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Taïwan : Un hélicoptère et Trois navires de Guerre Chinois détectés Près de l’île après la Visite de la Présidente Taïwanaise en Californie

Tsai Ing-Wen a rencontré le speaker républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, mercredi, près de Los Angeles. La dirigeante a remercié les Etats-Unis pour leur soutien « indéfectible ».

La Chine avait promis de prendre des « mesures déterminées » pour sauvegarder son « intégrité territoriale » : quelques heures après la rencontre entre la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, et le speaker de la Chambre des représentants américaine, le républicain Kevin McCarthy, mercredi 5 avril en Californie, un hélicoptère anti-sous-marin et trois navires de guerre chinois ont été détectés près de l’île.

Taïwan. Trois navires de guerre et un hélicoptère chinois détectés après la  rencontre Tsai-McCarthy

« Les forces armées ont surveillé la situation et ont chargé un appareil de la patrouille aérienne de combat, les navires de la marine et les systèmes de missiles terrestres de répondre à ces activités », a annoncé dans un communiqué le ministre de la défense taïwanais

« Leur présence et leur soutien indéfectible rassurent le peuple taïwanais », a applaudi Tsai Ing-wen, issue d’un parti qui milite traditionnellement pour l’indépendance, une ligne rouge absolue pour Pékin. Sous son mandat, Taïwan s’est rapproché des Etats-Unis.

De son côté, Kevin McCarthy a assuré que la relation entre Taipei et Washington était « plus forte » qu’elle ne l’a jamais été « au cours de sa vie ».

« Ambiguïté stratégique »

La Chine considère que l’île démocratique et autonome de Taïwan est une de ses provinces à reprendre, en privilégiant une « réunification pacifique », mais sans exclure d’employer la force. Au nom de son principe d’« une seule Chine », aucun pays n’est censé entretenir de liens officiels avec Pékin et Taipei en même temps.

Seuls treize Etats reconnaissent Taïwan, dont le Belize et le Guatemala, pays d’Amérique latine que Mme Tsai a visités lors de sa tournée pour cimenter la relation avec ses rares alliés officiels, après une première étape à New York.

Mais les Etats-Unis entretiennent de longue date une « ambiguïté stratégique » sur la question taïwanaise. Si Washington reconnaît Pékin depuis 1979, il reste l’allié le plus puissant de Taïwan ainsi que son principal fournisseur d’armes.

Consensus entre démocrates et républicains

Le soutien à l’île est l’un des rares points de consensus entre démocrates et républicains au Congrès américain. Un état de fait que M. McCarthy s’est employé à rappeler à grand renfort de symboles devant une ancienne version de l’avion présidentiel Air Force One de Ronald Reagan.

« L’amitié entre les peuples taïwanais et américain revêt une grande importance pour le monde libre et est essentielle au maintien de la liberté économique, de la paix et de la stabilité régionale », a-t-il déclaré.

Dans un premier temps, le nouveau président de la Chambre des représentants, qui souhaitait initialement se rendre à Taïwan, n’a fait aucune référence directe à la Chine ou à son président Xi Jinping, pas plus que Mme Tsai. De quoi contraster avec l’attitude frontale de Mme  Pelosi lorsqu’elle occupait le poste. La Chine avait lancé des manoeuvres militaires sans précédent  autour de Taïwan en août dernier, lorsque la démocrate Nancy Pelosi, prédécesseure de M. McCarthy, s’était rendue à Taïwan.

Kevin McCarthy s’est toutefois montré plus direct lors d’une conférence de presse après la rencontre. « Il n’y a pas lieu [pour Pékin] de prendre des mesures de rétorsion », a-t-il plaidé. Mais « la Chine ne va pas me dire où je peux aller ni à qui je peux m’adresser », a-t-il ajouté, sans exclure une future visite sur l’île.

Poursuivre les ventes d’armes à Taïwan

Le speaker a également appelé à « continuer les ventes d’armes à Taïwan », qui sont selon lui le « meilleur moyen » d’empêcher une invasion chinoise de l’île. « C’est une leçon essentielle que nous avons tirée de l’Ukraine, à savoir que l’idée de simples sanctions à l’avenir n’arrêtera personne », a-t-il insisté.

L’administration Biden a également minoré l’importance de cette rencontre. Mercredi, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a souligné qu’il ne s’agissait que d’un « transit » de la dirigeante taïwanaise sur le territoire américain et non d’une visite officielle. Il a appelé Pékin à ne pas se servir de l’entretien comme « excuse » pour « faire monter les tensions ».

En début de semaine, la diplomatie chinoise avait, de son côté, rappelé que la Chine était « fermement opposée » à l’entrevue M. McCarthy et Mme Tsai. Pékin a aussi expliqué être prêt à « défendre fermement sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale », sans évoquer expressément d’éventuelles manœuvres militaires.