Il y a un an, jour pour jour, l’armée russe envahissait l’Ukraine. Des cérémonies sont prévues, vendredi, partout dans le monde. Alors que l’ONU a encore condamné l’invasion russe avec un texte symbolique, la Chine a appelé à une « solution pacifique ».
09:13
Poutine « n’atteindra pas ses objectifs impérialistes », affirme le chancelier allemand
Dans un message vidéo à l’occasion du premier anniversaire de l’invasion russe, le chancelier allemand, Olaf Scholz, assure que Vladimir Poutine « n’atteindra pas ses objectifs impérialistes » en Ukraine. « Plus tôt le président russe réalise qu’il n’atteindra pas ses objectifs impérialistes, plus grandes seront les chances d’une fin prochaine de la guerre », a-t-il affirmé. Selon lui, Poutine a la capacité de « mettre fin à cette guerre ».
Le message de Zelensky : « Nous n’aurons jamais de repos tant que les meurtriers russes ne seront pas punis »
Dans son allocution mise en ligne sur les réseaux sociaux, Volodymyr Zelensky déclare : « L’Ukraine a surpris le monde. L’Ukraine a inspiré le monde. L’Ukraine a uni le monde. Il y a des milliers de mots pour le prouver, mais quelques-uns suffiront. » Il évoque les villes ukrainiennes théâtres d’atrocités commises imputées aux Russes ou encore symboles de l’occupation ou de la résistance de l’armée de Kiev : « Le monde a vu de quoi l’Ukraine est capable. Ce sont les nouveaux héros. Les défenseurs de Kiev, les défenseurs d’Azovstal. De nouveaux exploits réalisés par des villes entières. Kharkiv, Tchernihiv, Marioupol, Kherson, Mykolaïv, Hostomel, Volnovakha, Boutcha, Irpine, Okhtyrka. Villes héroïnes. Les capitales de l’invincibilité. » Il ajoute : « Nous ne le pardonnerons jamais. Nous n’aurons jamais de repos tant que les meurtriers russes ne seront pas punis. Par le Tribunal pénal international, par le jugement de Dieu ou par nos soldats. » Enfin, il rappelle que l’Ukraine n’est pas prête à déposer les armes : « Nous ferons tout pour remporter la victoire cette année. »
Ce que contient le plan de paix présenté dans la nuit par la Chine
Dans un document en 12 points publié un an après le début du conflit, le gouvernement chinois a appelé la Russie et l’Ukraine à reprendre le dialogue. « Toutes les parties doivent soutenir la Russie et l’Ukraine pour travailler dans la même direction et reprendre le dialogue direct aussi vite que possible » en vue d’une « solution pacifique », écrit le ministère des affaires étrangères chinois. Intitulé « Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne », le document a été publié vendredi matin sur le site du ministère.
La Chine cherche depuis quelques semaines à jouer un rôle de médiation dans le conflit ukrainien, et promettait depuis plusieurs jours de publier sa position en vue de trouver une solution politique. Dans le document dévoilé vendredi, Pékin prend clairement position contre tout recours à l’arme nucléaire, alors que le président russe, Vladimir Poutine, a brandi cette menace.
« L’arme nucléaire ne doit pas être utilisée et il ne faut pas se livrer à une guerre nucléaire. Il faut s’opposer à la menace ou au recours à l’arme nucléaire », stipule le document.
La Chine demande par ailleurs aux deux pays d’éviter toute attaque contre des civils. « Les parties (impliquées) dans le conflit doivent se conformer strictement au droit humanitaire international, éviter d’attaquer des civils ou des bâtiments civils », souligne le ministère.
Officiellement neutre, la Chine appelle à respecter la souveraineté des Etats, y compris de l’Ukraine, tout en exhortant la communauté internationale à prendre en compte les préoccupations de Moscou en matière de sécurité. Mais la pression occidentale s’accroît sur Pékin, qui n’a jamais appuyé ni critiqué publiquement l’offensive russe, tout en exprimant plusieurs fois son soutien à Moscou face aux sanctions occidentales.
