Le retour sur Terre de la capsule Orion, qui doit intervenir ce dimanche 11 décembre 2022 en fin d’après-midi, est une phase cruciale de la mission Artemis 1. On vous explique pourquoi.
Une fois dépassés les tourments et retards qui ont présidé à son lancement, la mission Artemis 1 et son vaisseau Orion ont semblé suivre une trajectoire spatiale paisible, sans accroc ni anicroche. C’est largement vrai. Mais c’est désormais terminé.
Car ce dimanche 11 décembre 2022, le vaisseau Orion va pénétrer dans l’atmosphère terrestre pour faire son retour sur Terre, accomplissant là une phase cruciale de sa mission.
« Le jour de l’entrée, nous réaliserons notre objectif prioritaire un, qui est d’éprouver le véhicule dans des conditions de rentrée (dans l’atmosphère), ainsi que notre objectif prioritaire trois, qui est de récupérer le vaisseau spatial », annonce même Mike Sarafin, le chef de la mission Artemis,sur le site de la Naza.
Traditionnellement l’une des phases les plus risquées
On comprend aisément que la Nasa veuille récupérer son vaisseau Orion (qui doit amerrir au large de l’île mexicaine de Guadalupe en fin d’après-midi ce dimanche), et qu’elle en fasse donc un objectif majeur.
Mais pourquoi la phase d’entrée dans l’atmosphère se hisse-t-elle au premier rang des objectifs de l’agence américaine ?
La réponse est simple : parce que, depuis le temps que la conquête spatiale existe, cette phase a toujours été l’une des plus ardues, eu égard à la pression qu’elle exerce sur les vaisseaux se dirigeant vers la Terre.
Et pour cause, l’entrée dans l’atmosphère fera passer la vitesse de croisière d’Orion de 40 000 km/h à « seulement » 300 km/h.
Un tout nouveau bouclier
Le défit que constitue cette entrée dans l’atmosphère est d’autant plus important que la Nasa entend l’accomplir grâce à un tout nouveau bouclier thermique, le plus grand jamais construit à ce jour.
Ce bouclier thermique est fabriqué autour d’une structure en titane et fibres de carbone contenant des dizaines de milliers de cellules remplies avec de l’Avcoat ablator, un revêtement qui se consume de manière contrôlée sous l’effet de la chaleur intense. C’est le même matériau qui avait protégé les astronautes du programme Apollo, dans les années 1960.
Mais ces plaques d’isolant sont désormais plus fines, les dimensions du bouclier ont changé et, surtout, les risques inhérents à l’exercice n’ont pas diminué, malgré le millier de tests auquel a été soumis ce bouclier thermique nouvelle génération. Alors les performances de ce dernier seront particulièrement scrutées.
« Un retour réussi aidera à confirmer que le bouclier thermique est prêt à protéger les astronautes qui reviennent sur Terre », résume sur le site de la Nasa Jeremy Vander Kam, l’ingénieur qui préside aux destinées de ce nouveau bouclier. « C’est une grande responsabilité », relève, non sans pudeur, le site de l’agence spatiale américaine.
Une nouvelle technique d’approche
Pour ajouter à la complexité de l’exercice, la Nasa inaugure également une nouvelle méthode d’entrée dans l’atmosphère.
Au lieu de foncer directement vers la surface de la Terre une fois la barrière de l’atmosphère terrestre franchie, Orion reprendra un peu de hauteur, sortira à nouveau de l’atmosphère, pour y replonger une nouvelle fois et cette fois-ci gagner la Terre. Une méthode qui doit garantir un atterrissage plus précis mais qui ajoute beaucoup de piment à une phase qui n’en manquait déjà pas.