Des spécialistes du ministère de la défense russe bâtissent un système d’aqueducs devant relier la région russe de Rostov, frontalière de l’Ukraine, au Donbass, a rapporté dimanche l’agence de presse officielle TASS.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a pu vérifier la mort de 7 110 civils au 30 janvier 2023 et a dénombré 11 547 autres civils ayant été blessés. « La plupart des victimes civiles enregistrées ont été touchées par l’utilisation d’armes explosives à large rayon d’action, dont des tirs d’artillerie lourde, de lance-roquettes multiples, de missiles et des frappes aériennes », précise le HCDH.
Le HCDH prévient que les « chiffres réels » sont « plus élevés » que son décompte, la transmission et la corroboration des informations étant retardées dans des régions où les combats restent intenses. Cette absence d’informations vérifiées concerne en particulier Marioupol (oblast de Donetsk), Izioum (oblast de Kharkiv), Lyssytchansk, Popasna et Sievierodonetsk (oblast de Louhansk).
Comme tous les belligérants dans chaque conflit armé, la Russie et l’Ukraine minorent leurs pertes militaires et exagèrent celles infligées à l’ennemi. Entre les deux,il est très compliqué d’obtenir des estimations fiables.
Un an après l’invasion de l’Ukraine, les Russes ne sont pas pour la guerre mais refusent de s’informer et suivent la propagande de Vladimir Poutine, explique le journaliste indépendant, directeur de la rédaction de la radio Echo de Moscou, dans un entretien au Monde.
Bakhmout : Moscou « continue à attaquer » même si une victoire « ne voudrait rien dire en termes militaire et stratégique »
Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner a affirmé dimanche 12 février que ses troupes avaient pris la localité ukrainienne de Krasna Hora, à quelques kilomètres au nord de Bakhmout, où les combats sont extrêmements violents et meurtriers. Son issue est devenue une question symbolique pour Moscou, qui veut obtenir sa première victoire significative après des mois de revers, alors qu’approche le premier anniversaire du début de la guerre, le 24 février.
« C’est un problème classique de la première guerre mondiale », estime Mark Cancian, un analyste du groupe de réflexion américain CSIS (Center for Strategic and International Studies), interrogé par l’Agence France-Presse. Après l’échec des premières tentatives russes d’encercler les forces ukrainiennes à Bakhmout, Moscou a « continué à attaquer » même si une victoire « ne voudrait rien dire en termes militaire et stratégique ».
« Il y a beaucoup de symbolisme, donc s’ils capturent Bakhmout, ils feront comme si c’était important, mais ça ne l’est pas », poursuit cet ancien officier des marines, qui concède que les options ukrainiennes sont limitées. « Si c’est là que les Russes attaquent, les Ukrainiens n’ont pas d’autre choix que de défendre » la ville, estime-t-il.
Ce qu’il faut savoir à l’aube de ce lundi 13 février
- Les combats acharnés qui se déroulent près de Bakhmout, dans l’oblast de Donetsk, ont fait 212 morts et 315 blessés en vingt-quatre heures dans les rangs des forces russes, a annoncé dimanche une porte-parole du commandement oriental de l’armée ukrainienne. Les deux dernières semaines ont probablement été les plus meurtrières pour l’armée russe depuis le début de son offensive en Ukraine, estiment les services de renseignement britanniques.
- Evgueni Prigojine a affirmé dimanche que ses troupes avaient pris la localité ukrainienne de Krasna Hora, à quelques kilomètres au nord de Bakhmout, que Moscou cherche à conquérir depuis plusieurs mois.
- L’armée russe a procédé à deux tirs de missiles et a vingt-trois salves de lance-roquettes multiples en Ukraine au cours de la journée écoulée, rapporte l’état-major des forces ukrainiennes, sans signaler de victimes.
- Une femme de 53 ans a été tuée et une autre de 87 ans a été blessée dimanche matin à Nikopol par des bombardements russes, rapporte Serhi Lyssak, gouverneur de l’oblast de Dnipropetrovsk. Quatre bâtiments résidentiels, une canalisation d’eau et un collège ont par ailleurs été endommagés.
- Pour accélérer la production de munitions à destination de Kiev, Bruxelles envisage d’effectuer des achats en commun. Kaja Kallas, la première ministre estonienne, a fait une proposition à ses pairs : que l’Europe achète en commun des pièces d’artillerie pour les transférer directement en Ukraine.
- Volodymyr Zelensky limoge un haut responsable militaire dans le cadre de la lutte contre la corruption au sein du gouvernement. Le commandant adjoint de la garde nationale, Rouslan Dziouba, a été démis de ses fonctions samedi soir par le président ukrainien, qui n’a fourni aucune justification mais a déclaré, dans son allocution nocturne, que sa campagne de nettoyage du gouvernement se poursuivrait. Le président ukrainien a par ailleurs promulgué dimanche un décret imposant des sanctions financières à 199 citoyens russes et un Ukrainien (un ancien ingénieur de la centrale nucléaire de Zaporijia, accusé de collaboration avec les occupants).
- La banque Credit suisse a gelé plus de 19 milliards de dollars d’actifs russes à la demande de plusieurs Etats, dont la Suède, rapporte dimanche le SonntagsZeitung. La somme représente le tiers des avoirs russes déclarés en Suisse.