Même si le doyen des juges d’instruction, Oumar Maham Diallo, a décidé de son placement sous contrôle judiciaire, le docteur Babacar Niang, a fait l’objet d’un sévère réquisitoire par le Procureur général, Ibrahima Bakhoum, qui a fait état de plusieurs faits justifiant son inculpation, suite à la plainte pour non-assistance à personne en danger et atteinte à la vie d’autrui.
Le docteur Babacar Niang a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire hier, mardi 28 mars 2023, pour non-assistance à une personne en danger et homicide involontaire, par le doyen des juges d’instruction, Oumar Maham Diallo. Au même moment, le Procureur général, Ibrahima Bakhoum, faisait face aux médias pour livrer des éléments de ce dossier.
Le concerné, dit-il, a fait l’objet d’une plainte, le 18 mars 2023, étant poursuivi par la famille de Mamadou Ly et de Bamba Fall, le maire de la Médina, dont la victime était agent de la municipalité. En plus de docteur Babacar Niang, elle a aussi visé Cheikh Mbacké Médina Sèye, médecin-généraliste à Suma Assistance. Ils sont tous les deux accusés d’homicide involontaire sur la victime, non-assistance à personne en danger et mise en danger de la vie d’autrui.
Une enquête a été ouverte sur cette affaire et le docteur Babacar Niang aurait refusé de déférer à la convocation, malgré plusieurs allégements accordés par les enquêteurs, à qui il avait apposé son non présence à Dakar. «C’est à cause de ce retard à déférer à la convocation qu’il a été donné l’ordre de cueillir le médecin à Médina Ndiathbé, distant d’une centaine de kilomètres de Saint-Louis, puis son transfert à Dakar», a dit Ibrahima Bakhoum.
Le déferrement de docteur Babacar Niang devant les enquêteurs est motivé, signale le Procureur général, par le fait que Mamadou Ly a été consulté par la clinique Suma Assistance, qui a conclu un pronostic vital engagé, à cause de la blessure du malade. Ce faisant, la clinique a décidé d’un transfert à l’hôpital Principal ou le payement d’un sachant qui se déplace sur les lieux.
Malheureusement, décrie le Procureur Ibrahima Bakhoum, la procédure ne s’est pas déroulée comme il devrait l’être. Mamadou Ly a été laissé à son propre sort car, dit-il, «De 18 heures jusqu’au lendemain à 17 heures, la victime n’a été consulté par aucun médecin, ni un sachant, encore moins un aide-soignant». C’est dans ces conditions, ajoute-t-il, que la famille de la victime a exigé du corps médical de la clinique son évacuation à l’hôpital Principal où les médecins n’ont pu que constater son décès.
Pis, relate M. Bakhoum, ceux qui ont référé Mamadou Ly à l’hôpital Principal, avait oublié son dossier médical. Pendant que Mamadou Ly n’avait pas eu de soins nécessaires, malgré le payement de tous les honoraires, Babacar Niang, ordonnateur de toutes les décisions à la clinique Suma Assistance, a pu faire le suivi du leader du Pastef, Ousmane Sonko, admis lui aussi dans la même structure sanitaire ; et ce, à partir de Médina Ndiathbé. L’affaire Babacar Niang fait l’objet d’une instruction.
source:sudQuotidien