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Le Burkina Faso a demandé cette semaine le départ des troupes françaises de son sol dans un délai d’un mois

Un nouveau gouvernement africain ne veut plus de l’aide militaire française. Le Burkina Faso a demandé cette semaine  le départ des troupes françaises de son sol dans un délai d’un mois, ont indiqué samedi soir l’Agence d’information burkinabè (AIB) et une source proche du gouvernement.

« Le gouvernement burkinabè a dénoncé mercredi dernier, l’accord qui régit depuis 2018, la présence des Forces armées françaises sur son territoire », a indiqué l’AIB, qui précise que le délai pour ce départ est « d’un mois ». Selon une source proche du gouvernement, les autorités ont demandé « le départ des soldats français dans un bref délai ».

La Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB) a aussi indiqué ce samedi que le gouvernement burkinabè aurait suspendu dès le 18 janvier un accord militaire datant de 2018 qui autorisait la présence de soldats français au Burkina Faso. La France aurait un mois pour retirer ses troupes du pays, a précisé la RTB, citant l’AIB, Agence d’information du Burkina.

Plusieurs manifestations, la dernière vendredi, ont récemment eu lieu à Ouagadougou pour exiger le retrait de la France de ce pays sahélien, qui héberge un contingent de près de 400 forces spéciales françaises.La semaine dernière, Paris avait dépêché la secrétaire d’État Chrysoula Zacharopoulou pour y rencontrer le président de transition.

L’ombre de la Russie

« La France n’impose rien, elle est disponible pour inventer un avenir ensemble », a-t-elle martelé, assurant ne vouloir « influencer aucun choix, ni aucune décision, personne ne peut dicter ses choix au Burkina ». Les autorités du Burkina, arrivées au pouvoir par un coup d’État en septembre, le deuxième en huit mois, ont manifesté leur volonté de diversifier leurs partenariats notamment en matière de lutte contre le djihadisme qui mine ce pays depuis 2015.

Parmi les nouveaux partenaires envisagés, la question d’un éventuel rapprochement avec la Russie est régulièrement évoquée. « La Russie est un choix de raison dans cette dynamique », et « nous pensons que notre partenariat doit se renforcer », a souligné samedi le Premier ministre burkinabè Apollinaire Kyélem de Tembela, à l’issue d’une entrevue avec l’ambassadeur de Russie Alexey Saltykov. Début décembre, il avait fait une visite discrète à Moscou.

L’été dernier, la junte au pouvoir au Mali voisin avait intimé aux forces françaises de quitter le pays après neuf ans de présence. De multiples sources rapportent que la junte malienne a commencé à faire venir dès fin 2021 le groupe paramilitaire russe Wagner, aux agissements décriés dans différents pays ce que la junte dément.