Après sa visite surprise à Kiev, Joe Biden est arrivé à Varsovie lundi soir. Vladimir Poutine s’exprimera ce mardi matin devant les deux chambres du Parlement russe. De son côté, la Chine prône « le dialogue » alors que l’est de l’Ukraine est toujours sous les bombes. Retour sur les faits marquants de la nuit du lundi 20 au mardi 21 février 2023.
Au lendemain de la visite surprise de Joe Biden à Kiev, l’Ukraine entre dans son 362e jour de conflit avec la Russie. La menace de nouvelles frappes aériennes russes « reste très élevée », a déclaré l’état-major général des forces armées ukrainiennes sur Fcaebook.
Le Point sur la journée du 20 février 2023
L’est de l’Ukraine est constamment sous les bombes russes. « L’ennemi continue de concentrer ses principaux efforts sur la conduite d’actions offensives dans les directions de Koupiansk, Lyman, Bakhmout, Avdiivka et Shakhtar », écrit l’armée ukrainienne. On fait le point sur les événements qui ont marqué la nuit du lundi 20 au mardi 21 février 2023.
Joe Biden est arrivé à Varsovie
Joe Biden a quitté l’Ukraine pour se rendre en Pologne, lundi soir à bord d’un train, après sa visite surprise à Kiev, a annoncé l’agence polonaise PAP.
Le président américain est arrivé après 20 h 30 locales (19H30 GMT) à la gare de Przemysl, dans le sud-est de la Pologne. Il a ensuite pris un des boeing 757-200 de la présidence pour aller à Varsovie.
Discours de Poutine devant le Parlement russe
Vladimir Poutine va prononcer mardi un discours pour informer les élites politique et militaire du pays de l’avancée de ce que le Kremlin qualifie d’« opération militaire spéciale » en Ukraine, alors que de nombreux Russes sont désireux de connaître les plans de Moscou pour l’année.
Alors qu’approche le premier anniversaire de l’offensive lancée en Ukraine, Vladimir Poutine s’exprimera à 09 h 00 GMT devant les deux chambres du Parlement, en présence de commandants de l’armée et de soldats.
S’exprimant à la télévision publique, le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a déclaré qu’à « un moment si crucial et si compliqué de notre développement, de nos vies, tout le monde attend un message dans l’espoir de savoir ce qui se passe, d’avoir une évaluation de l’opération militaire spéciale ».
La présidence russe a indiqué que Vladimir Poutine livrerait aussi son point de vue sur la situation internationale et sur le développement de la Russie face aux vastes sanctions imposées par les Occidentaux.
« Très inquiète », la Chine prône « le dialogue »
La Chine a appelé mardi à « promouvoir le dialogue » en Ukraine. « Nous continuerons à promouvoir le dialogue de paix […] et travailler avec la communauté internationale pour promouvoir le dialogue et la consultation, répondre aux inquiétudes de toutes les parties et chercher la sécurité commune », a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang lors d’une conférence à Pékin.
Ces déclarations surviennent après que le gouvernement chinois a démenti lundi envisager de fournir des armes à la Russie pour appuyer son offensive en Ukraine, comme l’avait affirmé le secrétaire d’État américain Antony Blinken.
« Nous demandons aux pays concernés de cesser au plus vite de jeter de l’huile sur le feu, de cesser de rejeter la faute sur la Chine et de cesser de faire du tapage en criant ‘Aujourd’hui l’Ukraine, demain Taïwan’ », a lancé Qin Gang, en référence au territoire que revendique la Chine.
« Les pressions et les tentatives pour contenir la Chine, venant de l’extérieur, sont de plus en plus fortes, elles s’aggravent de plus en plus et constituent une menace sérieuse pour la souveraineté et la sécurité de la Chine », a déclaré Qin Gang.
« Nous nous opposons fermement à toute forme d’hégémonisme » et « à la mentalité de la Guerre froide et à la confrontation entre les camps, et nous nous opposons fermement à toute ingérence extérieure dans les affaires intérieures de la Chine », a-t-il ajouté.
