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Guerre en Ukraine : Kiev Tente de Rétablir l’électricité Après les bombardements, Vladimir Poutine Chez son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko

Le gouvernement ukrainien s’efforce de réparer ses infrastructures électriques après les bombardements russes massifs sur plusieurs villes. Vladimir Poutine et son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko s’apprêtent quant à eux à se rencontrer à Minsk. 

L’Ukraine  s’attelle ce samedi 17 décembre 2022 à rétablir l’électricité après les nouvelles frappes de missiles russes qui ont provoqué des coupures de courant à travers le pays. Ces bombardements ont été dénoncés comme des crimes de guerre par l’Union Européenne.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a condamné ce nouvel « exemple de la terreur aveugle du Kremlin », des « attaques cruelles et inhumaines » contre la population qui « constituent des crimes de guerre ».

L’UE a d’ailleurs approuvé de nouvelles sanctions visant Moscou qui interdisent notamment l’exportation de moteurs de drones vers la Russie ou des pays tiers à même de les lui fournir.

De son côté, la France a condamné les bombardements russes de vendredi. « Ces actes constituent des crimes de guerre et n’affaiblissent en rien la détermination de la France à soutenir l’Ukraine et à lutter contre l’impunité », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Au total, 74 missiles – principalement des missiles de croisière – ont été tirés par la Russie vendredi, dont 60 ont été abattus par la défense antiaérienne, selon l’armée ukrainienne.

Volodymyr Zelensky a précisé que Kiev et quatorze régions avaient été affectées par des coupures de courant ou d’eau. Il a appelé à « accroître la pression » occidentale sur le Kremlin et à livrer davantage de systèmes de défense antiaérienne à l’Ukraine.

Partout dans le pays, des interventions sont en cours pour rétablir l’électricité.

« Nos ingénieurs et nos équipes de réparation ont déjà commencé à travailler pendant l’alerte aérienne et font tout leur possible pour rétablir la production d’électricité et son approvisionnement. Cela prend du temps. Mais ce sera fait », a déclaré le président ukrainien.

 

 

À Kiev, le maire Vitali Klitchko a précisé que seul un tiers des habitants avaient de l’eau et du chauffage, et 40 % de l’électricité.

Trois personnes sont mortes à la suite d’une frappe russe qui a touché un immeuble résidentiel à Kryvyï Rig (sud), selon le gouverneur régional.

De leur côté, les autorités prorusses de la région de Lougansk, dans l’Est, ont accusé les forces ukrainiennes de tirs d’artillerie sur deux localités, faisant 11 morts et 17 blessés vendredi.

Confrontée à une série de revers militaires cet automne, la Russie a opté depuis octobre pour une tactique de frappes massives visant la destruction des réseaux et transformateurs électriques de l’Ukraine, plongeant des millions de civils dans le froid et l’obscurité en plein hiver.

Avec cette nouvelle vague de bombardements russes vendredi, « il faudra peut-être plus de temps qu’avant pour rétablir l’électricité », a alerté sur Facebook l’opérateur électrique national Ukrenergo, qui a précisé que « l’électricité (serait) fournie en priorité aux infrastructures essentielles : hôpitaux, services d’eau, installations de chauffage, stations d’épuration des eaux usées ».

Sommet Poutine-Loukachenko

Les présidents russe et biélorusse Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko doivent se retrouver lundi à Minsk pour un sommet destiné à resserrer encore leur alliance.

La Biélorusse , seul allié de la Russie dans cette guerre, a prêté son territoire pour permettre l’assaut russe sur Kiev au début de l’invasion le 24 février.

Selon M. Loukachenko, le sommet sera « avant tout (consacré) à la sphère économique », mais les deux dirigeants parleront aussi de « la situation politico-militaire autour de (leurs) pays ».

Dans un entretien publié jeudi, le commandant en chef de l’armée ukrainienne Valéry Zaloujny s’est dit convaincu que la Russie allait tenter une nouvelle attaque sur Kiev dans les premiers mois de 2023.

Pour sa part, le chef de l’Otan Jens Stoltenberg a prévenu que Moscou se préparait à une guerre longue contre l’Ukraine à laquelle les alliés de l’Alliance doivent continuer de fournir des armes jusqu’à ce que M. Poutine comprenne qu’il « ne peut pas gagner sur le champ de bataille ».

« Nous ne devons pas sous-estimer la Russie. Elle se prépare pour une guerre longue », a déclaré M. Stoltenberg à l’AFP. « Nous voyons qu’elle mobilise davantage de forces, qu’elle est prête à subir également de nombreuses pertes, qu’elle essaie d’avoir accès à davantage d’armes et de munitions ».

La presse américaine toujours attentive

Le New York Times a relayé dans ses colonnes l’annonce du Pentagone d’une l’extension de la formation de troupes ukrainiennes par les États-Unis, en Allemagne, qui se concentrera sur l’utilisation de tactiques avancées.

La presse américaine évoque par ailleurs la nouvelle vague d’attaques « massives » russes jeudi et vendredi autour de Kiev, Kharkiv et Sumy dans le Nord-Est et à Odessa dans le sud du pays, y compris contre des infrastructures énergétiques. L’Ukraine avait frappé une base militaire et un dépôt de munitions russes la veille, écartant toute possibilité de cessez-le-feu entre Noël et le Nouvel an, selon le Wall Street Journal.

Les médias évoquent en outre l’explosion d’un cadeau reçu de l’Ukraine par le chef de la police polonaise Jaroslaw Szymczyk, conduisant à son hospitalisation. Une enquête est menée pour comprendre qui est derrière l’incident, qui survient après une série d’e-mails envoyés aux ambassades ukrainiennes en Europe, suggérant à l’Ukraine de verrouiller la sécurité de « toutes stations diplomatiques à l’étranger ».

Dans un autre domaine, CNN souligne l’avertissement de la porte-parole russe Maria Zakharova aux États-Unis sur l’utilisation par les Ukrainiens de « missiles patriotes ».

Le New York Times a quant à lui consacré un reportage photo aux « horreurs » de la guerre en Ukraine, entre « un missile russe, une mort soudaine et le deuil ». Le Washington Post a publié un long article sur « la brigade russe », autrefois « crainte », aujourd’hui « décimée ».