Les entreprises sénégalaises n’en peuvent plus de supporter l’embargo de la Cedeao contre le Mali. Et les conséquences économiques de cette décision ont poussé le Conseil national du patronat (Cnp) à demander aux entreprises impactées d’évaluer leurs pertes. Cette organisation patronale entend déposer la facture sur la table du Président Macky Sall
C’est clair, l’embargo imposé par la Cedeao au Mali fait plus de mal que de bien au Sénégal. Préoccupé par les conséquences économiques, le bureau du Conseil national du patronat (Cnp) a sorti une note circulaire, informant les entreprises impactées de lui transmettre l’évaluation des conséquences économiques, financières et sociales les concernant. Lors de sa réunion du 12 mai, le patronat avait décidé d’informer le chef de l’Etat Macky Sall sur l’impact des sanctions de la Cedeao sur les entreprises sénégalaises. En effet, depuis le 9 janvier dernier, date de l’entrée en vigueur de l’embargo, le trafic entre Dakar et Bamako est paralysé. Et ce sont les entreprises sénégalaises qui en font les frais, alors que le Mali est le premier partenaire commercial du Sénégal.
Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), au mois de janvier, près de 23% des exportations sénégalaises étaient destinées à Bamako. Le secrétaire général de l’Union des routiers du Sénégal, Gora Khouma, a été le premier à alerter sur les conséquences directes de l’embargo contre le Mali.
«Si le Mali pleure, le Sénégal aussi va pleurer», avait alerté Gora Khouma. Même si 56% de la valeur des exportations vers le Mali sont exclus de cet embargo, la cimenterie est la plus affectée par cette mesure régionale car, c’est le 2ème produit d’exportation vers Bamako. Dans son point mensuel de conjoncture du mois de mai, la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) a mentionné que «les ventes de ciment vers ce pays partenaire sont nulles sur la période, pour le deuxième mois consécutif».