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Guerre en Ukraine : La Russie ne « volera » pas Noël, Assure le Maire de Kiev,la Ville de Bakhmout est Complètement détruite

Alors que la majorité de Kiev est privée d’électricité après une attaque de drone, le maire de la capitale a inauguré un sapin afin que les Russes « ne volent pas Noël ». Dans le Donetsk, les Russes continuent d’attaquer la ville de Bakhmout, d’ores et déjà complètement détruite, selon Volodymyr Zelensky.

À l’aube du 300e jour de guerre et à quelques jours de Noël, le cœur n’est pas à la fête en Ukraine, où les violences du conflit continuent de faire rage, ce mardi 20 décembre 2022.La ville de Bakhmout, dans l’Oblast de Donetsk, est particulièrement touchée par les combats.

Depuis la perte de Kharkiv puis de Kherson, les forces russes sont à la recherche d’une victoire significative, mais ils se heurtent depuis des mois à la résistance ukrainienne. En partie vidée de ses 70 000 habitants, Bakhmout est aujourd’hui défigurée par les bombardements.

Bakhmout, « le point le plus chaud de la ligne de front »

Les forces russes « détruisent (Bakhmout) jusqu’au sol ». Dans son discours quotidien, Volodymyr Zelensky a déclaré que Bakhmout, dans l’oblast de Donetsk, reste le « point le plus chaud » sur l’ensemble de la ligne de front de 1 300 kilomètres, alors que les forces russes tentent sans relâche de briser les défenses de l’Ukraine dans la ville.

« Depuis le mois de mai, les occupants essaient de briser notre Bakhmout, mais le temps passe, et Bakhmout brise déjà non seulement l’armée russe, mais aussi les mercenaires russes venus remplacer les soldats perdus des occupants », a-t-il déclaré dans son discours du soir.

Les mercenaires auxquels Zelensky fait référence appartiennent au Groupe Wagner, un groupe militaire privé soutenu par la Russie et dirigé par Evgeniy Prigozhin, un proche allié de longue date de Vladimir Poutine.

Volodymyr Zelensky a également commenté les pertes subies par la Russie. « Pensez-y. La Russie a déjà perdu près de 99 000 hommes en Ukraine. Bientôt, il y aura 100 000 pertes. Et pour quoi faire ? Personne à Moscou n’a de réponse à cette question » a-t-il clamé.

Obtenir des estimations fiables des pertes de chaque côté reste très compliqué. Comme tous les belligérants dans chaque conflit armé, la Russie et l’Ukraine minorent leurs pertes et exagèrent celles infligées à l’ennemi.

Début décembre, le porte-parole du commandement militaire oriental de l’Ukraine, Serhii Cherevaty, a signalé que la Russie perdait entre 50 et 100 soldats chaque jour dans la bataille de Bakhmout, et qu’environ autant de soldats russes étaient blessés quotidiennement au combat près de la ville, rapporte  The Kyiv Independant.

80 % des habitants de Kiev privés d’électricité

À la suite des attaques de drones russes contre l’Ukraine le 19 décembre, seuls 20 % des consommateurs de Kiev ont accès à l’électricité, a indiqué Serhiy Kovalenko, PDG du fournisseur d’énergie Yasno, qui fait partie du groupe énergétique privé ukrainien DTEK, dans une publication sur Facebook.

Toutefois, l’alimentation en électricité a été rétablie pour les infrastructures critiques, comme les hôpitaux et le métro, a-t-il écrit.

« Oui, dix heures sans électricité sont, malheureusement, une réalité (à Kiev) aujourd’hui », a déclaré Serhiy Kovalenko. « Il est difficile de prévoir à quelle vitesse nous reviendrons à des coupures de courant programmées ».

Serhiy Kovalenko a ajouté que les secouristes « n’ont tout simplement pas le temps de rétablir le système avant de nouvelles attaques. »

Les forces russes ont lancé 35 drones kamikazes de fabrication iranienne sur l’Ukraine le 19 décembre, blessant trois personnes. Trente drones auraient été abattus par l’armée de l’air ukrainienne.

Depuis le début du mois d’octobre, la Russie a attaqué à plusieurs reprises des infrastructures stratégiques en Ukraine avec des missiles et des drones, tuant des dizaines de personnes et provoquant des pannes de courant.