Mercredi, le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, s’est rendu à Moscou, où il a rencontré le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, et le président Poutine. A l’issue de cette visite, Moscou a rapporté que M. Wang lui avait présenté l’approche de la Chine en vue d’une « solution politique » au conflit.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré jeudi vouloir discuter avec Pékin de ce document sur la position chinoise, jugeant « positive » l’implication de ce proche partenaire de Moscou.
La Chine envisage de produire des « drones kamikazes » pour la Russie, selon « Der Spiegel »
La Chine envisage de démarrer une production à grande échelle de drones d’attaque « kamikazes » pour le compte de l’armée russe en vue d’une possible utilisation en Ukraine, affirme aujourd’hui l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.
Des négociations en ce sens ont été entamées entre les responsables militaires russes et Xi’an Bingo Intelligent Aviation Technology, indique le journal, sans citer de source. Le fabricant chinois de drones se serait dit prêt à produire dans un premier temps cent drones du type ZT-180, de les tester et de les livrer d’ici le mois d’avril prochain au ministère de la défense russe.
Ce modèle de drone est similaire aux drones Shahed 136 fabriqués en Iran, selon des experts militaires interrogés par le journal, et peut transporter une charge explosive de 35 à 50 kilogrammes.
Dans un deuxième temps, le fabricant, contrôlé par l’armée chinoise, envisage de transférer à la Russie des composants et son savoir-faire afin qu’une production de drones puisse commencer localement, affirme le Spiegel. Cela pourrait alors permettre à Moscou de produire lui-même cent drones de ce type par mois, ajoute-t-il.
Interrogé par le Spiegel, le ministère des affaires étrangères chinois n’a pas directement réagi à ces informations mais a estimé que « les Etats-Unis sont la principale source d’armement pour le champ de bataille en Ukraine ».
Les Etats-Unis ont accusé cette semaine la Chine d’envisager de fournir des armes à la Russie pour appuyer son offensive en Ukraine, ce que dément Pékin. Et le chancelier allemand, Olaf Scholz, a appelé jeudi soir à ne pas se faire d’« illusions » sur la Chine dans le conflit ukrainien, en soulignant qu’elle n’avait encore jamais à ce jour critiqué l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Laurent Van der Stockt : « Il nous faudra lutter contre cette sensation de répétition »
« 25 février 2022. Le crime a déjà commencé. Vingt-quatre heures après l’arrivée des troupes aéroportées à l’aéroport d’Hostomel, près de la capitale, et l’entrée des colonnes de chars russes sur le territoire ukrainien, des missiles s’abattent sur des immeubles d’habitation à Kiev.
Dans le quartier Kharkivsky, à une dizaine de kilomètres du centre-ville, la façade et des appartements d’un immeuble résidentiel de dix étages sont dévastés par l’explosion d’une bombe lâchée par un avion de chasse.
La politique de terreur du président Poutine, déjà à l’œuvre en Tchétchénie en 1999 ou en Syrie quinze ans plus tard, se répète ici aussi. Avant même que son armée soit mise en échec sur le terrain militaire, elle a commencé à s’attaquer à la population civile en prenant pour cible les habitations, comme plus tard elle prendra pour cible les écoles, les gares et les hôpitaux.
Tout est déjà là, devant les yeux de cette femme abasourdie au milieu des ruines.
Dès le premier jour, il nous faudra, nous, journalistes, et surtout les photographes, lutter contre cette sensation de répétition, devant ces nouvelles scènes de destruction et de souffrance humaine, qui nous font douter de l’utilité de notre travail au point de faire baisser les bras. Montrer qu’une victime n’en est pas une autre, et que les ressorts et les raisons d’une guerre ne sont pas ceux d’une autre.
Que signifierait l’enregistrement de ce qui est en cours sans essayer de comprendre et sans que les coupables et leurs actes soient spécifiés ? Comment imaginer que ce qui se passe ne recommence pas ? Comment envisager de lutter contre ce qui ne serait pas identifié ?
