marchandises en mer Noire, dont « l’exportation des céréales provenant des ports ukrainiens », selon un communiqué du Kremlin.L’Ukraine et les pays occidentaux accusent Moscou de bloquer les ports ukrainiens de la mer Noire, ce que réfutent les responsables russes.
23h15 TU. L’UE exclut la principale banque russe de Swift.
L’UE s’est accordée pour exclure la principale banque russe, la Sberbank, du système financier international Swift, dans le cadre de son sixième paquet de sanctions contre Moscou, annoncent les dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles.
« Ce train de sanctions comprend des mesures percutantes comme le retrait de Swift de la plus grande banque russe, la Sberbank », a déclaré Charles Michel, le président du Conseil. Jusqu’à présent, sept établissements russes ont été privés d’accès à Swift, plateforme de messagerie sécurisée permettant des opérations cruciales comme des ordres de transferts de fonds entre banques.
22h57 TU. L’UE s’accorde pour supprimer l’essentiel de ses importations de pétrole russe.
Les 27 pays membres de l’UE approuvent un embargo sur le pétrole russe qui supprimera l’essentiel de leurs importations depuis ce pays d’ici à la fin de l’année, en exemptant la Hongrie, ont annoncé les dirigeants européens.
Cet accord couvre pour l’instant « plus des deux tiers des importations de pétrole de Russie », a déclaré le président du Conseil, Charles Michel. Il va permettre de « supprimer une énorme source de financement à la machine de guerre » russe et exercer « une pression maximum » sur Moscou pour l’inciter à mettre fin à la guerre, a-t-il affirmé sur Twitter.
Grâce à l’engagement volontaire de Berlin et Varsovie d’arrêter leurs importations par l’oléoduc de Droujba, l’embargo supprimera « environ 90% » des importations européennes de pétrole russe d’ici à la fin de l’année, a précisé Ursula von der Leyen, également sur Twitter.
Selon l’Elysée, l’embargo progressif de l’UE sera limité dans un premier temps au pétrole transporté par bateau (soit les 2/3 des achats européens de pétrole russe).
Des négociations doivent avoir lieu « dès que possible » pour mettre fin au reste des importations de pétrole russe de l’UE, a précisé l’Elysée.
22h42 TU. L’UE accorde 9 milliards d’euros à l’Ukraine pour ses besoins immédiats de liquidités.
Les dirigeants des 27 pays membres de l’UE réunis en sommet à Bruxelles approuvent l’octroi de 9 milliards d’euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie, a annoncé le président du Conseil Charles Michel.
Kiev a chiffré ses besoins à 5 milliards de dollars par mois. Les financements européens prendront la forme de « prêts à longue maturité » avec des taux d’intérêts bonifiés, a-t-on précisé de source européenne.
21h48 TU. L’Ossétie du Sud annonce renoncer à son projet de référendum sur son intégration à la Russie.
Les nouvelles autorités de la région séparatiste géorgienne prorusse d’Ossétie du Sud annoncent renoncer à l’organisation d’un référendum sur son intégration à la Russie.
Dans un décret, le « président » Alan Gagloev a invoqué « l’incertitude liée aux conséquences légales » d’une telle consultation, qui avait été décidée par son prédécesseur, Anatoli Bibilov, et qui devait se tenir le 17 juillet.
Il a également mis en avant « l’inadmissibilité d’une décision unilatérale par référendum sur des questions relevant des droits et intérêts légitimes de la Fédération de Russie ».
Alan Gagloev a néanmoins appelé à « tenir, sans délai, des consultations avec la partie russe sur l’ensemble des questions liées à une plus grande intégration de l’Ossétie du Sud et de la Fédération de Russie ».
Le 13 mai, les autorités d’Ossétie du Sud avaient annoncé la signature par Anatoli Bibilov d’un décret sur la tenue d’un référendum, évoquant « l’aspiration historique » des habitants de ce petit territoire caucasien à rejoindre la Russie, dont elle est limitrophe.
Anatoli Bibilov n’a pas réussi à se faire réélire au poste de « président » au début du mois et la Russie avait exprimé l’espoir que son successeur à ce poste, Alan Gagloïev, saurait assurer la « continuité » dans les relations avec Moscou.