A Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, des bombardements ont fait au moins cinq blessés et endommagé des immeubles résidentiels. Selon le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, des « combats acharnés » se déroulaient dimanche à Bakhmout « pour chaque rue, chaque maison, chaque cage d’escalier ».
Cinq personnes blessées dans des frappes russes sur Kharkiv
A Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, les autorités ont rapporté deux frappes russes ayant fait au moins cinq blessés et endommagé des immeubles résidentiels. Le chef de l’administration militaire régionale de Kharkiv, Oleh Synehoubov a publié sur Telegram des photos d’un bâtiment aux vitres soufflées et au toit partiellement effondré. Selon le parquet régional, qui a aussi fait état de cinq blessés, les troupes russes ont tiré deux missiles S-300 sur la ville.
Samedi soir, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait reconnu que la situation se « compliqu[ait] » sur le front, notamment à Bakhmout, ville où se déroule depuis des mois l’essentiel des combats et où les deux camps sont confrontés à de lourdes pertes. Il a également cité Vouhledar, où les troupes russes sont à l’offensive, et Lyman, ville reprise aux Russes lors d’une contre-offensive ukrainienne en 2022. Selon Pavlo Kyrylenko, le gouverneur de l’oblast de Donetsk (Est), quatre personnes ont été tuées et onze blessées depuis vingt-quatre heures dans la zone.
« Combats acharnés » à Bakhmout
C’est le point chaud du front dans l’est de l’Ukraine. Selon le chef du Groupe Wagner, des « combats acharnés » se déroulaient dimanche à Bakhmout « dans les quartiers nord pour chaque rue, chaque maison, chaque cage d’escalier ». « Les forces armées ukrainiennes ne battent pas en retraite. Elles se battent jusqu’au dernier homme », a fait savoir Evgueni Prigojine, dont les hommes sont en première ligne sur place, cité par son service de presse sur Telegram.
L’état-major ukrainien a, lui, confirmé sans détailler des combats et bombardements qui se poursuivent dans plusieurs points de l’est du pays, où les troupes russes ont réalisé de petits gains territoriaux ces dernières semaines.
Bakhmout « de plus en plus isolée », selon le ministère de la défense britannique
Selon le dernier point quotidien du ministère de la défense britannique, « au cours de la semaine dernière, la Russie a continué à faire de petites avancées dans sa tentative d’encercler la ville de Bakhmout, dans le Donbass ». Ainsi, « la M03 et la H32 – les deux principales voies d’accès à la ville pour les défenseurs ukrainiens – sont probablement désormais toutes deux menacées par des tirs directs, à la suite des avancées russes ».
Par ailleurs, poursuit le ministère, « les forces paramilitaires de Wagner se sont très probablement emparées d’une route subordonnée qui relie Bakhmout à la ville de Siversk » plus tôt dans la semaine, rendant Bakhmout « de plus en plus isolée ».
06:25
Les sanctions sur le pétrole et les produits pétroliers russes (bruts le 5 décembre 2022, puis raffinés le 5 février 2023) ne permettront sans doute pas de gagner la guerre, mais elles contribuent sérieusement à affaiblir le soutien financier à l’effort russe. C’est du moins l’espoir des chancelleries occidentales, qui disent pour l’heure satisfaites de l’objectif atteint par le premier de ces plans.
« L’embargo et le plafonnement du prix du brut russe [par l’Union européenne (UE)] ont fonctionné, juge un diplomate européen. Il n’a pas créé de panique sur les marchés, car cela n’a pas supprimé les 2 millions à 3 millions de barils russes par jour du marché. Mais les revenus de la Russie ont baissé. C’était notre objectif. »
Selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présente à Kiev jeudi 2 février, cette première salve de sanctions contre le pétrole brut coûterait déjà « environ 160 millions d’euros par jour » à la Russie.
06:14
La situation « se complique » sur le terrain, estime Zelensky
La situation « se complique » sur le terrain face aux troupes russes en Ukraine, qui est à nouveau la cible d’intenses bombardements, a reconnu le président Volodymyr Zelensky. « Au cours des 346 jours de cette guerre, j’ai souvent dit que la situation sur le front était difficile. Et que la situation se compliquait », a-t-il déclaré dans son message quotidien.
