Même si Moscou « manque de munitions et d’unités de manœuvre », les services de Londres pensent que l’armée tente de relancer des opérations offensives majeures sous « pression politique ». Kiev craint que jusqu’à 500 000 soldats soient mobilisés.
La Russie tente de relancer des opérations offensives majeures en Ukraine depuis le début de l’année, estime le renseignement britannique
Comme chaque jour, le ministère de la défense britannique a publié son rapport quotidien sur la situation en Ukraine. Selon le renseignement britannique, l’« objectif opérationnel est de capturer les parties restantes de l’oblast de Donetsk détenues par l’Ukraine ».
« Les forces russes n’ont réussi à gagner que plusieurs centaines de mètres de territoire par semaine. C’est sans doute parce que la Russie manque désormais des munitions et des unités de manœuvre nécessaires pour mener à bien ses offensives », estime le renseignement britannique. « Les commandants supérieurs élaborent des plans nécessitant des unités sous-équipées et inexpérimentées pour atteindre des objectifs irréalistes en raison de la pression politique. »
Sur le terrain, l’armée russe reprend péniblement l’initiative
L’armée russe repasse progressivement en posture offensive en Ukraine, anticipant un printemps difficile à cause de l’afflux de blindés et de chars de combat occidentaux livrés à Kiev.
Le rythme des bombardements d’artillerie et des assauts combinés augmente significativement depuis la mi-janvier sur toute la ligne de front du Donbass, de Vouhledar (au sud-est de Donetsk) jusqu’à Svatove, dans la région de Louhansk. Soit quelque 250 kilomètres de front, où l’armée ukrainienne parvient avec un succès inégal à contenir des attaques quotidiennes.
Ce qu’il faut savoir ce mardi 7 février matin
- L’Ukraine s’attend à une nouvelle campagne massive de mobilisation russe. D’après Vadym Skibitsky, chef adjoint du renseignement de défense ukrainien, « la Russie va mobiliser de 300 000 à 500 000 personnes afin de mener des opérations offensives dans le sud et l’est de l’Ukraine au printemps et à l’été 2023 ».
- Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a été invité à participer à « un futur sommet » des Vingt-Sept, a annoncé lundi un porte-parole du président du Conseil européen, Charles Michel. Or, plusieurs sources européennes ont fait état auprès de l’Agence France-Presse d’une possible visite de M. Zelensky à Bruxelles jeudi, à l’occasion d’une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept.
- Une résolution qualifiant le Groupe Wagner d’« organisation terroriste » a été approuvée lundi au Parlement ukrainien. Les députés de la Rada ont invité les organisations internationales et les alliés de Kiev à faire de même.
- Le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, s’est alarmé, lundi, du risque d’une « guerre plus large » en Ukraine. « Les perspectives de paix ne cessent de se réduire. Les risques d’une escalade et d’un carnage supplémentaires ne cessent d’augmenter », a-t-il déploré.
- Le gouvernement norvégien a proposé lundi de verser, sur cinq ans, une aide de 75 milliards de couronnes (6,8 milliards d’euros) à l’Ukraine ainsi qu’une assistance supplémentaire aux autres pays victimes des retombées du conflit. Volodymyr Zelensky a exprimé sa gratitude saluant « une contribution significative à notre future victoire sur l’agresseur et à une reconstruction d’après-guerre réussie ».