Joe Biden exclut toute livraison d’avion de chasse à Kiev, Emmanuel Macron laisse planer le doute.
09:30
L’Ukraine doit intégrer l’OTAN et recevoir tout ce dont elle a besoin pour terminer cette guerre, dit Boris Johnson
« Les Ukrainiens doivent recevoir le plus rapidement possible tout ce dont ils ont besoin pour terminer cette guerre », écrit l’ancien premier ministre britannique Boris Jonhson dans une tribune publiée mardi par le Washington Post. Il juge en outre nécessaire d’entamer dès maintenant le processus d’intégration de l’Ukraine au sein de l’OTAN.
« Je sais que, dans certaines capitales européennes, ce dénouement paraîtra difficile à digérer, mais la logique est implacable. Dans l’intérêt de la stabilité et de la paix, l’Ukraine a maintenant besoin de clarté quant à sa position dans l’architecture de sécurité euro-atlantique. Toutes nos esquives et nos atermoiements se sont soldés par des massacres », souligne l’ex-chef du gouvernement, qui a quitté le pouvoir en septembre après avoir fait de Londres l’un des plus fidèles alliés de Kiev.
« Nous avons passé des années à dire aux Ukrainiens que nous avions une politique de “porte ouverte” au sein de l’OTAN, qu’ils avaient le droit de “choisir leur propre destin”, et que la Russie ne devrait pas pouvoir exercer de droit de veto. Et, pendant tout ce temps, nous avons ouvertement fait savoir à Moscou que l’Ukraine ne rejoindrait jamais l’alliance, tout simplement parce que de nombreux membres de l’OTAN exerceraient d’eux-mêmes leur droit de veto. Et quel est le résultat de toute cette contradiction ? Le résultat est la guerre la plus grave en Europe depuis 80 ans », poursuit Boris Johnson.
« Poutine n’a pas envahi l’Ukraine parce qu’il pensait qu’elle allait rejoindre l’OTAN. Il a toujours su que c’était extrêmement improbable. Il a attaqué l’Ukraine parce qu’il croyait — sur la foi de nombreuses preuves — que nous n’étions pas vraiment sérieux quant à sa protection. Il a attaqué parce qu’il voulait reconstruire l’ancien empire soviétique et parce qu’il croyait – bêtement – qu’il allait gagner. Si nous avions été assez courageux et cohérents pour faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN – si nous avions réellement pensé ce que nous avons dit – alors cette catastrophe totale aurait été évitée », ajoute-t-il.
Emmanuel Macron reçoit le ministre de la défense ukrainien
Emmanuel Macron, qui n’a pas exclu « par principe » la livraison d’avions de chasse à l’Ukraine, doit recevoir mardi à l’Elysée le ministre de la Défense ukrainien, Oleksiy Reznikov, annonce la présidence française dans un communiqué. Le chef de l’Etat doit aussi rencontrer le président de la Rada, le parlement de l’Ukraine, Ruslan Stefanchuk, qui doit s’exprimer à l’Assemblée nationale à 15 heures, puis mercredi devant les sénateurs.
Emmanuel Macron recevra Oleksiy Reznikov vers 18 h 30, précise-t-on dans son entourage. Le but de cette rencontre est « de réitérer tout son soutien à l’Ukraine dans sa lutte contre l’invasion russe et rappeler la disposition de la France à répondre aux besoins des forces armées ukrainiennes », selon le communiqué de l’Elysée. Le ministre français des armées, Sébastien Lecornu, doit lui aussi s’entretenir dans la journée son homologue ukrainien.
Interrogé lundi à La Haye sur un éventuel envoi d’avions de combat en Ukraine, Emmanuel Macron a répondu que rien n’était exclu, à condition que l’ukraine en formule la demande, que cela ne « soit pas escalatoire » et que « ça ne vienne pas affaiblir la capacité de l’armée française à protéger son propre sol ». Paris a fixé les mêmes conditions pour l’éventuel envoi de chars Leclerc.
Les forces russes cherchent à faire diversion au sud-ouest de Bakhmout, selon le ministère de la défense britannique
Après de brèves incursions en direction de Pavlivka et de Vuhledar, au sud-ouest de Donetsk, les forces russes semblent être passées ces trois derniers jours à une opération de plus grande ampleur pour détourner l’armée ukrainienne du secteur de Bakhmut, estime mardi les services de renseignements britanniques « Il est possible que la Russie continue à obtenir localement des avancées dans ce secteur. Il est toutefois peu probable qu’elle dispose d’effectifs suffisants en réserve dans la région pour réaliser une percée significative sur le plan opérationnel », écrit le ministère de la défense britannique dans son point quotidien sur le conflit.
Le président croate se dit hostile aux livraisons d’armes à l’Ukraine
Le président croate a reproché aux pays occidentaux d’avoir fourni des armes lourdes, notamment des chars de combat, à l’Ukraine. « Je suis contre l’envoi d’armes meurtrières là-bas. Cela prolonge la guerre », a déclaré lundi Zoran Milanovic, dont le pays est membre de l’Otan. « Quel est le but ? La désintégration de la Russie, un changement de gouvernement ? On parle aussi d’une partition de la Russie. C’est fou ! », a-t-il poursuivi lors d’une conférence de presse. Zoran Milanovic, qui a été élu en 2019, a en outre assuré que la Crimée, annexée par la Russie en 2014, ne serait jamais restituée à l’Ukraine.
Bien que sa fonction soit essentiellement honorifique, le chef de l’Etat est le commandant en chef des forces armées. Ses dernières déclarations embarrassent le gouvernement qui a pleinement soutenu l’Ukraine dans sa lutte contre l’agression russe. Le Premier ministre Andrej Plenkovic a jugé qu’elles « nuisaient à la politique étrangère de la Croatie. »
Funérailles d’un soldat, agé de 28 ans, mort au combat à Backhmout.
Human Rights Watch invite Kiev à enquêter sur l’utilisation de mines antipersonnel
Human Rights Watch a invité mardi les autorités ukrainiennes à enquêter sur l’utilisation par leur armée de mines terrestres antipersonnel dispersées à l’aide de roquettes dans et autour d’Izioum, dans l’est du pays, alors que les forces russes occupaient la zone.
« Les forces ukrainiennes semblent avoir largement dispersé des mines terrestres autour de la zone d’Izioum, faisant des victimes civiles et représentant un risque constant », déclare Steve Goose, directeur de la division Armes de l’organisation non gouvernementale, dans un communiqué. « Les forces russes ont utilisé des mines antipersonnel de façon répétée et commis des atrocités à travers le pays, mais cela ne justifie pas l’utilisation par l’Ukraine de ces armes interdites. »
De nombreux cas dans lesquels des roquettes transportant des mines antipersonnel PFM, aussi appelées mines « papillon » ou mines « pétale », ont été tirées sur des zones occupées par les troupes russes, à proximité d’installations militaires russes, ont été « documentés », souligne l’ONG, rappelant que l’Ukraine est signataire de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel de 1997, qui interdit toute utilisation de ces armes.