« Maintenant, on est à nouveau à un tel moment. Un moment où l’occupant mobilise de plus en plus ses forces pour briser notre défense. C’est très difficile désormais à Bakhmout, Vouhledar, Lyman et dans d’autres régions », a ajouté le chef de l’Etat ukrainien.
Ce qu’il faut savoir à l’aube de ce dimanche 5 février, 347ᵉ jour de la guerre
- Pas d’attaque du territoire russe avec des armes occidentales, assure Scholz. Le chancelier allemand s’exprimait sur le sujet dans une interview publiée, dimanche 5 février, dans l’hebdomadaire Bild am Sonntag. « Avec nos alliés, nous fournissons des chars de combat à l’Ukraine pour qu’elle puisse se défendre. Nous avons soigneusement pesé chaque livraison d’armes, en étroite coordination avec nos alliés, à commencer par l’Amérique. Cette approche commune permet d’éviter une escalade de la guerre », assure le chancelier allemand.
- Le Canada a expédié samedi 4 février le premier des chars Leopard 2 qu’il a promis à l’Ukraine, a annoncé la ministre de la défense, Anita Anand. Un avion de l’armée de l’air canadienne a « décollé de Halifax avec le premier char de combat Leopard 2 que nous donnons à l’Ukraine », a fait savoir la ministre dans un tweet.
- Des actions de sabotage par des commandos ukrainiens derrière les lignes russes. Le Guardian a publié samedi un article sur le bataillon Bratstvo (« fraternité », en français), un groupe de volontaires des forces spéciales ukrainiennes qui opèrent derrière les lignes russes. Leurs missions vont de l’enlèvement de responsables russes ou prorusses à la destruction d’infrastructures militaires sur le territoire russe ou contrôlé par les Russes.
- Panne de courant à Odessa : près de 500 000 personnes concernées. Un incendie qui s’est déclaré samedi dans une sous-station électrique d’Odessa prive près de 500 000 personnes d’électricité, a annoncé le gouverneur de la région d’Odessa, Maksym Martchenko. Le directeur de l’opérateur du réseau électrique national, Ukrenergo, Volodymyr Kudrytskyi, a expliqué que les équipements de la station, déjà endommagée par des frappes russes, très sollicités, s’étaient enflammés.
- Quelque 7,5 millions d’Ukrainiens déplacés dans toute l’Europe, estime l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a présenté samedi un rapport sur la crise humanitaire en Ukraine au conseil d’administration de l’organisation, où siègent à la fois la Russie et les Etats-Unis. Ce rapporte couvre les événements des neuf premiers mois de 2022 et classe la situation en Ukraine comme l’une des huit urgences sanitaires mondiales aigues.
- Volodymyr Zelensky remercie Rishi Sunak pour le soutien militaire du Royaume-Uni. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est entretenu samedi avec le premier ministre britannique, Rishi Sunak. M. Zelensky a notamment remercié ce dernier pour avoir permis l’entraînement des troupes ukrainiennes au maniement des chars Challenger. « Nous avons discuté de l’expansion des capacités de l’armée ukrainienne, du soutien global, à court et long terme [du pays] », a résumé le président ukrainien.
- Le président ukrainien est également revenu sur la participation de la Russie aux prochains Jeux olympiques de 2024. « Les représentants de l’agresseur n’ont pas leur place à Paris 2024 », a-t-il martelé.
- Les corps de deux Britanniques tués en Ukraine rapatriés. Christopher Parry et Andrew Bagshaw étaient partis comme volontaires en Ukraine. Lerurs corps ont été récupérés samedi dans le cadre d’un échange de prisonniers entre Kiev et Moscou.
- Le Portugal disposé à envoyer des chars Leopard à l’Ukraine. En marge d’un déplacement en République centrafricaine, le premier ministre portugais, Antonio Costa, a fait savoir samedi que le Portugal était prêt à envoyer des chars lourds Leopard 2 à l’Ukraine, mais qu’il devait d’abord travailler avec l’Allemagne pour remettre une partie de ses blindés en état de fonctionnement.
- Les pertes russes avoisinnent les 200 000 hommes, selon les Occidentaux. Alors que la Russie et l’Ukraine n’ont pas donné de bilans fiables de leurs pertes depuis des mois, les responsables occidentaux estiment que les forces russes ont perdu près de 200 000 hommes, tués et blessés, dans la guerre en Ukraine, notait vendredi l’Institute for the Study of War.
Sur le terrain