Pékin avait lancé samedi des exercices militaires autour de Taïwan, lors desquels des simulations de frappes ciblées et un exercice d’encerclement de l’île autonome ont eu lieu.
Les exercices militaires chinois autour de Taïwan devaient être terminés après trois jours de manoeuvres mais semblent avoir repris, mardi 11 avril : le ministère de la défense taïwanais a déclaré avoir détecté, vers 11 heures heure locale (5 heures à Paris), neuf navires de guerre chinois et vingt-six aéronefs autour de l’île. La Chine « a traversé la ligne médiane depuis le nord, le centre et le sud », a rapporté le ministère de la défense, un jour après l’annonce par Pékin de la fin de ses importantes manœuvres militaires.
Pékin avait lancé samedi des exercices militaires, baptisés « Joint Sword » (« épée unie »), autour de Taïwan, lors desquels des simulations de frappes ciblées et un exercice d’encerclement de l’île autonome ont eu lieu.
La Chine considère Taïwan comme une province qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Elle vise cette réunification, par la force si nécessaire.
« Excuse pour lancer des exercices militaires »
Cette démonstration de force est intervenue après la rencontre mercredi en Californie entre la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, et le speaker républicain de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy, à laquelle Pékin avait promis de réagir.
Le ministère taïwanais de la défense a dit avoir détecté douze navires de guerre et quatre-vingt-onze avions au dernier jour de l’opération, lundi, et le franchissement de la zone d’identification de défense aérienne (ADIZ) par cinquante-quatre de ces aéronefs.
La présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, a condamné lundi les manœuvres militaires, quelques heures après leur achèvement officiel, estimant que la Chine se servait des relations entre Taipei et Washington comme d’une « excuse pour lancer des exercices militaires, créant de l’instabilité à Taïwan et dans la région ».
« Bien que l’exercice militaire de la Chine ait pris fin, notre armée et notre équipe de sécurité nationale continueront à rester à leur poste et à défendre le pays », a expliqué Mme Tsai dans une publication sur Facebook.
A l’issue de Joint Sword, l’armée chinoise a déclaré avoir « achevé avec succès » ses manœuvres militaires.
Un destroyer américain a, quant à lui, mené lundi une « opération de liberté de navigation » dans un secteur de mer de Chine méridionale revendiqué par Pékin. Une « intrusion » immédiatement dénoncée par la Chine.