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Sénégal. L’usine de fabrique d’huile et de farine de poisson Barna/Sénégal Sa est un «danger permanent» selon Maître Demba Ciré Bathily

Le Collectif pour la défense des intérêts du village traditionnel des pêcheurs de Cayar a déposé une plainte au Tribunal de Thiès, ce mardi 20 septembre 2022, contre l’usine de fabrique d’huile et de farine de poisson Barna/Sénégal Sa, une industrie que les populations plaignantes jugent «nocive» pour leur santé.

Maître Demba Ciré Bathily, avocat des populations regroupées au sein du collectif «Taxawou Cayar» pour dénoncer le «danger permanent» que représente, dans leur localité, l’usine de fabrique d’huile et de farine de poisson Barna/Sénégal Sa, accusée de «fouler aux pieds le respect scrupuleux des procédures environnementales», dit détenir «toutes les preuves du danger que représente cette entreprise qui ne produit que des nuisances à la population».

La robe noire remarque qu’«aujourd’hui, toute l’eau de Cayar est polluée avec des métaux lourds, toxiques, et cela donne des maladies». Qu’«à Cayar, vous ne pouvez pas respirer du fait de rejets d’odeur malodorante, laquelle s’accompagne aussi de poussière toxique pour les populations».

Maître Bathily s’offusque que «cette usine déverse ses déchets dans la mer et tue la faune aquatique», aussi, «elle concurrence les femmes transformatrices et réduit à néant une activité économique importante». Ainsi pour l’avocat, «cette usine, qui était venue avec plein de promesses pour la population mais, finalement, ne profite qu’à ses propriétaires, est en train, quelque part, d’empêcher toute une communauté qui vivait paisiblement jusque-là, de respirer».

Surtout il tient à faire savoir que «toutes les autorisations obtenues par l’usine l’ont été en violation de la loi, des règles», parce que, remarque-t-il, «personne n’était là pour s’y opposer convenablement»

Du fait du «non-respect du Code de l’environnement» par l’usine de fabrique d’huile et de farine de poisson Barna/Sénégal Sa, la population du village traditionnel des pêcheurs, l’une des plus grands centres de pêche du Sénégal, soucieuse de «l’impact socioenvironnemental de Cayar», pense qu’«autoriser l’implantation de cette usine à Cayar est synonyme d’un «suicide collectif» orchestré par les autorités».

Elle dénonce surtout «les eaux usées que l’usine déverse dans le Lac Mbawane, qui est relié à la nappe du forage qui alimente la population riveraine, la situation étant aujourd’hui d’autant plus catastrophique que l’eau provenant de ce forage dégage une odeur nauséabonde comme celle des fosses septiques».

Le collectif «Taxawou Cayar» dénonce la dégradation de l’environnement due aux effets néfastes de cette entreprise d’un promoteur étranger qui a engagé, par le biais d’un partenaire sénégalais, la mise en œuvre du projet, avec un investissement de 7 milliards de F Cfa. Aussi d’attirer l’attention sur le fait que «le site d’implantation est une zone lotie avec 1134 parcelles à usage habitable, d’où une réelle menace sur la santé de milliers de gens».

Il ne manque pas de remarquer que «sur le plan purement économique, avec cette usine, il est clair que les activités de toutes les femmes transformatrices de Cayar, qui font vivre beaucoup de familles d’ici et d’ailleurs, vont à jamais disparaître, ce qui va occasionner une déchirure sociale».

source:leral