Durant les mois qui ont suivi cette photo, la bataille a fait rage, certaines lignes de front ont bougé pendant que d’autres sont restées figées. C’est d’abord une guerre de tranchées et d’artillerie, une guerre qui fait plus de morts militaires que de morts civils, mais les missiles de l’envahisseur ont continué à viser la population. Et quand des territoires occupés par l’armée russe ont été libérés, on a vu les crimes que les habitants avaient subis, comme à Boutcha, ou à Izioum. »
Emmanuel Macron adresse message de « solidarité » aux Ukrainiens, appelant de ses vœux leur « victoire » et la « paix ».
« Ukrainiennes, Ukrainiens, La France se tient à vos côtés. A la solidarité, à la victoire et à la paix », écrit le président français sur Twitter.
Emmanuel Macron a assuré dimanche à Volodymyr Zelensky qu’il soutiendrait son plan de paix, lors d’une conversation téléphonique entre les deux chefs d’Etat. Cet échange se tenait après l’entretien accordé par Emmanuel Macron au Journal du dimanche au Figaro et à France Inter, publié samedi, dans lequel le président français affirmait vouloir « la défaite » de Moscou face à l’Ukraine, tout en mettant en garde ceux qui veulent « avant tout écraser la Russie ». « Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est que l’Ukraine mène une offensive militaire qui perturbe le front russe afin de déclencher le retour aux négociations », déclarait notamment le chef de l’Etat.
Les grandes étapes de la guerre en Ukraine : offensives russes, territoires repris, villes stratégiques…
Le jeudi 24 février 2022, Vladimir Poutine annonce une « opération militaire spéciale » en Ukraine, destinée à provoquer un changement de régime à Kiev, puis la « dénazification » du pays et sa démilitarisation. Un objectif de guerre qui évoluera par la suite vers la « libération » de la totalité du Donbass et, enfin, l’annexion des régions occupées. Mais cette offensive, prévue pour durer quelques jours, se heurte à la résistance de l’armée ukrainienne.
Le groupe Wagner affirme avoir pris un village au nord de Bakhmout
Un an jour pour jour après le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine, le groupe paramilitaire russe Wagner affirme avoir pris la localité ukrainienne de Berkhivka, juste au nord de Bakhmout. Le village de Berkhivka « est entièrement sous notre contrôle. Les unités de Wagner contrôlent l’intégralité de Berkhivka », a déclaré Evguéni Prigojine dans un bref communiqué publié par son service de presse.
Il n’est pas possible de vérifier cette affirmation de manière indépendante.
Depuis plus de six mois, le groupe Wagner et l’armée russe tentent de capturer Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, une ville à l’importance stratégique contestée mais qui a gagné une grande importance symbolique du fait de la durée des combats et des lourdes pertes qu’y ont essuyées les deux camps.
Si la prise de Berkhivka par Wagner est confirmée, cela signifierait que les forces russes ont commencé à refermer par le nord la tenaille dans laquelle elles essaient d’enfermer Bakhmout. La semaine dernière, les forces russes avaient déjà revendiqué la prise de la localité de Paraskoviïvka, à l’entrée nord de Bakhmout, près de deux axes routiers. Berkhivka se situe au sud-ouest de Paraskoviïvka.
Le groupe Wagner est en première ligne dans la bataille pour Bakhmout et y a subi de lourdes pertes, de l’aveu même de M. Prigojine.
Plusieurs rassemblements en France pour marquer la première année de l’invasion
Ce soir, un rassemblement est prévu place de la République,à Paris. Demain, plusieurs marches sont organisées par l’Union des Ukrainiens de France: à Paris, Rennes, Tours, Nantes, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Marseille, Nice, Grenoble, Lyon, Annecy et Dijon.
