L’Achoura qui coïncide avec le 10ème jour de Mouharam qui est le premier mois dans l’année musulmane (1444H) sera célébrée, ce lundi 08 août. Au Sénégal, il est de coutume de préparer le soir de la fête de l’achoura communément appelé «Tamkharit» du couscous. Cependant, ce processus demande aujourd’hui beaucoup de dépenses allant de l’achat du mil, du maïs mais aussi de la viande, du poulet et des légumes qui accompagnent la préparation de la sauce, tous ces condiments ont été revus à la hausse.
A quelques jours de la Tamkharit, la hausse des prix affecte le bon déroulement des achats. Au marché de Thiaroye, certains clients attendent encore la veille pour venir acheter sans savoir si les prix baisseront ou non. Rappelons que c’est devenu une habitude pour les commerçants de hausser les prix à l’approche de chaque fête. Les quelques clients que nous avons rencontrés sont très remontés par cette situation. Mbissine, une jeune femme trouvée dans le magasin d’Ibra, commerçant, se confie : « ici, tout est cher. Avant, avec 5000 F Cfa, on pouvait avoir un sac rempli de légumes mais maintenant la vie est devenue chère, même le prix du mil a augmenté. Le kilogramme est maintenant entre 400 et 450 francs. Le maïs aussi. Imaginez si on doit acheter 10 ou 15 kilos et si on est issu d’une famille nombreuse et que les moyens manquent. Je n’ai pas pu acheter du chou et de la carotte car l’argent que j’avais avec moi est fini. Je vais devoir revenir demain pour pouvoir les avoir ».
LES LEGUMES INTOUCHABLES
Les vendeurs de légumes, eux, se disent inquiets parce que les clients viennent petit à petit. Ils ne sont pas encore dans l’ambiance de le fête. A deux pas du magasin du commerçant Ibra, les étals sont à perte de vue. Moussa, un vendeur de légumes très connu à Thiaroye grâce à la bonne qualité des produits qu’il propose nous explique pourquoi les prix ont augmenté. « C’est à cause de l’hivernage. Pendant cette période de l’année, il est très difficile de vendre aux prix qu’on vendait avant parce que les légumes se font rare ». Interrogé sur les prix, il liste par kilos : le kilogramme de la carotte est à 800 francs, le chou aussi, la patate c’est à 700 francs, la tomate elle est vendue à 600 francs le kilogramme.
«J’ai acheté la caisse de tomates à 15000 francs : c’est vraiment dur mais nous n’avons pas le choix», soutient-il. Il termine pour mettre en garde les mamans qui viennent au marché en leur demandant de juste faire la part des choses, c’est-à-dire fêter avec les moyens qu’on a et éviter de vouloir en faire toujours trop alors qu’on n’a pas beaucoup de moyens.
On ne peut parler cependant de «thieré Tamkharit» sans parlant de la viande et du poulet qui feront de la sauce une vraie merveille culinaire. Mais il faudra alors débourser une grande somme pour pouvoir s’en procurer. Khalifa, un grand boucher, interrogé soutient : « le kilogramme de la viande de bœuf est à 4000 francs, celui du mouton à 5000 francs. Oui, c’est cher mais si on achète un bœuf à 700 000 francs, on ne pourra pas vendre le kilogramme à moins de 4000 F. Au cas contraire, on risque de vendre à perte et cela ne nous profite pas et menace notre commerce. Au pire des cas, on risquerait de faire faillite ». Et de poursuivre : «Cette situation n’est pas nouvelle. Durant ces derniers années, les prix des denrées ont considérablement augmenté». Mouhamed ne dira pas le contraire. Vendeur de poulets de chair, assis devant sa boutique, il nous livre les prix : « le prix du poulet dépasse les 3500 francs mais cette hausse s’explique par le fait que le prix de l’aliment qui était vendu à 14 500 francs en 2021 a doublé. Le sac d’aliments est maintenant vendu entre 23 000 et 24 000 francs : c’est vraiment exorbitant à l’espace seulement d’une année ». Cette hausse généralisée des prix risque à dire vrai de desservir largement le « thiéré de Tamkharit ».
source:sudQuotidien