En réponse au succès du robot conversationnel d’OpenAI, la multinationale lance sa propre version de ces logiciels et prévoit de l’intégrer dans son moteur de recherche.
C’est la réponse de Google à ChatGPT : la firme de Moutain View a annoncé, lundi 6 février, le lancement d’un robot conversationnel concurrent du désormais célèbre logiciel lancé en décembre par OpenAI. Baptisé « Bard », il sera capable, comme ChatGPT, de répondre à des questions en produisant du texte imitant la syntaxe humaine. Mais il ne sera pas disponible en accès libre avant « quelques semaines » : d’ici là, ce « service expérimental » sera essayé par des « testeurs de confiance ».
Pour convaincre de l’importance de l’intelligence artificielle dans sa stratégie, Google annonce aussi une intégration de ces robots conversationnels dans son puissant moteur de recherche : inspirées de Bard, « plusieurs fonctionnalités alimentées par l’IA synthétiseront les informations pour les questions pour lesquelles il n’y a pas qu’une seule bonne réponse », annonce le groupe.
Alors qu’OpenAI, la petite société de San Francisco qui a lancé ChatGPT, est au cœur de l’écho médiatique autour de l’essor de l’intelligence artificielle ces derniers mois, Google s’attache à se présenter comme une entreprise pionnière dans le domaine : Bard se fonde sur LaMDA, un robot conversationnel développé il y a deux ans mais déployé, temporairement, seulement en interne. Propriétaire de la start-up de pointe DeepMind, Google rappelle aussi être à l’origine de Transformer, la technologie qui, en 2017, a lancé la nouvelle vague des grands modèles de langue comme GPT-3, d’OpenAI, sur lequel s’appuie ChatGPT.
Mais Google est aussi sous pression. Et un peu dans une posture défensive, qui se ressent dans sa hâte à faire des annonces avant que les produits soient entièrement prêts à être déployés. En effet, OpenAI est appuyé par Microsoft, qui y a investi 1 milliard puis 10 milliards de dollars. Le rival de Google dans l’hébergement et les services en ligne dans le cloud a déjà commencé à intégrer les outils d’OpenAI, comme ChatGPT ou Dall-E, dans les logiciels de sa puissante suite de bureautique Office (Word, Excel, Powerpoint) et dans les messageries Teams ou encore Outlook.
Pour Google, l’IA va transformer la recherche
Google et Microsoft promettent d’aider les utilisateurs particuliers et professionnels à faire des résumés, des rédactions plus rapides, ou à générer des images avec Dall-E. Surtout, Microsoft a prévu d’intégrer la technologie de ChatGPT dans son moteur de recherche Bing. Ce dernier est beaucoup moins utilisé que le leader incontesté Google, mais beaucoup d’observateurs croient ces nouvelles interfaces de dialogue, plus naturelles, capables de « ringardiser » le moteur de recherche classique avec sa liste de liens. Apparemment, Google fait la même analyse. L’entreprise prédit de longue date que l’IA va transformer la recherche. Google s’est notamment employé à mêler davantage textes, images et vidéos, et possède un générateur d’images concurrent de Dall-E, Imagen.
L’intégration de Bard dans Google permettra de donner des réponses à des questions du type : « Entre le piano et la guitare, lequel est le plus facile à apprendre, et quel est le temps nécessaire à la pratique de chacun ? », écrit Google lundi. Sous le texte de réponse produit par le robot, l’internaute trouvera encore la liste de liens classique vers des pages Web.