Le gouvernement de Benyamin Nétanyahou affirme avoir pris cette décision en représailles à plusieurs attentats à Jérusalem-Est. L’armée israélienne a, par ailleurs, mené des frappes dans la bande de Gaza.
Le cabinet de sécurité israélien a annoncé, dimanche 12 février, qu’il allait légaliser neuf colonies en Cisjordanie, après une série d’attaques à Jérusalem-Est, dont une qui a fait trois morts vendredi. Dans cette même logique de représailles, Israël a également mené, dans la nuit de dimanche à lundi, des frappes aériennes dans la bande de Gaza, visant, selon l’armée, un complexe militaire du Hamas.
« En réponse aux attentats terroristes meurtriers à Jérusalem, le cabinet politique et de sécurité a décidé à l’unanimité de légaliser neuf colonies en Judée-Samarie », nom utilisé par Israël pour désigner la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël, annonce un communiqué du bureau du premier ministre, Benyamin Nétanyahou. « Ces colonies existent depuis de nombreuses années, certaines d’entre elles depuis des décennies », poursuit le communiqué. Celles-ci, dites, « sauvages », ont été construites sans autorisation du gouvernement israélien.
« De plus, le conseil de planification supérieur de l’administration civile se réunira dans les prochains jours pour approuver la construction de nouveaux logements dans les colonies existantes en Judée-Samarie », est-il écrit. « Le cabinet de sécurité a adopté d’autres mesures dans le cadre de la lutte déterminée contre le terrorisme », notamment le renforcement de la présence des forces de sécurité à Jérusalem, poursuit le communiqué.
Plus tôt dimanche, lors d’une réunion de son gouvernement, Benyamin Nétanyahou avait annoncé vouloir « renforcer la colonisation », illégale selon le droit international. Plus de 475 000 Israéliens résident dans des colonies en Cisjordanie, où vivent 2,8 millions de Palestiniens.
En réponse à une roquette tirée à partir du territoire palestinien, l’armée israélienne a par ailleurs lancé des frappes sur la bande de Gaza. « Les avions de combat de Tsahal ont frappé dans la nuit un complexe souterrain contenant des matières premières utilisées pour la fabrication de roquettes appartenant à l’organisation terroriste Hamas », ont rapporté les Forces de défense israéliennes sur Twitter.
Le Croissant-Rouge palestinien a par ailleurs déclaré qu’une personne avait été tuée lors d’un raid mené par l’armée israélienne avant l’aube à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.
Déchéance de nationalité et expulsion des terroristes
M. Nétanyahou a également annoncé que son gouvernement souhaitait soumettre à la Knesset cette semaine une loi pour « déchoir de la nationalité [israélienne] et expulser les terroristes ». Ces mesures s’appliquent aux Arabes israéliens (descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l’Etat d’Israël, en 1948) ainsi qu’aux Palestiniens ayant le statut de résidents de Jérusalem-Est.
Cette annonce survient dans un contexte de flambée de violences israélo-palestiniennes. Vendredi, un Palestinien a tué trois Israéliens, dont deux enfants, dans une attaque qui s’est produite à Ramot, quartier de colonisation juive à Jérusalem-Est – partie de la Ville sainte annexée par Israël. Et dimanche, les forces israéliennes ont tué un adolescent palestinien lors d’un raid de l’armée dans le nord de la Cisjordanie.
Depuis le début de l’année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à au moins 46 Palestiniens (parmi lesquels des combattants et des civils, dont des mineurs), neuf civils israéliens (dont trois mineurs) et une Ukrainienne, selon un décompte de l’Agence France-Presse réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.