Le chef de l’Etat sénégalais, par ailleurs président en exercice de l’Union Africaine (UA), s’est dit « choqué par mort tragique de plusieurs migrants africains », dans l’enclave espagnole de Melilla, au Maroc, dans leur tentative d’entrer sur le territoire européen, vendredi dernier. Macky Sall l’a fait savoir dans un tweet posté hier, soit 72 heures après le drame.
Enfin, mieux vaut tard que jamais ! Le plus haut dirigeant de l’Union Africaine (UA) prend la peine de se prononcer sur le drame migratoire survenu vendredi 24 juin 2022 à Malilla. « Je suis choqué par la mort tragique de plusieurs migrants africains à Melilla. J’exprime ma compassion et mes condoléances à leurs familles éplorées. Je souhaite prompt rétablissement aux blessés ». C’est par ce tweet publié hier (soit 72 heures après le drame) que Macky Sall, le président de la République du Sénégal, par ailleurs président en exercice de l’Union Africaine, a regretté la tragédie meurtrière qui s’est déroulée à la frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Melilla. Selon les témoins, près de 2 000 hommes, originaires d’Afrique subsaharienne, auraient quitté leur campement au Maroc pour se diriger, armés de pierres et de bâtons, vers la clôture grillagée séparant le Maroc de l’Espagne. Le poste-frontière de Barrio Chino (Espagne) est connu pour être le plus facile à franchir. Au moins 37 migrants ont perdu la vie alors qu’ils tentaient d’entrer sur le territoire européen, selon certaines associations, qui réclament une enquête. Les hommes auraient tenté d’escalader le grillage, et de le sectionner. La police espagnole a répondu en faisant usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour les en empêcher. Côté marocain, des images filmées par des ONG montrent des militaires frappant au sol des personnes inconscientes. Certains sont blessés dans leur chute, ou asphyxiés dans la bousculade. Mais, aucun secours n’est intervenu pour essayer de les aider.
L’Union africaine réclame une enquête, le Conseil de sécurité de l’ONU activé
Le chef de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a tweeté dimanche soir pour demander une enquête immédiate. « J’appelle à une enquête immédiate sur cette affaire et rappelle à tous les pays leurs obligations, aux termes de la loi internationale, à traiter tous les migrants avec dignité et à faire porter leur priorité sur leur sécurité et leurs droits humains, tout en réfrénant tout usage excessif de la force », a écrit le chef de la commission de l’UA. L’ambassadeur du Kenya à l’Organisation des Nations Unies (ONU), Martin Kimani a aussi réagi. Sur Twitter, il a annoncé qu’à l’initiative de son pays, du Gabon et du Ghana, les deux autres pays membres non permanents africains du Conseil de sécurité, ledit Conseil de sécurité tiendrait en fin de journée une réunion à huis clos sur la répression violente des migrants, vendredi. La session portera sur « la violence meurtrière à laquelle sont confrontés les migrants africains entrant » dans l’enclave espagnole de Melilla en territoire marocain, a précisé le diplomate kényan. « Les migrants sont des migrants: qu’ils viennent d’Afrique ou d’Europe, ils ne méritent pas d’être ainsi brutalisés », a souligné Martin Kimani.
Toutefois, des Africains estiment à travers les réseaux sociaux, que leurs dirigeants n’ont pas été à hauteur et ont réagi pour le moins tardivement. Ils voient dans ces vidéos des pratiques purement racistes. Le Sénégalais Boubacar Seye, président de l’ONG Horizon Sans Frontières (HSF), pense de son côté qu’« il y a un génocide de la jeunesse africaine ».
source:sudQuotidien