Le président du Parti conservateur, Nadhim Zahawi, a été limogé après qu’une enquête sur une affaire d’impôts a révélé une grave violation du code ministériel.
Le premier ministre britannique, Rishi Sunak, a limogé le ministre sans portefeuille et président du Parti conservateur, Nadhim Zahawi, en raison d’une violation du code ministériel liée à ses démêlés fiscaux, a annoncé Downing Street, dimanche 29 janvier.
A l’issue d’une enquête indépendante, « il est clair qu’il y a eu une grave violation du code ministériel », a écrit le chef du gouvernement dans une lettre publiée par Downing Street. « En conséquence, je vous informe de ma décision de vous démettre de vos fonctions au sein du gouvernement de Sa Majesté. »
En limogeant Nadhim Zahawi plutôt qu’en lui demandant de démissionner, Rishi Sunak cherche à affirmer son autorité, lui qui avait promis à son arrivée à Downing Street « intégrité, professionnalisme et responsabilité ».
Litige avec le fisc
Le premier ministre britannique avait chargé lundi son conseiller éthique indépendant d’enquêter pour déterminer si M. Zahawi, qui siège au conseil des ministres, avait enfreint le code ministériel en lien avec le règlement de plusieurs millions de livres sterling qu’il a dû payer pour solder un litige avec le fisc. Selon la BBC,
il a dû payer jusqu’à 5 millions de livres sterling (5,7 millions d’euros) de pénalités pour n’avoir pas correctement déclaré ses revenus, après la cession de ses parts dans la société de sondages YouGov, dont il est cofondateur
Or, M. Zahawi avait négocié cette pénalité à l’été 2022, pendant son éphémère passage au ministère des finances dans le gouvernement de l’ancien premier ministre Boris Johnson. Il est ensuite devenu, avec l’arrivée de M. Sunak à Downing Street fin octobre, président du parti conservateur et ministre sans portefeuille au sein du gouvernement.
Le conseiller éthique Laurie Magnus a conclu que Nadhim Zahawi aurait dû déclarer l’enquête fiscale dont il faisait l’objet et aurait également dû mettre à jour sa déclaration d’intérêts une fois soldé son litige avec le fisc.
Après treize ans au pouvoir, les conservateurs ont vu ces dernières années leur réputation entachée par des affaires de conflits d’intérêts, alimentant des accusations de corruption de la part de l’opposition travailliste, largement en tête des sondages. Une polémique avait éclaté l’an dernier au sujet de M. Sunak lui-même, quand la presse avait révélé que sa femme, la richissime Akshata Murty, bénéficiait d’un statut fiscal avantageux en pleine crise de l’inflation.