Il y a un an, le 24 février 2022, le premier jour de la guerre en Ukraine
L’année 2023 sera celle de la victoire, assure Volodymyr Zelensky
Pour marquer l’anniversaire de l’invasion russe, le président ukrainien a publié, ce matin, une série de messages sur ses réseaux sociaux : « Le 24 février [2022], des millions d’entre nous ont fait un choix. Pas un drapeau blanc, mais le [drapeau] bleu et jaune. Ne pas fuir, mais faire face. Résister et combattre. Ce fut une année de douleur, de chagrin, de foi et d’unité. Et, cette année, nous sommes restés invincibles. Nous savons que 2023 sera l’année de notre victoire ! »
Lorenzo Meloni : « Quand la guerre a commencé, je dormais »
« 7 h 46. Premier jour de l’invasion russe en Ukraine.
Quand la guerre a commencé, je dormais. Au son du crash du premier missile, j’ai décidé de rester au lit. Je ne voulais pas croire que c’était le début d’une nouvelle guerre.
En tant que photographe, j’ai documenté des guerres sans jamais m’arrêter, voyageant d’un conflit à un autre, en attendant le jour où je pourrai enfin commencer à photographier autre chose.
Lorsque Le Monde m’a demandé de me rendre en Ukraine, je suis parti avec l’idée de documenter « le jour d’avant ». Tous les journaux parlaient d’une guerre imminente, mais je n’y croyais pas vraiment. Pendant mes premiers jours en Ukraine, je me suis demandé à quoi avaient ressemblé Dresde, Sarajevo ou Bagdad la veille du début de la guerre. Les visages étaient-ils tendus, trahissant une peur palpable, ou la vie suivait-elle son cours normalement ? J’ai voulu créer une sorte de journal de ce jour sans fin, qui malheureusement s’est achevé après quatorze jours sur place, le 24 février.
Chaque conflit a ses particularités et ses contextes géopolitiques, mais, au fond, toutes les guerres sont les mêmes. Chaque guerre semble être la dernière, jusqu’à ce qu’une autre, plus grande et plus importante, advienne. Les gens meurent dans les décombres, fuient dans la neige ou le désert, les combattants se ressemblent, ils portent les mêmes armes. J’ai pris des centaines de photos de bâtiments en feu, je me demande toujours ce qui me pousse à en prendre encore plus. Nous sommes fatigués de la guerre.
Ce matin du 24 février, je voulais me rendormir. Je ne voulais pas voir des fusils être chargés, je ne voulais pas entendre à nouveau cette berceuse de la guerre, la Ninna nanna della guerra : « Les soupirs et gémissements des gens qui s’égorgent pour un fou qui commande. »
Mais je devais me réveiller. Je devais affronter le regard effrayé de la jeune fille qui travaillait à l’hôtel ce matin-là, cherchant une réponse de la part du journaliste étranger. Je voulais lui dire de ne pas s’inquiéter, que tout irait bien, mais je n’avais pas le courage de lui mentir. »
Pékin présente un plan de paix mais pourrait livrer des armes à Moscou
La guerre en Ukraine place la Chine sur la défensive. Plusieurs heures après l’abstention de Pékin à l’Assemblée générale des Nations unies (ONU) sur résolution appelant la Russie à retirer immédiatement ses troupes d’Ukraine, les médias chinois gardaient toujours le silence sur ce vote.
En revanche, à 9 heures (heure de Pékin), le ministère des affaires étrangères a publié sur son site la « position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne ». Pékin répugne à employer le mot « guerre » et, différence fondamentale avec le texte de l’ONU, met la Russie et l’Ukraine sur le même plan.
La proposition du règlement politique du conflit en douze points faite par la Chine survient au lendemain d’une visite à Moscou de Wang Yi, son principal diplomate, au cours de laquelle il a rappelé « l’amitié solide comme un roc » de son pays avec la Russie.
