L’entreprise française Gemalto est citée dans des affaires de corruption au Sénégal et en République démocratique du Congo.
Le groupe français de production de cartes à puces Gemalto a fait l’objet, mardi de la part du Parquet national financier de la France d’une information judiciaire visant des marchés gouvernementaux conclus entre la société française et plusieurs pays africains dont le Sénégal, selon Le Figaro. C’est le marché de 9 milliards FCFA attribué à cette société par le ministère sénégalais des Infrastructures, des Transports et du désenclavement en 2019, dirigé alors par Oumar Youm, à Gemalto pour le renouvellement des permis de conduire et des plaques d’immatriculation qui est dans le collimateur de la justice française.
L’information judiciaire a été ouverte le 13 juin 2022 pour corruption d’agent public étranger en bande organisée, blanchiment aggravé de corruption d’agent public étranger et association de malfaiteurs. Selon Le Figaro, l’affaire est née d’un signalement de Tracfin, la cellule de renseignements financiers de Bercy, et a donné d’abord lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire portant sur des marchés gouvernementaux conclus par Gemalto, devenue Thales DIS, avec plusieurs pays africains, a confirmé le Parquet national financier français. L’enquête porte sur plusieurs dizaines de marchés (cartes d’identité, cartes électorales, plaques d’immatriculation) remportés par Gemalto entre 2015 et début 2019 notamment sur « des commissions touchées, pour remporter ces contrats, par plusieurs intermédiaires ».
Au Sénégal, Gemalto avait gagné un marché de plus de 13 millions d’euros (9 milliards de frs) en 2017 de production de nouveaux permis de conduire et de plaques d’immatriculation dans le cadre du projet « Capp Karangë ».
Le jeudi 21 mars 2019, le ministère des Infrastructures, des Transports Terrestres et du Désenclavement, à travers le Directeur des Transports Routiers, Cheikh Oumar Gaye, accompagné de son partenaire privé, Michel Thomas, Directeur Général de Gemalto Sénégal SA, avait procédé à la remise des premières cartes grises numérisées et à la pose des premières plaques d’immatriculation sécurisées, au CICES, pavillon esplanade des régions. L’article du « Figaro » ne précise pas les contours de la corruption. Mais au niveau de Thales, contacté par la presse française, il a été confirmé que sa filiale Gemalto s’est vue « remettre en octobre 2022, une réquisition judiciaire en vue de communiquer des documents et informations en relation avec des contrats remportés par Gemalto avant son acquisition par Thales en 2019. Thales dit se conformer strictement aux réglementations nationales et internationales et pratique une politique de tolérance zéro à l’égard de la corruption et du trafic d’influence.