La décision du Conseil municipal de Latmingué (département de Kaolack) de céder une superficie de 357 Ha au projet d’installation d’un nouveau pôle urbain dans la commune a connu hier, dimanche, une nette opposition populaire.
Les populations de plus d’une dizaine de villages dont Koylal Mouna Boye, Keur Oumar, Keur Demba Dicky, Keur Taïbé, Hanène, Keur Edy, Santhie Aliou Mbaye, entre autres étaient toutes dans les champs pour exprimer leur opposition à ce projet et dire au Maire de la commune de Latmingué que tant qu’elles resteront en vie, le futur pôle urbain qu’il projette de réaliser sous hypothèque de leurs champs, n’aboutira pas. Car, il va non seulement porter préjudice à une population de plus de 7000 âmes résidant dans ces différents villages mais freinera toutes les activités d’une population qui ne tirent ses revenus et autres produits vitaux que de l’agriculture et l’élevage. Hier, sur les périmètres champêtres du village de Koylal, la colère et l’émotion étaient grandes. Les manifestants qui se comptaient par milliers s’étaient fortement mobilisés autour de ces terres et exprimaient leur amertume, aussi leurs incertitudes et autres inquiétudes face à leur destin. Au moment où certains cherchaient à évaluer les retombées financières générées par ces espaces de terre qui leur offrent tous les ans près de deux (2) milliards de frs à compter les activités dérivées de ces deux filières, d’autres comme les chefs de villages, agriculteurs, pasteurs et leurs enfants scandaient divers slogans, incitant les autorités municipales de Latmingué, le maire Macoumba Diouf en particulier, de renoncer à ce projet et mettre plus en avant les intérêts des populations qui n’ont que la terre pour vivre.
Ces populations qui voient ce projet comme facteur de misère et désolation, n’entendent pas baisser les bras tant que la solution la plus appropriée ne leur soit apportée. Car, trouvent-elles » ceci est un combat de survie ou de mort ». Même si du côté opposé, le Conseil municipal persiste à la réalisation de ce pôle urbain, les populations par la voix de leur porte-parole Arona Bâ attendent de leur municipalité des actions plus cohérentes pour booster la production et obtenir plus de résultats dans la lutte contre la pauvreté dans cette partie du pays. Ces actions ainsi listées concernent en exclusivité l’accès régulier des producteurs au matériel agricole, à des semences de qualité et quantité suffisante, aux intrants et soins de santé, à la sécurité pour elles et leurs cheptels. Fortement déterminées à aller jusqu’au bout de leurs efforts pour combattre ce qu’elles appellent aujourd’hui une forfaiture, ces populations ambitionnent de saisir tous les chefs religieux du pays et convoquent l’arbitrage du chef de l’Etat pour une solution pacifique à ce problème.
source:sudQuotidien