La guerre entre dans sa deuxième année
L’Ukraine entre vendredi dans sa deuxième année de guerre contre les forces russes. En un an, des villes ukrainiennes ont été réduites en champs de ruines, une partie du pays est sous occupation russe et les deux camps comptent chacun plus de 150 000 tués ou blessés, selon des estimations occidentales.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est attendu aujourd’hui avec une conférence de presse, tandis que des cérémonies locales sont prévues, notamment à Boutcha, en banlieue de Kiev, théâtre d’un massacre de civils imputé aux troupes russes.
Le renseignement ukrainien a dit s’attendre à des « provocations à grande échelle » de Moscou, y compris à des frappes de missiles. La Russie espère désormais conquérir les quatre régions dont elle a revendiqué l’annexion et où se concentrent les combats, notamment autour de la ville forteresse de Bakhmout, qui tient bon malgré des avancées russes récentes.
Malgré les difficultés sur le front, les pertes et la mobilisation, l’anniversaire de la guerre risque de faire peu de vagues en Russie, où toute critique envers l’armée est sévèrement réprimée et l’opposition est emprisonnée ou en exil.
L’Assemblée générale des Nations unies (ONU) a exigé jeudi un retrait « immédiat » des troupes russes d’Ukraine, votant à une majorité « écrasante » une résolution et appelant à une paix « juste et durable ».
Les Occidentaux continuent de prendre des mesures de rétorsion. Les Etats-Unis ont promis jeudi de nouvelles sanctions « considérables » à l’encontre de Moscou et l’Union européenne prépare un dixième train de restrictions qui viseront notamment des entreprises iraniennes accusées d’avoir fourni des drones à Moscou.
Réunis en Inde, les ministres des finances des pays du G7 ont discuté de nouvelles sanctions et augmenté leur soutien économique à Kiev, qui a été porté à 39 milliards de dollars pour 2023.
Vendredi, la Chine, qui s’est abstenue lors du vote, a appelé Moscou et Kiev à « reprendre le dialogue direct aussi vite que possible » en vue d’une « solution pacifique ».
Il y a un an, jour pour jour…
« J’ai pris la décision d’une opération militaire spéciale ». Par ces mots, Vladimir Poutine lance, le 24 février 2022, l’invasion de l’Ukraine voisine. Dans un contexte de tensions accrues avec l’Occident, le président russe ouvre les hostilités peu avant 6 heures du matin, heure locale, dans une déclaration à la télévision.
L’objectif est une « démilitarisation et une dénazification de l’Ukraine », martèle, glaçant, le maître du Kremlin, réitérant ses accusations infondées d’un « génocide » orchestré par l’Ukraine dans l’est russophone du pays et dénonçant une politique « agressive » de l’OTAN. Deux jours auparavant, Vladimir Poutine a déclaré l’« indépendance » de territoires séparatistes ukrainiens du Donbass – que Kiev combat par les armes depuis 2014. Il menace l’Occident de « conséquences encore jamais vues », si celui-ci interfère.
De puissantes explosions déchirent le ciel de l’ancienne république soviétique. Elles secouent la capitale, Kiev, Kramatorsk, quartier général de l’armée ukrainienne dans l’Est, Kharkiv, deuxième métropole du pays située près de la frontière russe. Elles retentissent également à Odessa, sur la mer Noire, ainsi qu’à Marioupol, principal port du pays. D’un bout à l’autre du territoire, les sirènes d’alerte aérienne se mettent à hurler.
Le ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba, dénonce le début d’une « invasion de grande ampleur ». Dès l’aube, des habitants se pressent dans le métro de Kiev, transformé en abri.
Promettant de « vaincre », le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, proclame la loi martiale et appelle ses 40 millions de concitoyens à « ne pas paniquer », dans une vidéo sur Facebook. En début de matinée, des blindés russes pénètrent sur le sol ukrainien dans le Nord – depuis la Biélorussie alliée de Moscou – dans le Sud et dans l’Est.
Dotée d’une « supériorité aérienne totale » sur l’Ukraine, l’armée russe avance vers Kiev, où un couvre-feu est imposé. Des forces héliportées russes attaquent l’aéroport militaire d’Hostomel, aux portes de la capitale ukrainienne.
