L’assaut mené dans le complexe de Salgueiro, une banlieue pauvre de Rio de Janeiro, visait notamment le Comando Vermelho, un gang de narcotrafiquants, dont le principal dirigeant, Leonardo Araujo, a été abattu.
Treize personnes, au moins, dont un chef de gang de narcotrafiquants du nord du Brésil, ont été tuées, jeudi 23 mars, lors d’une opération policière dans une favela proche de Rio de Janeiro, ont annoncé les autorités.
« Il y a 13 morts, deux personnes ont été arrêtées et une grande quantité d’armes a été saisie », a déclaré Fabricio Oliveira, un porte-parole de la police de Rio de Janeiro, lors d’une conférence de presse. L’opération dans le complexe de Salgueiro, situé à Sao Gonçalo, banlieue pauvre de Rio, avait pour objectif la capture de « membres du Comando Vermelho de l’Etat du Para (nord) qui s’y étaient réfugiés », avait annoncé la police plus tôt dans un communiqué.
« Ce fut très violent de leur part », a dit M. Oliveira à propos de ceux qu’il décrit comme un « gang qui utilise des tactiques militaires et de guérilla ». Au cours des intenses échanges de tirs, deux femmes ont été blessées mais sont « hors de danger », a ajouté le porte-parole de la police.
Peu avant la tombée de la nuit, l’opération est toujours en cours, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse, les forces de police sont déployées à l’entrée de la favela. Le Comando Vermelho est l’une des principales organisations criminelles du Brésil, très active dans le trafic de stupéfiants.
« Désastre mortel »
Parmi les personnes décédées figure « Leonardo Araujo, connu sous le nom de code de L41, recherché par la police », « principal dirigeant de la plus grande organisation criminelle opérant à Para », a déclaré sur Twitter le gouverneur de cet Etat du nord, Helder Barbalho. Selon la police, l’organisation qu’il dirigeait « est la principale responsable de la mort de 40 policiers depuis 2021 » dans le Para.
Cette opération policière visait également d’autres chefs de gangs « impliqués dans des attaques récentes dans des favelas de la zone ouest de Rio », où des véhicules ont été incendiés mercredi, a précisé la police.
Amnesty International Brésil a critiqué le gouvernement de l’Etat de Rio de Janeiro pour cette opération qui s’est soldée par « un désastre mortel ». « Jusqu’à quand la population des périphéries, des favelas (…) devra-t-elle supporter la politique guerrière menée par les polices de Rio ? », a demandé l’ONG dans un tweet. En 2021, 1 356 personnes ont été tuées par les forces de police dans le seul Etat de Rio, selon le projet Moniteur de la violence.
De son côté, le gouverneur de l’Etat de Rio de Janeiro, Claudio Castro, a indiqué sur Twitter que « deux criminels chefs de bande dans les Etats de Sergipe [nord-est] et du Para avaient été capturés ». Claudio Castro faisait ainsi état d’une deuxième opération de police, menée jeudi dans le complexe de Maré, dans le nord de Rio, qui a permis d’arrêter le chef du narcotrafic à Sergipe.