Un nouvel « objet » a été abattu par l’armée américaine au-dessus du lac Huron, selon plusieurs élus. Celui-ci ne présentait pas de « menace militaire » au sol et a été mis hors d’état de nuire sur ordre de Biden « par précaution ».
L’armée américaine a abattu un nouvel « objet » en altitude, cette fois au-dessus du lac Huron, ont annoncé dimanche 12 février 2023 deux élus, dernier en date de mystérieux objets volants qui ont placé les autorités des Etats-Unis et du Canada en état d’alerte.
Le nouvel « objet » volant détecté près du lac Huron a été abattu sur ordre du président Joe Biden et ne représentait pas de « menace militaire » pour le sol américain, a affirmé dimanche un haut responsable de l’administration.
« Par précaution et sur recommandation du commandement militaire, le président Biden a ordonné que l’objet non identifié soit abattu », a dit ce responsable. « Nous avons évalué qu’il ne s’agissait pas d’une menace militaire pour quoi que ce soit sur le sol ».
Il s’agissait d’un engin « octogonal avec des cordes qui pendaient », selon la même source.
Il ne présentait pas de nacelle visible et était non habité. Il se trouvait dans l’État américain du Michigan, à environ 6 000 mètres d’altitude, et « était sur le point d’aller au-dessus du lac Huron », a-t-il ajouté.
« Nous n’avons pas d’indication sur le fait qu’il ait des capacités d’espionnage, mais nous ne pouvons pas l’exclure », a-t-il encore dit, précisant que les autorités allaient tenter de le récupérer « pour en savoir plus ».
D’après ces dernières précisions, cet objet serait en fait la raison pour laquelle les espaces aériens au-dessus de l’État du Montana puis du lac Michigan ont brièvement été fermés, respectivement samedi et dimanche, pour des raisons liées à la « défense nationale ».
Un avion de combat dépêché dans le Montana pour enquêter sur une « anomalie radar » n’avait d’abord pas identifié d’« objet » volant, selon l’armée.
Mais les forces américaines ont « détecté un objet non habité (venant du) Montana aujourd’hui (dimanche) au-dessus du Wisconsin et du Michigan », a indiqué le responsable de l’administration.
Et « son parcours et son altitude ont suscité l’inquiétude », y compris pour « l’aviation civile », a-t-il ajouté.
Il s’agit du troisième « objet » à être abattu en trois jours par les Américains dans leur pays et au Canada, et du quatrière en moins de dix jours en comptant le ballon chinois décrit par Washington comme un engin d’espionnage et qui a été visé par un missile le 4 février après avoir survolé une partie des États-Unis.
Le nouvel objet « a été abattu par des pilotes de l’US Air Force et la Garde nationale », a tweeté la démocrate du Michigan Elissa Slotkin, tandis que son collègue républicain Jack Bergman parlait d’un « objet […] mis hors service au-dessus du lac Huron », situé dans le nord du pays.
Contacté le Pentagone n’avait pas encore réagi.
« Le peuple américain mérite beaucoup plus de réponses que ce que nous avons », a ajouté Jack Bergman sur Twitter, reflétant les interrogations croissantes dans le pays et la classe politique sur ces événements.
Les États-Unis estiment que le premier objet officiellement détecté, un ballon, était contrôlé par l’armée chinoise et faisait partie d’une flotte envoyée par Pékin au-dessus de plus de 40 pays sur cinq continents, à des fins d’espionnage.
Le gouvernement chinois assure qu’il s’agissait d’un aéronef civil utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques.
Deux autres objets volants ont ensuite été abattus par les forces américaines, l’un vendredi au-dessus de l’Alaska,l’autre samedi au Canada.
Dans la soirée, le Premier ministre canadien Justin Trudeau doit se rendre dans la province du Yukon, sur les lieux où le dernier a été abattu.
Restrictions
Signe que les autorités sont sur le qui-vive, l’espace aérien au-dessus d’une partie du lac Michigan, dans le nord des États-Unis, a été temporairement fermé dimanche pour des raisons liées à la « défense nationale », selon le régulateur de l’aviation civile américaine (FAA).
« Ces restrictions ont été mises en place afin d’assurer la sécurité du trafic aérien dans le secteur pendant des opérations du Norad », le commandement de la défense aérospatiale pour l’Amérique du Nord, a expliqué dans un communiqué le Norad.
La veille, une mesure similaire avait été prise dans le Montana. Un avion de combat, dépêché pour enquêter sur une « anomalie radar », n’avait pas identifié d’« objet » volant selon l’armée.
Dimanche toutefois, l’élu du Montana Matt Rosendale a affirmé être en « contact constant » avec les militaires, et « ils viennent de me dire qu’ils sont sûrs qu’il y a bien un objet et qu’il ne s’agissait pas d’une anomalie », a-t-il tweeté dans l’après-midi.
« Belligérance »
Washington et Ottawa s’affairaient toujours dimanche à récolter les restes des engins.
Ces événements ont ajouté à la tension entre la Chine et les États-Unis, et une visite à Pékin du secrétaire d’État américain Antony Blinken a été reportée.
L’élu républicain Michael McCaul, président de la commission des Affaires étrangères de la chambre basse du Congrès américain, a accusé dimanche la Chine d’un « acte de belligérance » en lien avec le ballon abattu le 4 février par l’armée américaine.
L’envoi de cet objet « a été fait avec provocation pour rassembler des renseignements et collecter des éléments sur nos trois sites nucléaires majeurs », a-t-il affirmé sur CBS.
Les républicains ont vivement critiqué le président démocrate Joe Biden pour avoir laissé le ballon survoler le pays pendant des jours avant de l’abattre.
Le Pentagone explique l’avoir « surveillé et évalué en continu », ce qui lui a permis d’en apprendre « davantage sur les capacités et les techniques » d’espionnage de la Chine.
Le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a défendu la gestion du dossier par M. Biden, disant dimanche à ABC qu’une analyse des débris représenterait « un grand coup pour les États-Unis ».
Le président fait toutefois face à des appels à davantage de transparence émanant des deux partis.
« J’ai de réelles inquiétudes sur les raisons pour lesquelles l’administration ne communique pas plus », a dit à NBC le démocrate Jim Himes, membre de la commission du renseignement de la Chambre des représentants.