Au fil des heures, des troupes venues de la péninsule ukrainienne de Crimée – annexée en 2014 par Vladimir Poutine – progressent dans le Sud où elles prennent le contrôle d’Henichesk, dans la région de Kherson. Dans le Nord-Est, les combats font rage à Kharkiv, où des parachutistes russes ont été largués.
Au terme du premier jour de guerre, Volodymyr Zelensky déplore la mort de « 137 héros » ukrainiens et décrète la mobilisation générale.
Un an plus tard, jour pour jour, l’Ukraine affiche une résistance acharnée et, aidée des Occidentaux, inflige des revers inattendus à Vladimir Poutine.
L’Ukraine « n’a pas craqué » et triomphera de la Russie, a assuré, jeudi, le président ukrainien.
Vladimir Poutine, les obsessions d’un président belliciste
Depuis un an qu’a débuté l’invasion de l’Ukraine, il y a deux Poutine : celui qui accepte la dramatisation, en appelle à l’héroïsme de ses concitoyens, et celui qui surjoue la normalité d’une simple « opération militaire spéciale ».
Cette obstination du président russe à ne pas apparaître bousculé par les événements rappelle une donnée de base : après un an de guerre, il reste fidèle à ce qu’il a toujours été, ou au moins à ce qu’il était ces dernières années. Des Russes utilisent une image amère pour exprimer ce constat : si Volodymyr Zelensky s’est révélé en Churchill, Vladimir Poutine, lui, était déjà réfugié dans son bunker avant même le début de la guerre – une référence à la seconde guerre mondiale, mais aussi à l’isolement complet du président russe durant la pandémie de Covid-19.
Ce qu’il faut savoir vendredi 24 février au matin, après un an de guerre
- Un an jour pour jour après le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, les troupes ukrainiennes continuent d’opposer une résistance farouche. Le président, Volodymyr Zelensky, doit tenir, vendredi, une conférence de presse, et des cérémonies locales sont prévues, notamment à Boutcha, en banlieue de Kiev, théâtre d’un massacre de civils imputé aux troupes de Moscou.
- L’ Assemblée générale des Nations Unies (ONU) a exigé jeudi un retrait « immédiat » des troupes russes, en votant à une majorité « écrasante » une résolution appelant aussi à une paix « juste et durable ». Sur 193 Etats membre, 141 ont voté en faveur du texte symbolique, sept pays ont voté contre, la Chine et l’Inde se sont abstenues.
- Proche partenaire de Moscou, le gouvernement chinois a appelé la Russie et l’Ukraine à reprendre le dialogue en vue d’une « solution pacifique », et a rejeté tout recours à l’arme nucléaire, dans un document en douze points publié vendredi. Volodymyr Zelensky a lui demander à rencontrer la Chine.
- Le premier ministre britannique, Rishi Sunak, doit, vendredi, lors d’une visioconférence, appeler ses alliés du G7, à fournir plus rapidement de l’artillerie à l’armée ukrainienne et à lui apporter des armes de plus longue portée.
- A Paris, la tour Eiffel sera de nouveau illuminée aux couleurs jaune et bleu du drapeau ukrainien. A Londres, une minute de silence et une prière en présence de députés et diplomates auront lieu avant une marche jusqu’à l’ambassade russe. En Allemagne, une protestation est prévue devant l’ambassade russe et la porte de Brandebour,g à Berlin.
- L’armée russe a accusé jeudi l’Ukraine de préparer une « invasion » de la Transniestrie, un territoire séparatiste prorusse de Moldavie où est déployé un contingent militaire russe, promettant une « réponse » en cas d’incident. Le gouvernement moldave a déclaré que « les autorités étatiques ne confirmaient pas les informations publiées par le ministère de la défense russe ».
- Vladimir Poutine a promis la mise en service du missile Sarmat cette année. « Nous prêtons une attention particulière, comme toujours, au renforcement de la triade nucléaire », a déclaré, jeudi, le président russe