Le méga meeting prévu par le leader de Pastef, Ousmane Sonko, et ses partisans a mis la ville de Mbacké sens dessus dessous. L’interdiction de cette manifestation par le préfet et le refus des partisans du maire de Ziguinchor de se conformer à la mesure d’interdiction ont provoqué de violents affrontements entre les jeunes et les forces de l’ordre.
Les populations de la ville de Mbacké ne vont pas oublier de sitôt la journée d’hier, vendredi 10 février. Située à quelques kilomètres de la cité religieuse de Touba, la ville de Mbacké a vécu un après-midi marqué par de violents affrontements opposant les partisans du leader de Pastef, Ousmane Sonko, qui avaient prévu un méga meeting sur le boulevard Ndoyène aux forces de l’ordre. En effet, pour faire respecter la mesure d’interdiction de cette manifestation prise par le préfet, les autorités qui semblaient plus jamais déterminées à appliquer leur slogan préféré : « force restera à la loi » ont déployé un important dispositif de sécurité dans toutes les voies principales et les édifices publics de la ville de Mbacké en appoint aux éléments du commissariat urbain local. Blindés anti-émeutes, camions à canaux eau chaude dits Dragon et des dizaines de véhicules des transports de troupes stationnés sont déployés à des points stratégiques, notamment sur le boulevard Ndoyène.
Sur la route qui relie Touba et Mbacké, la circulation est minutieusement filtrée par les éléments du Groupe d’intervention mobile (Gmi) armés jusqu’aux dents pour empêcher la circulation des militants de Pastef dans les deux sens. Tous les axes menant au lieu où était prévu ce méga meeting ont été barricadés empêchant ainsi les partisans du maire de Ziguinchor d’y accéder.
Ousmane Sonko qui se trouvait du côté de la cité religieuse où il a prié à la Grande mosquée de Touba aux côtés du Khalife général des Mourides avec qui il s’est brièvement entretenu à la fin de prière, se voit obligé de prendre les rues sablonneuses du quartier Heliport pour tenter de regagner Mbacké où l’entendaient ses partisans. Lesquels livraient une véritable guérilla urbaine en brûlant des pneus sur certaines artères de Mbacké et en jetant des pierres contre les forces de sécurité qui les chargeaient avec des grenades lacrymogènes. Très en colère, les jeunes se sont attaqués à certains édifices publics qu’ils ont brûlés. Cependant, le convoi du leader de Pastef a pu, après plusieurs détours dans la commune de Mbacké contournant le dispositif sécuritaire, rallier le complexe islamique (ancien stade de Mbacké) où l’entendait une foule de partisans qui l’ont accueilli en héros. Sur place, il s’est entretenu avec les chefs religieux retrouvés sur place sur l’état d’avancement des travaux exécutés par les « Baye faal ».