La Russie ne « volera » pas Noël, assure le maire de Kiev

Dans ce contexte, des responsables de la capitale ukrainienne ont illuminé lundi un sapin dans le centre de la ville, assurant qu’ils ne laisseraient pas la Russie « voler » ce Noël aux enfants ukrainiens.

Lundi en fin de journée, un arbre artificiel de 12 mètres de haut a été installé dans le centre de la capitale, décoré symboliquement avec des colombes de la Paix. Au sommet se trouvent les armoiries du pays, qui représentent un trident d’or.

« Les Russes essaient de priver nos citoyens d’une vie normale, mais nous ne les laisserons pas voler les plus grandes fêtes – le Nouvel an et Noël – de nos enfants », a déclaré le maire de la ville, Vitali Klitschko, lors de l’inauguration de l’arbre.

La mairie de Kiev avait dans un premier temps hésité à installer cet arbre, a confié le maire, se référant aux attaques des forces russes qui ont provoqué coupures de courant et épuisé le réseau électrique ukrainien.

La ville s’est donc adaptée. Les lumières féeriques de l’arbre sont alimentées par un générateur diesel, et les décorations des années précédentes sont réutilisées.

« Nous l’avons appelé  » l’arbre de Noël de l’invincibilité ukrainienne  » », a déclaré le maire, précisant que tout était fait « pour que les enfants passent des vacances malgré les moments difficiles ».

Une cérémonie d’inauguration de l’arbre de Noël de Kiev a été organisé sur la place Sainte-Sophie, dans la capitale ukrainienne, le 19 décembre 2022.

Poutine et Loukachenko soulignent leur coopération

Sur le plan diplomatique, le président russe Vladimir Poutine et son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko ont mis en exergue lundi des liens plus étroits que jamais, évoquant à peine la guerre en Ukraine lors d’une conférence de presse commune, alors que le chef du Kremlin effectuait sa première visite à Minsk depuis 2019.

L’armée russe a utilisé la Biélorussie comme base arrière pour son offensive inachevée contre la capitale ukrainienne Kiev en février dernier et, depuis des mois, mène des activités militaires conjointes avec l’armée biélorusse.

Aux yeux de Kiev, selon un commandant de l’armée, la rencontre entre Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko avait pour but de discuter « encore davantage de l’agression contre l’Ukraine et l’implication élargie des troupes biélorusses […] ». Alexandre Loukachenko a déclaré à plusieurs reprises par le passé que Minsk ne se mêlerait pas aux combats.

Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko ont consacré leurs réponses à évoquer des liens économiques, industriels et en matière de défense toujours plus étroits entre leurs deux pays.

Alors que l’opposition politique en Biélorussie, dont la plupart des membres ont été emprisonnés, poussés à l’exil ou au silence, craint une « absorption » du pays par la Russie, les deux dirigeants ont rejeté cette idée.

« La Russie n’a aucun intérêt à absorber qui que ce soit », a déclaré Vladimir Poutine. « Ce n’est pas une prise de contrôle, il s’agit d’alignement politique ».

L’Ukraine va suivre les préconisations du FMI pour obtenir des aides

L’Ukraine va suivre les préconisations du FMI aux termes d’un programme de surveillance économique avec l’institution, qui pourrait ouvrir la voie à des aides alors que le pays a besoin de plus de 40 milliards de dollars, a indiqué le FMI lundi.

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a examiné le programme de surveillance (PMB) de l’Ukraine « visant à maintenir la stabilité financière et à catalyser le financement des donateurs », a indiqué le Fonds dans un communiqué lundi.

Les autorités ukrainiennes se sont engagées à des réformes concernant notamment la collecte des impôts, le marché de la dette intérieure, la transparence, l’indépendance de la banque centrale. Elles ont quatre mois pour prouver leur avancement, indique le Fonds.

Ce cadre de mesures surveillé par le FMI « vise à ouvrir la voie à des financements », a indiqué Gavin Gray, chef de mission en Ukraine pour le FMI, qui peuvent « venir de nombreuses sources ».

Les besoins du budget et de fonctionnement de l’Ukraine sont estimés entre 40 et 57 milliards de dollars pour 2023, a précisé le responsable.

Parvenir à suivre les préconisations du FMI vise à « donner confiance aux donateurs » alors que le pays a besoin de « dons et de financements concessionnels », a-t-il ajouté.