Des soldats ont scellé les entrées de la maison de Khayri Alqam, auteur de l’attaque ayant tué sept personnes vendredi, ainsi que celle de l’adolescent de 13 ans qui avait blessé samedi deux Israéliens à deux pas des remparts de la Vieille Ville.
Le premier ministre Benyamin Nétanyahou avait promis samedi 28 janvier une réponse «forte » et des mesures de rétorsion «envers les familles de terroristes ». Dimanche 29 janvier, des soldats israéliens ont scellé les entrées de la maison de Khayri Alqam, auteur de l’attaque avant tué sept personnes vendredi, ainsi que celle de l’adolescent de 13 ans qui avait blessé samedi deux Israéliens à Silwan, à deux pas des remparts de la Vieille Ville.
Israël démolissait jusque-là seulement les maisons de Palestiniens qui tuent des Israéliens. Et ce processus passait par un préavis aux familles et une procédure d’appel. Mais, dans le cas de Khayri Alqam, la maison a été mise rapidement sous scellés sans préavis ni appel, une mesure « prise au mépris total de l’Etat de droit », estime Dani Shenhar, de l’organisation israélienne de défense des droits humains HaMoke.
Pour Israël, la démolition des maisons de Palestiniens accusés d’attaques a un effet dissuasif, mais les détracteurs de cette pratique la dénoncent comme un châtiment collectif.
Projet de loi pour révoquer les cartes d’identité
A l’issue d’une réunion, dans la nuit de samedi à dimanche, le cabinet de sécurité israélien a également annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Il a aussi souligné qu’un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles serait discuté lundi en conseil des ministres.
Ces mesures s’appliquent à des Palestiniens ayant la nationalité israélienne, comme les Arabes israéliens, et aux Palestiniens ayant le statut de résidents de Jérusalem-Est. Elles sont conformes aux propositions des partenaires politiques d’extême droite de M. Nétanyahou.
Le cabinet de sécurité a par ailleurs décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes pour les civils.
« Spirale de la mort »
Les attaques palestiniennes à Jérusalem-Est, qui n’ont pas été revendiquées, ont eu lieu après la mort jeudi de dix Palestiniens, dont des combattants et une sexagénaire, dans un raid militaire israélien à Jénine en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, le plus sanglant des dernières années. Et les violences n’ont pas cessé depuis.
Dimanche, des gardes de sécurité israéliens ont tué un Palestinien de 18 ans près d’une colonie israélienne en Cisjordanie, selon les autorités palestiniennes. L’armée a affirmé qu’il était armé. Une maison et un véhicule palestiniens dans le village de Turmus Ayya en Cisjordanie ont été incendiés.
Selon l’agence officielle palestinienne WAFA, cent vingt voitures ont été la cible de pierres lancées par des colons israéliens et vingt-deux magasins ont été attaqués à Naplouse en Cisjordanie, samedi soir.
Les violences font craindre un nouvel engrenage, et les appels à la retenue se sont multipliés en provenance de l’étranger. « La spirale de la mort qui grandit jour après jour éteint les rares lueurs de confiance qui existent entre les deux peuples », a déploré le pape François dimanche.
Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, après Le Caire, est attendu à Jérusalem et Ramallah lundi et mardi pour évoquer des mesures en vue d’une désescalade. Le président français, Emmanuel Macron, a quant à lui exhorté dimanche Israéliens et Palestiniens à « éviter des mesures susceptibles d’alimenter l’engrenage de la violence », selon un communiqué de l’Elysée.