La décision du juge du Tribunal des flagrants délits de renvoyer le procès de Déthié Fall et Cie au 27 juin prochain, en audience spéciale, pour défaut de salle pouvant contenir tous les prévenus, agace terriblement les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw). Selon Khalifa Sall, Ousmane Sonko et leurs camarades, cette décision constitue un dilatoire.
Alors qu’ils étaient attendus au Palais de justice à 9 heures hier, Ousmane Sonko et Cie ont fait faux bond au dispositif sécuritaire déployé aux alentours du tribunal où devait s’ouvrir le procès de Déthié Fall, Mame Diarra Fam et près de 80 autres personnes arrêtées à Dakar lors de la manifestation interdite du 17 juin.
En effet, c’est au niveau du Parti Républicain pour le Progrès (Prp) de Déthié Fall sis sur la Vdn que les leaders de Yewwi Askan Wi ont fait face à la presse pour réagir à la décision rendue par le juge du Tribunal des flagrants délits de Dakar, en renvoyant le procès jusqu’au 27 juin prochain.
D’entrée de jeu, Khalifa Sall qui a parlé au nom de la conférence des leaders a dénoncé un dilatoire. «Que nos camarades aient été arrêtés pour ces raisons-là est inacceptable, inqualifiable et injuste ! Le parquet et le gouvernement ont tout fait pour transformer ces otages en détenus et prisonniers politiques. C’est la vraie signification de la décision rendue aujourd’hui. D’abord, on interpelle des députés en session sous le couvert d’un flagrant délit. Donc, c’est un flagrant délit continu. Parce qu’ils sont arrêtés depuis lors et on devrait les juger pour des raisons fallacieuses. Qu’ils nous disent qu’il y a un problème de salle, c’est difficilement acceptable. C’est du dilatoire. Le pouvoir cherche à maintenir nos camarades dans les liens de la détention pour atteindre leur état d’esprit», a martelé le leader de Taxawu Dakar.
«Mais, c’est de la peine perdue», dit-il. Cette décision rendue par la justice, souligne Khalifa Sall, renforce leur état d’esprit à continuer le combat et à le remporter face à Macky Sall et son régime liberticide
Par ailleurs, l’ancien maire de Dakar s’est attaqué à la Cour suprême qui avait rejeté, jeudi, le recours de Yaw visant à casser l’interdiction de leur manifestation par le préfet de Dakar.
«Pour la première fois, il y a une quasi-unanimité autour du fait que la Cour suprême vient d’anéantir le peu de crédibilité qui restait à la justice sénégalaise. Pour une dernière fois, la Cour suprême a perdu toute crédibilité aux yeux des Sénégalais. Le pouvoir judiciaire n’est plus ce dernier rempart contre l’injustice. Et c’est dommage !» se désole l’ancien maire de Dakar qui n’a pas épargné le Parlement dans sa colère.
«L’Assemblée nationale n’a jamais défendu un député de l’opposition. On n’espère rien du pouvoir. Notre arme, c’est de maintenir la pression sur le régime. Il faut une résistance, parce que tous les remparts pour la sauvegarde des libertés sont en état de mort», ont martelé Khalifa Sall et ses camarades qui exigent la libération de leurs compagnons qu’ils considèrent comme des «otages du régime de Macky Sall».
leral