« La Chine s’est toujours engagée sur la voie du développement pacifique. Elle n’a jamais pris l’initiative d’un conflit ou d’une guerre, ni envahi un centimètre de terrain d’un autre pays », a insisté le ministre.
À quelques jours du 24 février, un an après le début de l’invasion russe, la pression occidentale s’accroît sur la Chine, qui n’a jamais appuyé ni critiqué publiquement l’offensive, tout en exprimant plusieurs fois son soutien à Moscou face aux sanctions occidentales.
Cours de chars en accéléré pour les militaires ukrainiens en Allemagne
Douze heures de formation par jour, six jours par semaine : les soldats ukrainiens venus apprendre le maniement des chars en Allemagne n’ont « pas de temps à perdre » pour retourner au plus vite au combat.
« Nos camarades nous attendent », confie l’un deux, Vitali, lunettes rouges et visage caché sous une écharpe pour assurer son anonymat. Il fait partie des centaines de militaires ukrainiens qui ont rejoint Munster, une petite ville du nord de l’Allemagne, à quelque 2.000 kilomètres des combats qui font rage autour de Bakhmout, où les troupes russes concentrent leurs assauts.
La violence de la guerre paraît loin sur cette base militaire où des chars Leopard 2 dorment dans des hangars derrière de grandes portes blanches. Certains sont lavés, à coup de tuyau d’arrosage, par des militaires en treillis.
Mais l’Ukraine est dans toutes les têtes et ces soldats sont « très motivés », assure l’un des formateurs allemands, le lieutenant-colonel Markus D., à des journalistes qui accompagnaient le ministre de la Défense Boris Pistorius sur la base lundi.
Dans ce centre de formation de l’armée allemande, commandants, futurs conducteurs et tireurs apprennent les bases du maniement de ces monstres d’aciers : des chars lourds de combat Leopard 2 A6 dont l’Allemagne va livrer 14 exemplaires à l’Ukraine vers la fin mars et des blindés plus légers de transport de troupes de type « Marder », promis en 40 exemplaires.
Les militaires ukrainiens présents à Munster n’ont que peu d’expérience dans le pilotage et le maniement de blindés. Et les plus expérimentés ont utilisé des engins soviétiques, très différents des Leopard, bourrés de technologie.
Le programme dure cinq semaines, contre le double en temps normal. Le rythme est intense : six jours sur sept, des journées de douze heures et une concentration de tous les instants car les cours doivent être traduits. La formation mêle entraînement sur des simulateurs et sur les engins dont dispose la base.
La Biélorussie veut former plus de 100 000 soldats volontaires
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a annoncé lundi qu’il avait ordonné la formation d’une nouvelle troupe de défense nationale composée de volontaires.
« La situation n’est pas simple. Je l’ai dit plus d’une fois : chaque homme – et pas seulement les hommes – doit être en mesure de manier au moins des armes », a dit le dirigeant lors d’une réunion de son Conseil de sécurité. « Cela pour protéger au moins sa famille, si nécessaire, sa maison, son morceau de terrain, et, si nécessaire, son pays », a-t-il poursuivi.
Alors qu’il a autorisé Moscou, allié de Minsk, à se servir de la Biélorussie comme base arrière pour envoyer des soldats russes en Ukraine l’an dernier, Alexandre Loukachenko a régulièrement assuré que son armée combattrait seulement si le pays était attaqué. Il a toutefois dit aussi que l’« expérience » de l’Ukraine rendait nécessaire de disposer d’effectifs de défense supplémentaires.
Le ministre de la Défense, Viktor Khrenine, a indiqué que la force territoriale de défense serait composée de 100 000 à 150 000 volontaires, voire plus si besoin. Le but est, idéalement, que chaque village ou ville dispose de troupes paramilitaires.
D’après des données officielles, l’armée biélorusse comptait l’an dernier quelque 48.000 soldats et environ 12.000 officiers frontaliers. La dépendance de Minsk à l’égard de Moscou fait craindre à des observateurs que la Russie pousse son alliée à se joindre à l’offensive en Ukraine.