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« Séisme en Turquie et en Syrie » : Plus de 21 000 Morts, l’Aide internationale Afflue

Le bilan du séisme qui a touché la Turquie et la Syrie lundi dépasse ce vendredi matin les 21 000 morts. L’espoir de retrouver de nouveaux survivants s’amenuise d’heure en heure.

Quatre jours après le violent séisme qui a tué plus de 21 000 personnes dans l’une des pires catastrophes survenues dans la région depuis un siècle, l’espoir de retrouver de nouveaux survivants s’amenuise en Turquie et en Syrie.

Selon les derniers bilans officiels ce vendredi matin, le séisme, d’une magnitude de 7,8, suivi de plus d’une centaine de secousses, a fait au moins 21 051 morts, dont 17 674 en Turquie et 3 377 en Syrie. L’OMS estime que 23 millions de personnes sont « potentiellement exposées, dont environ cinq millions de personnes vulnérables » et redoute une crise sanitaire majeure qui causerait encore plus de dommages que le séisme.

« Livrés à nous-mêmes »

De part et d’autre de la frontière, des milliers d’habitations sont détruites. Les secouristes redoublent d’efforts pour rechercher des rescapés, même si la fenêtre cruciale des 72 premières heures pour retrouver des survivants s’est refermée, la situation étant en outre aggravée par un froid glacial. Après plusieurs jours d’attente impuissante, les 130 sauveteurs dépêchés par le Qatar ont retrouvé un garçon de 12 ans dans la ville rurale Nurdagi, 40 000 habitants, située près de l’épicentre du séisme.

Des survivants du séisme sont entassés dans un hôpital à Kahramanmaras (Turquie).
Des survivants du séisme sont entassés dans un hôpital à Kahramanmaras (Turquie). Reuters/Suhaib Salem

Des centaines de secouristes venus de Malaisie, d’Espagne, du Kazakhstan, d’Inde et d’ailleurs y sont également à pied d’œuvre. Les habitants, forcés de vivre sous des tentes ou dans leurs voitures assistent en larmes au va-et-vient des secouristes qui essaient de localiser d’éventuels rescapés au moyen de drones et de caméras de détection thermique.

Aide humanitaire

Un premier convoi d’aide composé de six camions est entré jeudi dans les zones rebelles du nord-ouest de la Syrie depuis la Turquie par le poste-frontière de Bab al-Hawa. Composé de six camions transportant couvertures, matelas, tentes, matériel de secours et lampes solaires, il devrait couvrir les besoins d’au moins 5 000 personnes, selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). L’organisation des Casques Blancs, des secouristes qui opèrent en zones rebelles syriennes, fait part de sa « déception », estimant que cette aide était « routinière » et non spécifique à la recherche de survivants sous les décombres.

La quasi-totalité de l’aide humanitaire destinée aux zones rebelles est acheminée à partir de la Turquie par le point de passage de Bab al-Hawa, le seul actuellement garanti par l’ONU. La diplomatie turque indique s’employer à ouvrir deux autres points de passage « avec les régions sous contrôle du gouvernement » de Damas « pour des raisons humanitaires ». L’ONU avait précisé ce mardi que l’acheminement par ce poste-frontière était perturbé en raison des routes endommagées, même si la plateforme de transbordement des marchandises et le point de passage lui-même étaient intacts.

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De son côté, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, annonce être « en route pour la Syrie ». La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric a fait part jeudi soir, sur Twitter, de son arrivée à Alep, soulignant que « les communautés qui luttent après des années de combats acharnés sont maintenant paralysées par le tremblement de terre .

Les organisations humanitaires s’inquiètent particulièrement de la propagation de l’épidémie de choléra, qui a fait sa réapparition en Syrie. L’UE a envoyé de premiers secours en Turquie quelques heures après le séisme lundi. Mais elle n’a initialement offert qu’une aide minimale à la Syrie par le biais des programmes humanitaires existants, en raison des sanctions internationales en vigueur depuis le début de la guerre civile en 2011.

Mercredi, Damas a officiellement sollicité l’assistance de l’UE et la Commission a demandé aux États membres de répondre favorablement à cette requête. Le commissaire européen Janez Lenarcic, coordinateur de l’assistance de l’UE, était jeudi à Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie, pour rencontrer des responsables turcs mais aussi les organisations humanitaires actives dans le nord-ouest de la Syrie, dévoile la commission. La Banque mondiale annonce qu’elle apportera une aide de 1,78 milliard de dollars à la Turquie.

Les États-Unis débloquent 85 millions de dollars

Les États-Unis ne sont pas en reste. Washington débloque une enveloppe de 85 millions de dollars à la Turquie et à la Syrie. Ce financement sera versé à des partenaires sur le terrain « pour fournir l’aide urgente nécessaire à des millions de personnes » notamment en matière de nourriture et de soins de santé, détaille l’USAID dans un communiqué.

L’agence américaine de développement précise que l’aide devrait aussi permettre d’aider à l’approvisionnement en eau potable et empêcher la propagation de maladies. Les États-Unis avaient déjà envoyé des équipes de sauvetage en Turquie et fourni des marteaux-piqueurs, des générateurs d’électricité, des systèmes de purification de l’eau, et des hélicoptères. Selon l’USAID, les équipes de secours concentrent leurs efforts sur la ville d’Adiyaman, fortement touchée par le séisme, et cherchent des survivants à l’aide de chiens, de caméras, et d’appareils d’écoute. En raison de dégâts sur des routes et des ponts, le Pentagone a envoyé des hélicoptères Black Hawk et Chinook pour transférer les fournitures.

La France a quant à elle débloqué une aide d’urgence à la population syrienne à hauteur de 12 millions d’euro, après avoir envoyé 139 secouristes en début de semaine. Les secouristes n’ont pas vocation à intervenir en Syrie, « c’est un dispositif pour la Turquie », avait précisé l’entourage du ministre.

De son côté, Londres a annoncé une aide financière supplémentaire d’au moins 3,4 millions d’euros, soit un montant total de près de 4.3 millions d’euros alloués aux Casques Blancs.