Le Royaume-Uni s’est engagé à transférer une partie de ses droits de tirages spéciaux (DTS) auprès du Fonds monétaire international (Fmi) à l’Afrique. Ces montants seront versés à la Banque africaine de développement (BAD) pour rehausser sa capitalisation, nous rapporte Bloomberg (un groupe spécialisé dans l’actualité financière).
«Le Royaume-Uni s’est engagé à transférer une partie de ses DTS à la BAD qui est également en pourparlers avec le Canada et la France pour faire de même», a rapporté Bloomberg, un groupe spécialisé dans l’actualité financière, qui cite nommément le président du groupe de la Banque Africaine de développement Akinwumi Adesina. Le transfert par des pays développés de leurs DTS à la BAD permet à l’institution panafricaine notée «AAA» de comptabiliser ces actifs comme des capitaux propres, et ainsi de lever des fonds à des coûts largement inférieurs à ceux des émetteurs souverains.
Selon lui, «le transfert par des pays développés de leurs DTS à la BAD permet à la banque multilatérale africaine de comptabiliser ces actifs comme des capitaux propres» et de bénéficier ainsi de «quatre dollars pour chaque dollar de DTS en tant qu’institution financière notée AAA».
La notation de la BAD qui compte 54 Etats membres régionaux et 27 actionnaires non régionaux, dont les Etats-Unis, le Japon, l’Allemagne, la France, le Canada, l’Arabie Saoudite, l’Inde, l’Italie, la Turquie, la Suisse, la Suède lui permet de lever des fonds sur les marchés financiers à des coûts largement inférieurs à ceux des émetteurs souverains africains.
Les DTS sont un actif de réserve international créé en 1969 par le Fonds monétaire international (Fmi) pour compléter les réserves de change officielles de ses pays membres. Cet actif peut être échangé contre des devises librement utilisables à la demande de ces pays.
Notons que la BAD compte 80 pays actionnaires, dont 26 pays non africains. Ces derniers possèdent 40% du capital de la banque et cette composition mixte fait que le Nigeria est le premier actionnaire avec 8,5% des voix, suivi des Etats-Unis avec 6,6% des voix.
En pleine crise sanitaire (août 2021), le Fmi avait approuvé la plus importante allocation de DTS de son histoire (environ 650 milliards de dollars) pour renforcer les réserves mondiales, et favoriser la reprise économique après la covid-19.
La quote-part de 5 % de l’Afrique dans cette allocation s’élevait à 33 milliards de dollars, soit autant que la France et l’Italie réunies, et moins de la moitié de ce que les Etats-Unis ont reçu.
La part qui revenait à l’Afrique avait été jugée insuffisante par ses dirigeants pour répondre aux besoins de leurs pays. «Les chefs d’Etat africains ont été clairs : l’Afrique a besoin d’au moins 100 milliards de dollars», a souligné le président de la BAD.
Le groupe des vingt pays les plus industrialisés de la planète (G20) s’était engagé à réallouer 100 milliards de dollars de DTS aux pays les plus vulnérables, dont la plupart se trouvent en Afrique et en Amérique latine.
Seule institution cotée triple A en Afrique par les agences de notation financière, l’institution a réalisé en octobre 2021 une augmentation de capital de 93 à 208 milliards de dollars.