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La Corée du Nord Confirme avoir tiré un « nouveau type » de Missile à Combustible Solide

Le tir avait déclenché une brève alerte dans l’île japonaise de Hokkaido. Depuis le 7 avril, les militaires du Nord et du Sud, qui sont en contact habituellement deux fois par jour, ne communiquent plus.

La Corée du Nord a confirmé avoir tiré jeudi 13 avril un « nouveau type » de missile balistique intercontinental (ICBM) à combustible solide, le dirigeant Kim Jong Un se félicitant de ce qu’il a présenté comme une étape majeure dans le programme d’armement du pays. Ce tir a déclenché une brève alerte dans l’île nippone de Hokkaido (Nord) avant que le Japon ne précise que le projectile n’avait pas frappé son territoire.

Des photos publiées vendredi par les médias d’Etat nord-coréens montrent Kim Jong Un souriant de jubilation, en compagnie de sa fille, en regardant un missile noir et blanc décoller dans un nuage de fumée. Selon l’agence officielle KCNA, le missile testé jeudi matin, un « Hwasong-18 », constituera un « moyen clé de la force militaire stratégique » du Nord.

La Corée Du Nord Confirme Avoir Tiré Un Missile Balistique À Combustible  Solide - I24NEWS - I24NEWS

Tous les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) lancés jusqu’à présent par la Corée du Nord étaient à combustible liquide. Les missiles à combustible solide, que Pyongyang cherche depuis longtemps à mettre au point, sont plus stables et plus rapides à préparer pour un lancement, ce qui peut rendre plus difficile leur détection et leur destruction par les forces américaines.

Lors d’un défilé militaire à Pyongyang en février, la Corée du Nord avait exhibé un nombre record de missiles, y compris ce que les analystes considèrent comme un nouvel ICBM à propergol solide. Lancé jeudi à 7 h 23 (23 h 23, heure de Paris), le missile a suivi une trajectoire lobée et « a parcouru 1 000 km avant d’atterrir en mer de l’Est », le nom coréen de la mer du Japon, a déclaré l’armée sud-coréenne.

Accroissement des tensions

« Ce lancement constitue une violation éhontée de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, accroît inutilement les tensions et risque de déstabiliser la sécurité dans la région », a dénoncé dans un communiqué la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine, Adrienne Watson. « Les Etats-Unis prendront toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du territoire américain et de leurs alliés de République de Corée et du Japon », a-t-elle ajouté.

Pékin a de son côté condamné le rôle « négatif » de Washington, jugé responsable du regain de tensions dans la péninsule. « L’impact négatif du précédent exercice militaire des Etats-Unis et le déploiement d’armes stratégiques autour de la péninsule [coréenne] est évident pour tous », a affirmé à la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, appelant toutes les parties à « rester calmes et faire preuve de retenue ».

Le tir est en train d’être analysé, selon l’état-major sud-coréen. Il est survenu alors que deux réunions des pays du G7 sont prévues dans les prochains jours au Japon : une rencontre des ministres de l’environnement à Hokkaido samedi et dimanche, et une des ministres des affaires étrangères dimanche et lundi à Karuizawa (centre), avant le sommet du G7 prévu en mai à Hiroshima.

Puissance nucléaire « irréversible »

Lundi, le leader nord-coréen Kim Jong-un avait appelé à accroître les capacités de son pays en matière de dissuation pour contrer « l’escalade des manœuvres des impérialistes américains et des traîtres, pantins sud-coréens pour déclencher une guerre d’agression », selon l’agence de presse officielle KCNA. Depuis le 23 mars, Pyongyang a notamment affirmé avoir mené trois tests d’un « drone sous-marin d’attaque nucléaire» capable de « produire un tsunami radioactif de grande ampleur ». Ces engins sont connus sous le nom de « Haeil », qui signifie tsunami en coréen.

En mars, Kim Jong-un a ordonné à ses troupes d’intensifier leurs exercices en vue d’une « guerre réelle ». Washington et Séoul ont répondu avec de nouvelles manœuvres militaires conjointes, impliquant des aéronefs furtifs américains. L’an passé, la Corée du Nord s’est aussi déclarée puissance nucléaire « irréversible », enterrant ainsi toute possibilité de négociation sur sa dénucléarisation. Pyongyang considère ces exercices comme des répétitions en vue d’une invasion de son territoire et les a qualifiés mardi d’« hystériques », « simulant une guerre totale contre » la Corée du Nord.

Photo diffusée par la Corée du Nord montrant Kim Jong-Un, sa fille et un général observant le lancement d’un missile balistique intercontinental Hwasong-18, dans un lieu indéterminé, le 13 avril 2023.

Mardi, la Corée du Sud avait accusé Pyongyang d’être « irresponsable » après la coupure des communications entre Nord et Sud la semaine dernière. Jusqu’alors, les militaires des deux pays communiquaient deux fois par jour au moyen d’une ligne spécifique, mais la Corée du Nord ne répond plus aux appels depuis le 7 avril, selon le ministère de l’unification sud-coréen. La ministre des affaires étrangères française, Catherine Colonna, sera en Corée du Sud vendredi et samedi, où elle évoquera avec son homologue la menace nucléaire nord-coréenne notamment, a fait savoir jeudi une source diplomatique. Jeudi, Paris a réclamé « une réponse ferme et unie de la communauté internationale ».